La commission d’enquête du Sénat sur le réseau social chinois TikTok va « essayer de dévoiler un certain nombre de zones d’ombre » sur cette plateforme très populaire chez les jeunes et à « l’opacité bien supérieure » à celle des autres réseaux, a indiqué jeudi le président du groupe Les Indépendants, Claude Malhuret.
La création de cette commission d’enquête a été actée mercredi soir par la Conférence des présidents du Sénat, à la demande de M. Malhuret.
Avec TikTok, « on est dans des zones d’ombre notamment parce que les autres réseaux évoluent dans le cadre d’une démocratie (…) alors que TikTok évolue dans le cadre d’une dictature », a-t-il déclaré devant la presse. « La loi chinoise oblige toute entreprise à coopérer avec les services de renseignement », a-t-il ajouté.
Une enquête difficile
Le sénateur ne se « fait pas d’illusion » sur la capacité de la commission d’enquête à obtenir l’ensemble des algorithmes utilisés par le réseau, mais souligne qu’elle a des pouvoirs très étendus, en tout cas à l’intérieur des frontières françaises, notamment pour auditionner des personnes sous serment ou réaliser des contrôles « sur pièces ».
« On peut mettre un pied dans la porte », espère-t-il, rappelant que le réseau chinois a « une raison sociale en France ».
Composée de 19 sénateurs des différents groupes politiques, qui seront désignés le 1er mars, la commission d’enquête dispose de six mois maximum pour mener ses travaux, mais Claude Malhuret espère qu’elle pourra rendre ses conclusions « avant les vacances d’été ».
Outil d’espionnage de Pékin
Propriété du géant chinois ByteDance, TikTok est dans le collimateur des autorités américaines. Une loi qui vient d’être ratifiée par le président Joe Biden interdit l’utilisation de la plateforme de partage de vidéos à la Chambre des représentants et au Sénat, ainsi que sur les appareils des fonctionnaires.
Les élus conservateurs accusent en effet TikTok d’être un outil d’espionnage ou de propagande au service de Pékin.
En Europe, plusieurs hauts responsables européens ont appelé, début janvier, le PDG du réseau social chinois Shou Zi Chew à respecter « entièrement » les règles de l’UE, concernant notamment la protection des données et la lutte contre la désinformation.
En France, l’opacité de TikTok a été épinglée par l’autorité de régulation du numérique Arcom dans son rapport publié fin 2022 qui souligne que l’entreprise a « pris une place incroyable à une vitesse fulgurante », notamment auprès des jeunes.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.