Taïwan, répression de Ouïghours en France, Nouvelle-Calédonie : les derniers déplacements du PCC sur l’échiquier mondial

Par Germain de Lupiac
24 mai 2024 11:18 Mis à jour: 28 août 2024 09:24

Dans la compétition internationale, la Chine est le premier adversaire des démocraties occidentales et ne cache pas ses ambitions de devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049, année du centenaire de la création du Parti communiste chinois (PCC).

Voici une vue d’ensemble sur les derniers pions avancés au niveau mondial par le PCC pour le mois de mai.

LIRE AUSSI
Rencontre Macron-Xi Jinping : Palestine, Russie, Europe, etc. les derniers déplacements du PCC sur l’échiquier mondial – Avril 2024

La Chine encercle Taïwan pour tester sa capacité à y « prendre le pouvoir »

La Chine a déclaré le 24 mai que les manœuvres en cours encerclant Taïwan avaient pour objectif de tester sa capacité militaire à « prendre le pouvoir » dans l’île autonome, quelques jours après l’investiture du nouveau président.

Ces manœuvres interviennent après la prestation de serment du nouveau président taïwanais Lai Ching-te qui a promis de défendre la démocratie face aux menaces chinoises. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a félicité le nouveau président taïwanais lors de son investiture, et a dit espérer que Washington et Taipei maintiendraient « la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ».

Démarrées la veille, ces manœuvres impliquent l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et l’unité des fusées. Elles sont un « sérieux avertissement » adressé aux « séparatistes » de l’île qui finiront « dans le sang », a déclaré Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Taïwan « défendra les valeurs de liberté et de démocratie », a affirmé le président Lai Ching-te, décrit par le régime communiste chinois comme un « dangereux séparatiste ». En « condamnant fermement » ces exercices, le ministère taïwanais de la Défense a annoncé avoir « déployé des forces maritimes, aériennes et terrestres (…) pour défendre la liberté, la démocratie et la souveraineté » du territoire.

LIRE AUSSI
N’oubliez pas de garder un œil sur le détroit de Taïwan

Dépôt d’une plainte contre la « répression » de la Chine visant la diaspora ouïghoure en France

L’Institut ouïghour d’Europe (IODE) a déposé le 22 mai une plainte contre X contre la « répression » menée selon lui par les autorités chinoises contre la diaspora ouïghoure en France.

L’IODE dénonce des « actes d’intimidation, de harcèlement et de menaces répétées à l’encontre des membres de la diaspora ouïghoure en France, ainsi qu’à l’égard des défenseurs de la cause ouïghoure », selon un communiqué. Des faits qui « se multiplient et se systématisent avec une vitesse inquiétante », selon l’Institut.

Cette « répression transnationale s’est intensifiée avec la visite officielle du leader Xi Jinping en France », affirme l’IODE. Le dirigeant chinois a effectué début mai une visite d’État en France. L’objet de la plainte déposée à Paris est pour des « faits de génocide et de harcèlement moral subis par les ressortissants ouïghours en France ».

L’IODE affirme qu’une manifestation théâtrale qu’il a organisée le 5 mai à Paris « a été perturbée et ses organisateurs intimidés par différents groupes soupçonnés d’être orchestrés par les services chinois ».

LIRE AUSSI
Les autorités chinoises «veulent se débarrasser des Ouïghours», déclare un défenseur des droits de l’homme

États-Unis : des pièces issues du travail forcé en Chine dans des véhicules européens importés

Un rapport du Sénat américain a accusé le 20 mai les constructeurs allemands BMW et Volkswagen, le britannique Jaguar Land Rover ainsi que le suédois Volvo d’avoir importé aux États-Unis des véhicules dont certaines pièces seraient issues du travail forcé des Ouïghours en Chine.

Dans le cadre de la loi sur la travail forcé des Ouïghours entrée en vigueur fin 2021, les États-Unis interdisent l’importation de produits dont la chaîne d’approvisionnement est en partie liée au travail forcé de la minorité musulmane de Chine, notamment grâce à une liste de fournisseurs ou sous-traitants avec lesquels les entreprises ne sont pas censées travailler.

