Après le séisme de lundi à Montélimar, les centrales nucléaires de la Vallée du Rhône sont en cours d’inspection. La France a-t-elle assez pris la mesure du risque sismique dans le pays ?
« Un séisme, c’est une agression naturelle qui va entraîner des mouvements et des vibrations dans les bâtiments et dans les équipements », décrit Thierry Charles, directeur général adjoint en charge de la sûreté à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Pour un site nucléaire, « le risque c’est que les mouvements dégradent les bâtiments – notamment ceux qui assurent le confinement -, cassent les tuyauteries, empêchent le fonctionnement des équipements de secours », précise-t-il.
Les murs, par exemple, permettent de confiner la matière radioactive dans certains endroits des locaux. Or, en cas de fissure provoquée par un séisme, cette protection n’est plus garantie.
« En pratique, il faut définir ce qu’il est impératif de garantir, comme l’enceinte de confinement du réacteur, les équipements permettant d’assurer l’alimentation électrique ou d’acheminer de l’eau en cas de problème », ajoute le spécialiste.
Comment surveille-t-on l’impact d’un séisme sur une centrale ?
Au sein des centrales, sur certains équipements, des appareils permettent de détecter les mouvements. À partir d’un certain seuil, ils donnent l’alerte. Dans ce cas de figure, une procédure de contrôle approfondi est enclenchée.
Dans la vallée du Rhône, le séisme de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter a « déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents » à la centrale de Cruas (Ardèche), avait indiqué lundi le préfet de la Drôme Hugues Moutouh. Le site, à l’arrêt pour un « audit approfondi », devrait redémarrer vendredi 15 novembre.
Des dispositifs qui ne sont pas aux normes sismiques
Pour Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et responsable du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) : « Les centrales nucléaires en France ne sont pas correctement conçues ni exploitées pour résister à des séismes pourtant réalistes », explique-t-il à France info.
Il rajoute que « l’importance après un séisme, c’est de vérifier que toute une série de dispositifs qui sont vitaux pour la sûreté de l’installation nucléaire n’ont pas été fragilisés. Or, on sait très bien depuis maintenant plusieurs années qu’en France – et ça concerne de très nombreux réacteurs -, un certain nombre de ces dispositifs ne sont pas aux normes sismiques ».
La centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), plus éloignée de l’épicentre du séisme, ne devra pas être arrêtée, aucun seuil d’alerte n’y ayant été mesuré.
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