Quatre jours après une tentative de traversée de la Manche qui a fait un mort et deux disparus, une fillette de sept ans s’est noyée dimanche à Watten (Nord) dans le canal de l’Aa, qui se jette dans la mer du Nord, après le chavirage d’une petite embarcation chargée de migrants.
Ce drame est le troisième ayant entraîné des décès en 2024 lors de tentatives de traversée de la Manche pour rejoindre l’Angleterre.
« Plusieurs gardes à vue sont en cours », a annoncé le parquet de Dunkerque à l’AFP qui a ouvert une enquête pour « homicide involontaire », « blessures involontaires », « association de malfaiteurs » et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée avec mise en danger d’autrui ».
Seize migrants, dont dix enfants âgés de sept à treize ans, se trouvaient à bord de l’embarcation, selon le parquet. Celle-ci « n’était pas dimensionnée pour supporter autant de personnes », a affirmé la préfecture du Nord dans un communiqué.
Le bateau a chaviré à une trentaine de kilomètres de la côte, « peu de temps après la montée de ces personnes », a-t-elle ajouté, précisant à l’AFP que tous les passagers étaient tombés à l’eau. Ce naufrage si éloigné de la mer pourrait s’expliquer par le fait que les migrants partent aujourd’hui de plus loin dans les terres, afin de contourner la surveillance et cheminer vers les plages à l’abri des regards. Alertés par un promeneur, les secours n’ont pas pu réanimer la fillette, qui est décédée « sur place, des suites d’un arrêt cardio-respiratoire », a indiqué le parquet.
Dix personnes hospitalisées
Les parents de la petite fille, qui se trouvaient là avec leurs trois autres enfants, ont été transportés à l’hôpital de Dunkerque. À bord de cette petite embarcation, « vraisemblablement volée », selon la préfecture, « se trouvaient également un couple, deux hommes et six jeunes enfants », dont les « jours ne sont pas en danger ».
Dix personnes au total ont été transportées à l’hôpital. Cinq autres – deux hommes et trois enfants – ont été accueillis dans une salle de sport mise à disposition par la mairie de Watten. « Ils ont pu prendre une douche, se mettre au chaud, se restaurer », a relaté le maire, Daniel Deschodt, à l’AFP, disant avoir été alerté à 7h00 du matin.
La petite vedette de pêche-plaisance à coque rigide, d’environ quatre mètres, qui transportait les naufragés, était encore à l’eau dimanche après-midi, retournée, a constaté un journaliste de l’AFP. « Les constatations sous-marines » ont eu lieu, mais « il n’est matériellement pas possible d’extraire le bateau de l’eau aujourd’hui compte tenu des conditions météorologiques et de l’état de la berge », a expliqué le parquet.
L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Dunkerque-Hoymille et à l’Office national de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim).
Un des réseaux de passeurs les « plus importants » organisant ces traversées a été démantelé le 21 février dans une vaste opération internationale.
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