Les constructeurs automobiles pointés par le rapport sont accusés d’avoir intégré des pièces fabriquées par un fournisseur inscrit sur cette liste. Ces accusations concernent en particulier Jaguar Land Rover, a précisé la commission des finances du Sénat, dans un communiqué, mais aussi BMW et Volkswagen,

LIRE AUSSI
Panneaux solaires et travail forcé: la Chine dans le collimateur de l’UE

TikTok et ingérences: la Nouvelle-Calédonie, « une proie tentante pour la Chine », alerte le sénateur Malhuret

« La Chine attend que la Nouvelle-Calédonie lui tombe dans les mains comme un fruit mûr », alerte dans un entretien à l’AFP le sénateur français Claude Malhuret, rapporteur d’une commission d’enquête sur le réseau social TikTok, arme selon lui d’une « ingérence directe » contre la France, qui l’a interdit sur l’archipel.

« S’il y a des ingérences beaucoup plus invisibles à craindre, ce sont celles de la Chine. La Chine attend que la Nouvelle-Calédonie lui tombe dans les mains comme un fruit mûr. Le danger vient de là » a-t-il déclaré.

Selon le Sénateur, « la Chine veut être dans son pré carré en Mer de Chine mais également prépondérante dans le Pacifique: elle a besoin de nickel pour produire ses batteries, or très peu de régions en produisent dans le monde. Elle a un intérêt réel à chasser la France, l’un de ses ennemis, du Pacifique; et elle peut profiter de la position stratégique de l’archipel. Pour toutes ces bonnes raisons, la Nouvelle-Calédonie est une proie tentante pour la Chine. C’est une cible idéale et il faut s’y intéresser avant que ce soit trop tard. »

LIRE AUSSI
Interdiction de TikTok en Nouvelle-Calédonie : une mesure inédite dans le cadre de l’état d’urgence

KP.2 le variant du Covid-19 mute et se propage en Chine

Les autorités sanitaires du PCC  au pouvoir ont signalé que KP.2, la souche dominante de Covid-19 qui se propage actuellement dans le monde, avait muté en Chine.

Entre-temps, des citoyens chinois à travers le pays ont révélé à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times que les situations locales d’épidémie de Covid-19 étaient graves et que les autorités dissimulaient encore des informations sur le bilan de la Covid.

LIRE LA SUITE
KP.2 le variant du Covid-19 mute et se propage en Chine

La Chine reçoit en grande pompe son « cher ami » russe

Vladimir Poutine a été reçu le 16 mai par Xi Jinping et les deux hommes ont défendu ensemble l’axe Pékin-Moscou comme un facteur de « stabilité » et de « paix » dans le monde.

La relation diplomatique et commerciale entre la Chine et la Russie s’est nettement renforcée depuis le début de l’invasion en Ukraine en février 2022. Les échanges commerciaux sino-russes ont ainsi dépassé les 220 milliards d’euros en 2023, selon les douanes chinoises.

Le régime communiste chinois est désormais une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie aux lourdes sanctions occidentales. Mais ce soutien lui vaut des critiques de la communauté occidentale.

LIRE AUSSI
La visite de Poutine en Chine met en évidence une alliance qui fait face à la surveillance et aux sanctions occidentales

Amnesty International publie un rapport sur la répression transnationale exercée par la Chine à des fins de dissuasion sur les étudiants chinois à l’étranger

Le Parti communiste chinois a instauré un « climat de peur » dans le but d’empêcher les étudiants chinois étrangers d’aborder des sujets considérés comme tabous par Pékin, selon un nouveau rapport de l’organisation de défense des droits Amnesty International paru en mai.

Les chercheurs d’Amnesty International se sont entretenus avec 32 étudiants internationaux chinois qui étudiaient dans huit pays d’Europe et d’Amérique du Nord entre octobre 2023 et décembre 2023, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en France, en Allemagne, en Suisse et en Belgique. Ils ont constaté que les étudiants étaient contraints de s’autocensurer et de s’abstenir de tout activisme politique par crainte de répercussions de la part du régime chinois.

LIRE LA SUITE
Amnesty International publie un rapport sur la répression transnationale exercée par la Chine à des fins de dissuasion sur les étudiants chinois à l’étranger

Les États-Unis disent avoir parlé à la Chine de sa « mauvaise utilisation » de l’IA

Les Occidentaux s’alarment des progrès rapides de la Chine dans le secteur de l’IA, dont sa maîtrise des deepfakes, ces images, documents sonores ou vidéos manipulés numériquement pour transformer la réalité -généralement à des fins malveillantes- et dont des observateurs craignent qu’ils soient utilisés pour manipuler l’opinion publique.

