Un drame a eu lieu ce dimanche 29 janvier, à l’hôpital de Péronne (Somme). Un brancardier s’est pendu dans une cage d’escalier de l’établissement. Transporté en urgence au CHU d’Amiens, il y est décédé ce mercredi. Les syndicats dénoncent les conditions de travail très difficiles et le manque de moyens.
Le personnel de l’hôpital de Péronne est sous le choc, après le suicide d’un ambulancier du SMUR. Dimanche dernier, l’homme de 44 ans s’est pendu dans une sortie de secours située entre les services de chirurgie et les urgences. Hospitalisé, il est décédé quelques jours plus tard, ce 1er février vers 22 heures, nous informe Le Courrier picard.
La victime « n’a laissé aucun mot expliquant son geste »
Une cellule d’urgence médico-psychologique a rapidement été mise en place par la direction de l’hôpital, à la suite de ce drame. L’ambulancier travaillait dans cet établissement depuis plus de 20 ans et cette tragédie s’est déroulée dans un contexte de tension. En effet, plusieurs alertes avaient été lancées par les syndicats, dénonçant les conditions de travail.
« On pense que les conditions de travail et le manque de moyens que l’on dénonce depuis des années ont contribué à son mal-être », a également souligné l’un des collègues de la victime, ainsi que le rapporte France 3 Hauts-de-France.
Toutefois, un proche du brancardier a indiqué dans les colonnes du Courrier picard que le défunt « n’a laissé aucun mot expliquant son geste. Il n’avait évoqué ni d’éventuelles difficultés dans sa vie professionnelle, ni dans sa vie privée. Nous dénonçons toute tentative de récupération liée aux conditions de travail dans l’hôpital évoquées par les syndicats tant que l’enquête de la gendarmerie n’a pas abouti ».
« On alerte depuis des mois sur la situation dans l’établissement »
Jérémy Fromentin, délégué syndical CGT à l’hôpital de Péronne, a signifié à nos confrères que « beaucoup de collègues sont depuis lundi en arrêt de travail, car très affectés ». Il a ajouté que la direction les a reçus en urgence ce mardi. Ce jour-là, il leur a été proposé « de faire un audit sur les conditions de travail, alors que ça avait déjà été fait en 2016 et que ça n’a rien changé. Ça m’a mis hors de moi et j’ai claqué la porte », a encore confié Jérémy Fromentin. « On alerte depuis des mois sur la situation dans l’établissement, nous sommes en grève depuis octobre et il faut un drame pour agir, et qu’une cellule soit mise en place », s’est-il agacé.
« Afin de faire face à un nombre important d’arrêts de travail soignant, et afin de garantir la continuité de l’offre de soin, des renforts infirmiers et conducteurs ambulanciers ont été recherchés grâce à la solidarité des autres établissements de santé du GHT (CH St-Quentin, Chauny, Guise notamment) et des demandes d’intérim ont été réalisées par la direction des ressources humaines pour venir en soutien des équipes affectées », a de son côté déclaré la Direction du centre hospitalier de Péronne, concluant que « la situation reste suivie avec la plus grande vigilance en lien avec les autorités ».
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