Le couvre-feu a été instauré dans une ville proche de la capitale du Sri Lanka après des violences interreligieuses, deux semaines après les meurtriers attentats de Pâques et à la veille de la réouverture des écoles du pays.
Ce couvre-feu nocturne a été instauré pour empêcher une escalade après des violences entre musulmans et chrétiens à Negombo, au nord de Colombo, a indiqué à l’AFP un responsable de la police. Lors des attentats-suicides du dimanche de Pâques, une centaine de personnes y avaient trouvé la mort dans l’attaque d’une église.
« Deux motos et un pousse-pousse ont été endommagés lors des affrontements », a-t-il ajouté. « Nous avons déclaré un couvre-feu jusqu’à 7H00 (01H30 GMT) pour endiguer les violences » et des policiers d’élite patrouillaient dans les rues. Il n’y avait pas dans l’immédiat d’informations sur d’éventuelles victimes. Le principal aéroport international du pays est situé dans la zone, mais la police a précisé que le trafic n’avait pas été perturbé.
Selon le policier, une enquête est en cours sur ces affrontements, les premiers entre musulmans et chrétiens depuis les attaques de Pâques contre trois églises et trois hôtels de luxe de ce pays majoritairement bouddhiste, qui avaient fait 257 morts. Après les attentats du 21 avril, revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), les autorités ont déclaré l’état d’urgence et élargi les pouvoirs de la police et de l’armée pour faciliter les arrestations et les détentions de suspects. Environ 150 personnes ont été emprisonnées.
Les perquisitions se poursuivent dans le pays, à la recherche d’explosifs et de matériel de propagande jihadiste. Le pays s’apprête à rouvrir lundi ses quelque 10.900 écoles, fermées depuis le carnage par les autorités qui ont rallongé les vacances de Pâques. Des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité Sri-lankaises y ont passé la journée de dimanche à établir des cordons de sécurité et à rechercher d’éventuels explosifs.
« La police et l’armée passent au peigne fin les bâtiments scolaires et leurs environs pour s’assurer que les enfants puissent revenir en toute sécurité », a indiqué un porte-parole de la police, Ruwan Gunasekera. Si le gouvernement entend rouvrir les écoles publiques lundi, l’Eglise catholique a précisé, elle, que les établissements scolaires dépendant d’elle resteraient fermés « jusqu’à nouvel ordre ».
Les églises catholiques du pays, souvent protégées par des militaires en armes, sont également fermées et les messes suspendues. Depuis les attaques, les autorités ont expulsé environ 600 étrangers, dont 200 prêcheurs musulmans, de ce pays majoritairement bouddhiste.
Le ministre des Affaires intérieures Vajira Abeywardena a indiqué que les religieux étaient entrés légalement dans le pays mais y étaient restés au-delà de la date autorisée sur leur passeport. « Vu la situation actuelle dans le pays, nous avons examiné le système de visas et avons pris la décision de renforcer les restrictions de visas pour les enseignants religieux », a-t-il déclaré.
Le ministre n’a pas précisé les nationalités des personnes expulsées. Selon la police, elles viennent principalement du Bangladesh, d’Inde, des Maldives et du Pakistan.
D.C avec AFP
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