Il est possible de tirer des leçons positives de chaque personne de votre vie, même de celles que vous n’aimez pas. Il est également possible d’apprendre à ne pas être ému par les gens négatifs, comme le faisaient les anciens stoïciens – accepter le monde pour ce qu’il est et trouver un refuge pour s’améliorer.
L’empereur romain du IIe siècle Marc Aurèle nous a laissé un guide sur la manière d’y parvenir. Il a détaillé ses réflexions sur la vie dans son manuel, Pensées pour moi-même.
Marc Aurèle a dit : « Commencez le matin en vous disant : ‘Je rencontrerai l’intrusif, l’ingrat, l’arrogant, le fourbe, l’envieux, l’asocial’, puis dites-vous que ‘toutes ces choses leur arrivent à cause de leur ignorance de ce qui est bien et mal.' »
Pourtant, même en voyant ces traits de personnalité, Marc Aurèle a expliqué qu’une personne qui se comporte mal est toujours une personne comme nous – une personne qui « participe à la même intelligence et à la même portion de la divinité ».
Malgré les choses qui peuvent nous déranger ou nous ennuyer chez les autres, il n’y a rien qu’une autre personne puisse faire pour nous forcer à changer notre propre nature intérieure. Nos facultés intérieures seront toujours les nôtres pour gouverner. Avec cela, explique Marc Aurèle : « Personne ne peut fixer sur moi ce qui est laid, je ne peux pas non plus être en colère contre mon parent ni le haïr. »
La vie humaine, tel qu’il la percevait, repose sur notre capacité à coopérer les uns avec les autres. Il croyait aussi que parmi les gens que le Ciel a placés autour de nous, « agir les uns contre les autres est alors contraire à la nature et c’est agir les uns contre les autres pour être vexés et pour se détourner ».
Prendre des leçons positives
Prenez un moment pour réfléchir sur chaque personne dans votre vie : vos parents, grands-parents, frères et sœurs, tantes, oncles, cousins, enseignants, amis et autres. Pensez à chacun d’eux. Avez-vous des sentiments positifs envers lui ou elle, ou des sentiments négatifs ? Si vous avez des sentiments positifs, quelles ont été les leçons spécifiques que chacun d’eux vous a enseignées pour vous aider ? Et si vous avez moins que des pensées charitables, que pouvez-vous apprendre des caractéristiques négatives de ces personnes ?
Dans les écrits de Marc Aurèle , on ne peut pas dire qui était un modèle positif ou négatif, parce qu’il n’a dit que les leçons positives qu’il a apprises.
Marc Aurèle a dit que son grand-père Verus lui a appris « les bonnes mœurs et le gouvernement de mon caractère ».
De sa mère, il a appris « la piété, la bienfaisance et l’abstinence, non seulement à partir des mauvaises actions, mais même à partir des mauvaises pensées ; et, plus loin, la simplicité dans ma façon de vivre, loin des habitudes des riches ».
D’autres lui ont enseigné la modestie, l’ont aidé à comprendre les valeurs de l’impartialité, à « ne pas s’occuper de choses insignifiantes », à « aimer ma famille, à aimer la vérité et à aimer la justice ».
Il est facile dans la vie de se laisser emporter par la façon dont les autres nous ont fait du tort. Mais à quoi cela nous sert-il de conserver les sentiments négatifs de nos interactions ? Est-ce que ça résout quelque chose ? Ou est-ce que ça ne fait que nous rendre encore plus malheureux ?
Marc Aurèle est même allé plus loin : « J’observerai ces traits négatifs et j’enlèverai ces traits de mon propre caractère. »
Cette simple idée d’amélioration de soi, de la valeur de la réflexion tranquille et de l’insouciance face au chaos du monde est au cœur de ce que Marc Aurèle nous a laissé. Nous ne pouvons pas changer le monde autour de nous et il est difficile de changer les autres, mais nous pouvons nous changer nous-mêmes et apprendre à ne pas être affectés par les difficultés et les éléments négatifs de la vie. Avec cela, indépendamment de ce que nous rencontrons dans le monde, nous pouvons trouver le bonheur par notre propre pratique de la vertu.
La nature de la vie
Marc Aurèle a terminé son introduction en remerciant le Ciel pour les bonnes personnes dans sa vie, pour les vertus qu’il a pu garder et pour les bénédictions qu’il a reçues – même si ces bénédictions n’ont pas duré.
Il a expliqué que les gens deviennent souvent amers à cause de leurs pertes parce qu’ils n’acceptent pas le fait que rien dans la vie ne peut durer.
C’était un élément clé, non seulement dans la philosophie de Marc Aurèle, mais aussi dans celle des stoïciens en général. Ils croyaient que la vie est temporaire, que les joies et les désirs passent, et qu’en acceptant la tempérance en toutes choses nous pouvons vivre selon le cours du Ciel et prendre les choses plus à la légère.
Marc Aurèle a compris que le changement fait partie de la vie et que la nature du monde va de pair avec le changement. Dans la vie, nous ne réussirons jamais si nous essayons de lutter contre ce qui est naturel. Nous serons toujours malheureux si nous cherchons la joie éternelle dans des choses qui ne durent pas, ou si nous essayons de changer le monde pour le conformer à notre goût.
Si, d’un autre côté, nous pouvons plutôt chercher à changer ce qui est en notre pouvoir – à l’intérieur de nous-mêmes – alors nous pouvons trouver un bonheur durable.
Une telle vie est une vie sans les contrôles externes des caprices, des désirs, des ennuis ou des ressentiments.
Marc Aurèle nous a encouragés à comprendre la nature du monde – et ce que cela signifie de vivre dans le monde, dans la société, parmi les gens, et d’affronter les rencontres et les épreuves quotidiennes que la vie apporte naturellement. Comprenez qu’aujourd’hui ne durera pas, et que la signification de nos épreuves dans l’ordre plus grand des choses est comme un grain de sable dans l’étendue infinie du temps.
Tout est éphémère, et notre court séjour sur terre peut être rempli de désagréments – si nous nous permettons d’être ennuyés. Marc Aurèle nous a plutôt encouragés à nous attendre à ces désagréments parce qu’ils font partie de ce que la vie apporte naturellement lorsque nous, en tant qu’êtres de libre arbitre, interagissons avec d’autres êtres qui partagent le même libre arbitre. Tout comme nous, ils commettent des erreurs occasionnellement ou ne sont pas toujours attentionnés envers les autres.
Il a écrit : « Quelqu’un me haïra-t-il ? Ce sera son affaire. Mais je serai doux et bienveillant envers chaque homme… »
Marc Aurèle a dit : avec tout ce qui se passe, observez comment d’autres ont rencontré les mêmes épreuves et comment ils ont été dérangés ou ont mal réagi. Pourtant, où sont ces gens maintenant ? Leurs sentiments internes ont-ils eu un effet en fin de compte ?
Il a ajouté qu’en utilisant nos épreuves quotidiennes pour l’amélioration de soi, « alors vous les utiliserez bien et elles seront un matériau sur lequel vous pourrez travailler. Ne vous occupez que de vous-même et prenez la résolution d’être un homme bon dans chaque geste que vous posez et n’oubliez pas… Regardez à l’intérieur. La fontaine du bien est à l’intérieur et elle bouillonnera toujours, si vous creusez un jour. »
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