La situation dans la région syrienne d’Idleb représente « la plus grosse crise aujourd’hui dans le monde », a affirmé mardi un responsable de l’ONU au lendemain d’une mission d’évaluation humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie.
« Nous sommes confrontés à une crise humanitaire réellement majeure », a déclaré Kevin Kennedy, coordonnateur régional de l’ONU pour la crise en Syrie. « Nous – nations, ONG – qui travaillons via la frontière entre la Turquie et la Syrie, intensifions nos efforts » mais « avons un long chemin à faire, les besoins sont accablants », a-t-il ajouté lors d’une liaison vidéo avec des journalistes à New York.
Etablir une présence de l’ONU en Syrie
Lundi, Kevin Kennedy s’est rendu dans le nord-ouest de la Syrie avec des représentants de six agences de l’ONU (HCR, Unicef, PAM, OMS…) pour une mission d’évaluation réclamée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ses conclusions pourraient éventuellement conduire à établir une présence de l’ONU dans le nord-ouest de la Syrie.
« La violence doit s’arrêter et nous avons besoin d’une solution politique », a insisté le responsable onusien. « Des gens meurent tous les jours, des enfants meurent de froid ». « Cela ne s’arrêtera qu’avec l’arrêt des tirs », a-t-il estimé.
Le nombre de personnes vivant dans la région d’Idleb, dont le régime syrien veut reprendre le contrôle à des jihadistes et des opposants, est estimé à trois millions de personnes dont un million d’enfants. Plus de 6.000 membres d’ONG leur viennent en aide, mais 2.000 de plus ne seraient pas superflus, a précisé Kevin Kennedy.
Les besoins sont énormes
Lors d’une conférence de presse séparée, Robert Mardini, représentant auprès de l’ONU du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a aussi souligné que « les besoins étaient énormes et devenaient de plus en plus importants ».
« C’est la pire vague de personnes déplacées depuis le début du conflit » en Syrie en 2011, a-t-il relevé, en soulignant que de nombreuses familles à Idleb, bloquées par des handicaps, n’avaient pas la faculté de fuir et restaient coincées sans aide possible dans des zones bombardées régulièrement.
L’ONU évalue à près d’un million de personnes dont plus de la moitié sont des enfants le nombre de déplacés dans le nord-ouest de la Syrie depuis début décembre.
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