Tour de France: « Tout arrive tellement vite » pour Bernal, qui n’y « croit toujours pas »

Par Epoch Times avec AFP
28 juillet 2019 00:20 Mis à jour: 28 juillet 2019 07:14

« Tout arrive tellement vite que je ne m’en rends même pas compte »: Egan Bernal n’a toujours pas réalisé samedi soir qu’il deviendra dimanche, sauf catastrophe, le premier Colombien vainqueur du Tour de France, à 22 ans seulement.

Q: Comment vous sentez-vous à la veille de devenir le premier Colombien à remporter le Tour ?

R: « Je n’y crois toujours pas. Je crois que je n’ai pas encore analysé quoi que ce soit. J’ai simplement besoin d’arriver à l’hôtel, de prendre une douche, et de réfléchir à ce qu’il se passe pendant une demi-heure. Je ne sais pas comment décrire ce qui m’arrive. »

Q: Vous rendez-vous compte de l’impact qu’a votre victoire en Colombie ?

R: « Tout arrive tellement vite que je ne me rends même pas compte. Ces derniers jours, pour moi, c’était pareil : je me levais, j’allais voir le docteur, je donnais mon poids, je prenais mon petit-déjeuner, puis le bus, le briefing, la course, le retour à l’hôtel, les massages, le dîner, le coucher. Je n’ai parfois même pas eu le temps de parler à ma famille, je ne sais pas ce qu’il se passe en Colombie ni même en dehors de l’équipe. Mais j’imagine que les gens doivent être heureux car c’est notre premier Tour. Je suis très heureux, très fier d’être colombien, nous méritons ce tour, cela fait de nombreuses années que nous avons de très bons cyclistes. J’attends avec impatience le moment où je pourrai ramener ce maillot en Colombie. »

Q: Votre maillot jaune est d’autant plus incroyable que vous deviez initialement vous aligner sur le Giro…

R: « Depuis le mois d’octobre, nous avions planifié le Giro, on ne pensait qu’à cela. Je pense que j’étais en très bonne forme (pour le gagner) mais je suis tombé et ma clavicule était cassée. Deux heures après la chute, j’avais une douleur très forte, mon entraîneur était presque en train de pleurer et c’est là que je me suis demandé combien de temps j’avais jusqu’au Tour de France. Les choses arrivent pour une raison: si je n’étais pas tombé avant le Giro, je ne serais certainement pas dans cette position aujourd’hui. »

Q: Vous vous êtes montré le plus fort dans les deux sommets les plus hauts du Tour (Galibier et Iseran), est-ce une coïncidence ?

R: « Je crois que j’étais avantagé car j’habite a 2600 m en Colombie. Je me sentais bien mieux dans ces ascensions-là, car je suis un grimpeur et j’aime grimper sur des kilomètres. Je ne sais pas si c’est une coïncidence de gagner ce Tour dans les plus hautes montagnes mais c’est clair qu’elles présentent un avantage pour moi. »

Q: Vous êtes un grimpeur mais aussi un rouleur. En quoi est-ce important pour gagner un Grand Tour ?

R: « Si tu es seulement un bon grimpeur mais pas bon en contre-la-montre, tu n’as aucune chance de te battre pour la victoire dans le Tour de France, ce n’est pas possible. J’ai beaucoup travaillé le contre-la-montre même si j’y ai perdu du temps. Le cyclisme a évolué et en tant que coureur nous devons évoluer de la même façon et nous améliorer. C’est quelque chose de bien, de voir que le niveau monte, que dans un Tour on peut se battre avec des grimpeurs mais aussi avec des coureurs spécialistes du contre-la-montre. »

Q: Pensez-vous déjà à vos futurs objectifs ?

R: « Je veux seulement passer la ligne d’arrivée à Paris, et après je commencerai à y penser. Mais c’est comme une drogue, quelque part. Une fois que tu gagnes, tu penses au Tour suivant, en tant que cycliste tu vas toujours en vouloir un peu plus, ne jamais te satisfaire. C’est un peu comme une drogue mais je veux d’abord finir la course et gagner la course, car je ne l’ai pas encore gagnée. »

Propos recueillis en conférence de presse

 

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