L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a épinglé mardi pour la troisième année consécutive les performances en 2022 de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus puissante d’Europe de l’Ouest, en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection.
Ces performances « sont en retrait en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF », expose l’autorité de contrôle dans un communiqué suivant la présentation de son bilan annuel dans les Hauts-de-France.
« La situation les années précédentes n’était pas très satisfaisante et on n’a pas constaté en 2022 de progrès très importants », a déploré Rémy Zmyslony, chef de la division de Lille.
En 2022, l’ASN note « un nombre important d’événements significatifs », 12 classés au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires, dont 3 en matière de radioprotection.
« Le non-respect de certaines règles vitales »
Le nombre d’accidents du travail est demeuré « élevé » à Gravelines. « Le non-respect de certaines règles vitales, induit par des comportements individuels ou des organisations de travail (…) ont été observés à plusieurs reprises », pointe le communiqué.
L’ASN constate l’absence de progrès suffisants « notamment en matière de rigueur d’intervention », malgré un plan mis en place par EDF qui « a commencé à porter ses fruits ».
Comme pour 2021, les performances en matière de protection de l’environnement rejoignent en revanche « l’appréciation générale ».
Lors de l’été 2022, particulièrement chaud et sec, la centrale de Gravelines, refroidie par l’eau de la mer du Nord, a été moins fragilisé que d’autres centrales, dépendantes du niveau des cours d’eau.
Une température limite de l’eau rejetée
La température de l’eau rejetée dans la mer du Nord a toutefois fait l’objet d’une vigilance particulière. Elle a parfois été proche de la limite fixée à 12 degrés maximum de différence entre l’eau prélevée en amont et celle rejetée.
L’année 2022 a également été marqué par un très grand nombre de jour d’arrêt – 841 jours contre 405 prévus – de certains des six réacteurs, mis en service entre 1980 et 1985, pour maintenance et renouvellement en combustible.
En 2023 doivent être lancées les enquêtes publiques liées à la poursuite de fonctionnement des réacteurs 1 et 3 au-delà de 40 ans.
EDF envisage également de construire des réacteurs de nouvelle génération EPR2 à Gravelines. « Les premiers échanges et premières études vont être engagées pour que l’instruction puisse démarrer », a indiqué l’ASN.
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