Pas de septième couronne mais du bronze de consolation : Clarisse Agbégnénou a récolté mardi à Abou Dhabi sa neuvième médaille mondiale, à deux mois de son grand rêve de doublé olympique à Paris, où elle voudra « atomiser » ses adversaires.
« C’est une médaille que je n’avais pas, bronze, il fallait qu’elle soit dans ma collection » : six fois en or et deux fois en argent depuis 2013, Agbégnénou a remporté une nouvelle médaille mondiale, même si elle « reste sur un goût amer et de colère ».
🇫🇷 Nouvelle médaille mondiale pour Clarisse Agbégnénou 🤩
Notre championne olympique décroche le bronze aux Mondiaux de Judo à Abou Dabi 🥉 pic.twitter.com/zQppyRLjlL
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Battue par la Canadienne Beauchemin-Pinard en quart, la Française a tout de même réussi à enrichir un des plus beaux palmarès de l’histoire du judo en battant la Slovaque Andreja Leski, aux pénalités et en prolongation.
Contre Beauchemin-Pinard, n°1 mondiale qui a ensuite échoué en demi-finale, Agbégnénou n’a pas trouvé la solution et a été battue sur waza-ari (un point).
Renversée sur le flanc à environ une minute du terme, Clarisse Agbégnénou a tout essayé pour inverser le score, sans succès. C’est la première fois qu’elle s’incline contre la Canadienne, qu’elle avait battue en demie des JO il y a trois ans et en quarts des Mondiaux-2023.
« Il faut les atomiser dès le début »
« J’étais très énervée envers moi-même », a-t-elle reconnu. « C’était de ma faute, (…) j’ai voulu jouer un peu plus stratégie et en fait, il n’y a pas de stratégie à faire, il faut les atomiser dès le début ».
La sextuple championne du monde a su redresser la barre en match de repêchage, néanmoins poussive contre la Croate Iva Oberan, puis en match pour le bronze. À l’arrachée.
« Je me sens solide, même si je ramène une médaille de bronze, ça me conforte », a-t-elle toutefois réagi. « Si je suis comme ça dans deux mois, avec la concentration des Jeux olympiques, je serais intouchable. »
La Française avait débuté la journée par une victoire facile contre la Polonaise Natalia Kropska, 24 ans et 79e mondiale, fauchée par un o-soto-gari d’école (ippon).
L’entrée fracassante 🔥💥
Premier combat et Clarisse Agbegnenou l’emporte par ippon ! 😤
Le judo qu’on aime 🥰
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Elle avait ensuite renversé la Japonaise Megumi Horikawa, championne du monde 2022 contre qui elle restait sur un combat dantesque, au tournoi de Paris en février, remporté après plus de 12 minutes, dont huit de prolongation.
« Quand je vois la finale, je me vois au-dessus »
Clarisse Agbégnénou a manqué une occasion en or d’égaler la Japonaise Ryoko Tani, septuple championne du monde des -48 kg entre 1993 et 2007, au panthéon des judoka féminines les plus titrées de l’histoire. Au-delà, seul Teddy Riner avec ses onze titres mondiaux a fait mieux.
« Avec la forme que j’ai aujourd’hui, je dois ramener une médaille d’or », a-t-elle soufflé. « Quand je vois la finale, je me vois au-dessus. »
Une déclaration qui n’enlèvera pas l’or à la Néerlandaise de 21 ans Joanne Van Lieshout, victorieuse de la Polonaise Angelika Szymanska pour son premier sacre mondial.
« J’ai perdu mon dossard mondial, mais le dossard olympique, je vais le garder, et encore pour quatre ans ! », a-t-elle promis.
Aux JO, en plus de la Canadienne, c’est une autre Japonaise, Miku Takaichi, qu’elle pourrait retrouver sur sa route vers un deuxième titre olympique individuel.
Après avoir donné naissance à sa fille Athéna en juin 2022, la Française avait été impressionnante lors de son retour en 2023 à Doha en remportant sa sixième couronne mondiale.
Elle avait en revanche terminé l’année avec une déception, une septième place aux Championnats d’Europe à Montpellier, avant de remettre les pendules à l’heure début 2024 en remportant le prestigieux tournoi de Paris avec autorité, puis celui de Tashkent.
Engagé en -81 kg, l’autre titulaire olympique du jour, Alpha Djalo, a lui été éliminé au 2e tour. Après trois jours, la France ne compte que deux médailles, avec aussi le bronze d’Amandine Buchard (-52 kg). Il faut remonter à 2003 pour revoir des Mondiaux sans titre français. Il reste trois journées pour ne pas revivre telle désillusion.
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