En réponse à la hausse alarmante de contenus truqués mais paraissant réels, la plateforme de vidéos TikTok avait répondu qu’elle allait signaler automatiquement les contenus générés par l’IA.

TikTok est dans l’œil du cyclone aux États-Unis où une loi adoptée en avril oblige son propriétaire chinois ByteDance à vendre l’application dans un délai de douze mois sous peine d’interdiction sur le sol américain, où elle compte quelque 170 millions d’utilisateurs. TikTok a porté plainte contre les états-Unis à ce sujet.

LIRE AUSSI
La Chine dévoile un plan de production massive de robots humanoïdes, qu’elle qualifie de «nouveau moteur» de croissance

La confiance des entreprises européennes dans la Chine atteint son niveau le plus bas

Les entreprises européennes en Chine ont du mal à maintenir leur rentabilité alors que la croissance du pays ralentit et que les pressions liées à la surcapacité augmentent. Cela a entraîné, l’année dernière, une baisse record de la confiance des sociétés européennes, a révélé le 10 mai la plus récente enquête de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine (Chambre européenne).

Les perspectives d’investissement en Chine sont vues avec pessimisme par ces sociétés, d’autant plus que les incertitudes économiques et les tensions géopolitiques s’aggravent, a mis en garde la Chambre européenne, citant les réponses reçues en janvier et février de 529 de ses entreprises membres.

Selon le lobby des entreprises européennes, elles sont de plus en plus prudentes quant à l’expansion de leurs investissements en Chine. Au lieu de cela, elles explorent activement les possibilités offertes par d’autres destinations, en particulier par l’Asie du Sud-Est.

LIRE AUSSI
Les quatre principales préoccupations des investisseurs étrangers concernant l’économie chinoise

Il faut empêcher la Chine d’inonder le marché européen avec des voitures électriques subventionnées, met en garde Ursula von der Leyen

Le 8 mai, à Berlin, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré que l’Europe devait empêcher la Chine d’inonder son marché avec les voitures électriques fortement subventionnées.

« La concurrence loyale est une bonne chose. Ce que nous n’aimons pas, c’est que la Chine inonde notre marché avec des voitures électriques massivement subventionnées. Nous devons nous attaquer à ce problème, nous devons protéger notre industrie », a-t-elle lancé lors de la convention du Parti chrétien-démocrate allemand.

Mme von der Leyen a également exhorté les pays de l’Union européenne (UE) à s’unir pour répondre aux menaces économiques venant de l’extérieur, appelant tous les ministres des Finances de l’UE à œuvrer ensemble pour établir l’union des marchés de capitaux, dont on parle depuis longtemps.

LIRE AUSSI
La stratégie de la Chine pour écraser l’industrie européenne

Shen Yun menacé par une fausse alerte à la bombe au Galaxie d’Amnéville

Alors que le leader chinois Xi Jinping terminait sa visite diplomatique en France le 7 mai, la salle de spectacle du Galaxie d’Amnéville a reçu un e-mail de fausse alerte à la bombe exigeant l’annulation immédiate du spectacle de danse classique chinoise Shen Yun, qu’il reçoit à guichet fermé pour quatre représentations du 8 au 10 mai.

L’e-mail, provenant d’un expéditeur chinois, présente des similitudes frappantes avec ceux envoyés au cours du mois d’avril dans tous les États-Unis et au Canada. Il s’agit de la première manifestation de ce type en Europe.

Cette menace s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large orchestrée par le régime communiste chinois, qui sévit depuis plus de 15 ans. Cette campagne prend diverses formes d’intimidation, de pression et d’interférence à l’égard des salles de spectacle accueillant Shen Yun et ses partenaires médiatiques.

LIRE LA SUITE
Shen Yun menacé par une fausse alerte à la bombe au Galaxie d’Amnéville

Xi Jinping en Hongrie, meilleure amie de la Chine en Europe

Des projets d’usines à foison, des milliards d’euros d’investissements et une même proximité avec la Russie: sous l’égide du nationaliste Viktor Orban, la Hongrie s’est nettement rapprochée de la Chine, faisant bande à part dans l’UE.

