21,6 millions d’euros pour les bolides du vice-président équato-guinéen vendus aux enchères en Suisse

Par Epoch Times avec AFP
29 septembre 2019 16:59 Mis à jour: 30 septembre 2019 16:32

Les vingt-cinq bolides de Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président ont été vendus aux enchères en Suisse. Ils avaient été saisis par la justice genevoise lors d’une enquête pour blanchiment d’argent.

« La vente a eu beaucoup de succès », a commenté à l’agence France Presse (AFP) Lynnie Farrant, porte-parole de la maison d’enchères britannique Bonhams, qui avait estimé que la collection rapporterait au moins 18,5 millions de francs suisses (plus de 17 millions d’euros).

Les 25 bolides saisis par la Suisse dans le cadre d’une procédure judiciaire contre Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président, ont trouvé preneurs pour 23,4 millions de francs suisses (21,6 millions d’euros) lors d’enchères caritatives près de Genève.

« C’est une vente exceptionnelle. C’est une collection privée de supercars, avec des kilométrages extrêmement limités, parfois de livraison », a déclaré à l’agence France Presse (AFP) Philip Kantor, directeur du département Automobiles Europe de la maison britannique Bonhams, qui a organisé les enchères.

Bugatti Veyron EB 16.4 Coupé 2010 et une Aston Martin One-77 Coupé 2011 lors d’une vente aux enchères de voitures sport appartenant au fils du Président de la Guinée équatoriale (FABRICE COFFRINI/AFP/Getty Images)

Les 25 supercars  vendus sans prix de réserve

Les 25 supercars ont été vendus en lot séparé, sans prix de réserve, c’est-à-dire sans prix minimum. Sept Ferrari, trois Lamborghini, cinq Bentley, une Maserati et une McLaren figuraient parmi les véhicules proposés.

Un collectionneur privé international, qui disposait d’un représentant dans la salle mais dont l’identité n’a pas été dévoilée par Bonhams, a remporté un très grand nombre de lots.

C’est à lui qu’est revenu le plus disputé : une Lamborghini Veneno Roadster blanc cassé, adjugée à 7,6 millions d’euros (commission comprise), un prix largement supérieur à l’estimation haute (5,7 millions d’euros). Il n’existe que neuf exemplaires de cette « hypercar ».

Il a également remporté pour 4,2 millions d’euros une Koenigsegg One bleu et noir carbone, estimée entre 1,7 et 2,1 millions d’euros et dont il n’existe que six exemplaires.

Aston Martin One-77 Coupé 2011 (à gauche) et une Ferrari 2015 lors d’une vente aux enchères de voitures organisée par Bonhams. (FABRICE COFFRINI/AFP/Getty Images)

Une Aston Martin One-77 rouge, évaluée entre 1,3 et 1,7 million d’euros et possédant une mention gravée sur son entrée de porte spécifiant « Construite à la main en Angleterre pour Theodore N’Guema Obiang Mangue », a elle été adjugée à près de 1,4 million d’euros.

Les fonds seront reversés par la Suisse à des œuvres caritatives en Guinée équatoriale, petit pays pétrolier où sévit l’une des plus graves corruptions au monde selon l’ONG Transparency International et où une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Dossier classé

Cette collection de 25 voitures avaient été confisquées par la justice genevoise après l’ouverture en 2016 d’une procédure pénale à l’encontre de Teodorin Obiang, et de deux autres personnes, pour « blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics ».

La procédure a été classée en février, la justice genevoise et les autorités équato-guinéennes s’étant mis d’accord pour que les voitures soient vendues et que le produit de la vente soit affecté à un programme à caractère social en Guinée équatoriale, sous le contrôle du ministère suisse des Affaires étrangères.

La Guinée équatoriale, dirigée depuis 40 ans par le président Teodoro Obiang Nguema, 77 ans, a aussi accepté de verser à Genève 1,3 million de francs suisses (1,4 million d’euros) pour couvrir notamment les frais de procédure.

McLaren P1 coupé lors de la vente aux enchères en avant-première par la maison Bonhams. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Un train de vie luxueux

Teodorin Obiang, devenu vice-président de cet État d’Afrique centrale en 2012, est connu pour ses extravagances et son train de vie somptueux.

M. Obiang a été condamné en 2017 à Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable (hôtel particulier parisien, voitures de course et de luxe, costumes de marque par dizaines, jets privés…) dans l’affaire dite des « biens mal acquis », jugement dont il a fait appel.

Cette procédure ne freine pas les préparatifs à la succession. Fin novembre 2018, il a dirigé son premier conseil des ministres.

Quelques jours avant la vente, la Guinée équatoriale avait tenté de la faire annuler, estimant que le prix de la vente serait plus élevé lors de ventes de gré à gré avec des collectionneurs et des professionnels de la branche. Cette requête avait été rejetée par la justice genevoise.

 

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