Après la France et la Serbie, Xi Jinping s’est rendu Budapest, dernière étape de sa tournée européenne. Loin de la fermeté affichée par les Européens face aux tensions commerciales qui s’accumulent et des critiques sur le dossier ukrainien, Xi Jinping est arrivé en terrain conquis.

Les 7 parlementaires français piratés par la Chine réclament enquêtes et sanctions « pour ingérences étrangères »

Ciblés par une campagne mondiale de cyberespionnage menée par un groupe de hackers aux liens présumés avec l’Etat chinois, plusieurs parlementaires français ont organisé une conférence de presse le 6 mai au Sénat devant la « légèreté » de la réponse des autorités face à cet « acte de guerre ».

« Nous sommes confrontés à une ingérence étrangère d’envergure manifeste de la part de la Chine », s’inquiète le sénateur centriste Olivier Cadic.

Lui et six autres parlementaires français affirment avoir fait l’objet, en janvier 2021, d’emails toxiques envoyés par un groupe de hackeurs baptisé APT31, que plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, considèrent lié au gouvernement chinois.

Le point commun de ces élus ? Tous sont membres de l’alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), une instance créée en 2020 pour agir de manière coordonnée sur différents sujets relatifs à la Chine (Covid, répression des Ouïghours, manifestations à Hong Kong…).

LIRE AUSSI
Les 7 parlementaires français hackés par la Chine réclament enquêtes et sanctions « pour ingérences étrangères »

Canada : la Chine est la menace d’ingérence la plus «persistante» pour le pays, selon un rapport d’enquête

Une commission sur l’ingérence étrangère dans les élections canadiennes a conclu, dans son rapport initial, que la Chine constituait la menace la plus sérieuse pour le pays.

« L’ingérence étrangère n’est pas l’affaire d’un seul pays. Cependant, la Chine apparaît actuellement comme la menace la plus active et la plus sophistiquée », peut-on lire dans le rapport publié le 3 mai.

Le rapport indique également que les services canadiens du renseignement (SCRS) considèrent « que la Chine est, de loin, la plus grande menace pour l’espace électoral canadien ».

LIRE LA SUITE
Canada : la Chine est la menace d’ingérence la plus «persistante» pour le pays, selon un rapport d’enquête

La Chine a lancé une sonde pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune

La Chine a lancé le 3 mai une sonde pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune, une première mondiale, qui serait une avancée pour l’ambitieux programme du pays.

Une fusée transportant la sonde Chang’e 6 a décollé du Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud), peu avant 17h30 (09h30 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP près du site.

L’agence média du PCC Chine Nouvelle a salué ce lancement comme « la première entreprise de ce type dans l’histoire de l’exploration humaine de la Lune ».

Il s’agit du dernier projet de la Chine, qui, selon Washington, déguise un programme spatial militaire sous l’apparence d’un programme civil.

LIRE AUSSI
Vendre au PCC la corde pour pendre le monde

La Nouvelle-Zélande « sérieusement inquiète » des agissements croissants de la Chine dans le Pacifique

Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères a dénoncé le 2 mai la volonté de la Chine d’accroître sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, mettant en garde contre des actions susceptibles de « déstabiliser » ou d’affaiblir la sécurité régionale.

« La Chine est présente depuis longtemps dans le Pacifique, mais nous sommes sérieusement inquiets de son engagement accru dans les secteurs de la sécurité du Pacifique », a déclaré Winston Peters dans un discours sur les relations avec la Chine, qui constitue une rare critique envers le principal partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.

La Chine a incité une série d’États insulaires du Pacifique à passer de la reconnaissance diplomatique de Taïwan à celle de Pékin et a conclu un pacte de sécurité, tenu secret, avec les Îles Salomon en 2022.

Les navires de police, de recherche et militaires chinois sont de plus en plus présents dans la région, suscitant une lutte d’influence avec les États-Unis et des inquiétudes quant au fait que la zone Asie-Pacifique, déchirée par la violence pendant la Seconde Guerre mondiale, devienne à nouveau le théâtre d’une bataille entre grandes puissances.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.