La peur exponentielle entretenue par une communication gouvernementale alarmiste et une couverture médiatique servile a conduit trente-cinq chercheurs et médecins à publier dans Le Parisien une tribune dénonçant « la communication anxiogène » des autorités.
Le 11 septembre, plus de soixante-quinze professionnels de santé de diverses nationalités ont publié dans France Soir un message aux gouvernements et aux citoyens demandant qu’il soit mis fin « à la terreur, à la folie, à la manipulation, à la dictature, aux mensonges et à la plus grande arnaque sanitaire du XXIe siècle ».
Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, est l’un des trente-cinq signataires de la tribune au Parisien. Interviewé sur BFM et sur France Inter, il a expliqué de façon très convaincante la base de leur argumentation : « Ce qui est important c’est que 97 % des tests faits sur 9 millions sont négatifs ! Les 3 % testés positifs sont inférieurs à la marge d’erreur ! ».
Santé publique France vient de mettre en ligne un rapport de 40 pages faisant le point de l’épidémie au 17 septembre 2020. Nous avons analysé ce rapport pour savoir dans quelle mesure l’alarmisme du gouvernement est justifié. Une lecture attentive de ce rapport permet de voir qu’il n’en est rien… mais encore faut-il lire attentivement ce rapport, qui tend à se focaliser sur l’évolution des indicateurs entre les semaines 36 (du 31 août 2020 au 6 septembre) et 37 (du 7 au 13 septembre).
Santé publique France introduit son rapport de la façon suivante :
– Augmentation de l’ensemble des indicateurs de suivi de l’épidémie à SARS-CoV-2 ;
– Augmentation des passages aux urgences, nouvelles hospitalisations, admissions en réanimation ;
– Augmentation des décès liés au SARS-CoV-2 en milieu hospitalier et en établissements d’accueil pour personnes âgées ;
– Sous-estimation probable de l’augmentation des nombres de cas confirmés du fait de la saturation des capacités diagnostiques dans certaines régions ;
– Forte circulation du virus chez les jeunes adultes, hausse chez les 75 ans et plus ;
– 48 départements avec une incidence de cas au-dessus du seuil d’alerte de 50/100 000 habitants dont 12 départements avec un taux supérieur à 100/100 000 habitants ;
– Séroprévalence : 4,9 % de la population infectée à la levée du confinement (semaine 20).
Cette introduction est suivie d’un tableau montrant l’évolution des « chiffres clés » entre les semaines 36 et 37.
Cette tendance sur 2 semaines consécutives ne reflète pas l’évolution de la situation depuis le début de la pandémie :
– D’une part, parce que les pourcentages d’augmentation d’une semaine à l’autre sont calculés sur de petits nombres et ne sont pas significatifs de l’évolution réelle ;
– D’autre part, parce que les données quotidiennes sont entachées d’erreurs à cause des décalages dans la remontée des informations ;
Santé Publique France reconnaît ainsi « un délai entre la date d’admission à l’hôpital ou en réanimation d’un patient COVID-19 et la date de déclaration ou de mise à jour du statut du patient ».
Un exemple de biais dus à ces décalages : vendredi 18 septembre, Santé publique France a fait état de 123 nouveaux décès (contre 50 la veille) et de 403 nouvelles hospitalisations (contre 247 la veille). Mais comme l’a relevé Le Figaro, l’augmentation s’explique par les remontées d’un seul établissement hospitalier situé en Essonne qui a transmis près de 240 dossiers concernant des patients hospitalisés au cours des derniers mois.
Le rapport fournit une foultitude de données. Mais si l’on s’en tient aux indicateurs les plus significatifs (hospitalisations, admissions en réanimation, décès), on est frappé par leur baisse marquée depuis le pic de la pandémie, malgré le très léger rebond depuis la semaine 33 qui paraît se situer dans l’épaisseur du trait des mesures.
S’agissant des décès, notons que de nombreux experts dénoncent le fait qu’aucune distinction ne soit faite entre les personnes mortes du virus et les personnes mortes avec le virus. D’autre part, comme l’indique le rapport lui-même, la mortalité toutes causes reste dans les marges de fluctuation habituelle depuis le mois de mai.
Principaux indicateurs
Hospitalisations
Pour la semaine 37 (du 7 au 13 septembre) 2464 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées contre plus de 24 000 au pic de la pandémie (semaine 14).
Mais Santé Publique France préfère insister sur la toute relative et récente augmentation entre la semaine 28 (520 hospitalisations) et la semaine 37 (2464 hospitalisations).
Admissions en réanimation
Au 15 septembre 2020, 759 cas de COVID-19 étaient hospitalisés en réanimation en France.
Pour la semaine 37 (du 7 au 13 septembre), 427 nouvelles admissions en réanimation ont été enregistrées, à comparer aux 4000 au pic de l’épidémie (semaine 13).
Là encore Santé Publique France zoome sur l’augmentation des dernières semaines : 427 en semaine 23) contre 288 en semaine 36.
Mortalité
Entre le 1er mars et le 15 septembre 2020, 30 999 décès de patients COVID-19 ont été rapportés à Santé publique France : 20 471 décès sont survenus au cours d’une hospitalisation et 10 528 décès parmi des résidents en EHPA (Établissements pour personnes âgées) et autres EMS (Établissements médico-sociaux). (Au moins 92 % des cas de COVID-19 décédés sont âgés de 65 ans ou plus).
Le nombre hebdomadaire de déclaration de décès survenus au cours d’une hospitalisation pour COVID-19 est passé de 3500 au pic de l’épidémie (semaine 15) à 176 (semaine 37).
Une très légère augmentation est observée depuis la semaine 32.
Les nombres de décès rapportés dans les établissements d’accueil pour personnes âgées ont fluctué (89 décès en S37, 0 en S36 et 9 en S35), mais, reconnaît le rapport, ces dernières données sont en cours de consolidation, certaines corrections étant actuellement en cours dans certaines régions.
Mortalité issue de la certification électronique des décès
On observe également une augmentation des décès contenant la mention COVID-19 dans les certificats de décès issus de la certification électronique des décès (135 décès en S37 vs 67 décès en S36).
Parmi les certificats de décès rédigés par voie électronique et transmis à Santé publique France depuis le 1er mars 2020, 11 675 certificats de décès contenaient une mention de COVID-19 parmi les causes médicales de décès renseignées (Tableau 6).
– L’âge médian au décès était de 84 ans et 90 % avaient 65 ans et plus.
– Les hommes représentaient 54 % de ces décès.
– Des comorbidités étaient renseignées pour 66 % des certificats de décès présentant une mention de COVID-19 (hypertension artérielle était indiquée pour 24 %, et une mention de pathologie cardiaque pour 34 %)
Du fait des délais habituels de transmission des certificats de décès par les bureaux d’état civil, les données des dernières semaines sont encore incomplètes et seront consolidées dans les prochaines semaines.
La mortalité toutes causes
C’est le résultat le plus inattendu du rapport : la mortalité toutes causes reste dans les marges de fluctuation habituelle.
Ces données sont confirmées par celles de l’INSEE. Depuis le 1ᵉʳ mai, on ne constate plus en France d’excédent de mortalité : entre le 1ᵉʳ mai et le 7 septembre 2020, 200 594 décès sont enregistrés en France à la date du 18 septembre, soit le même niveau qu’en 2019 et 1 % de plus qu’en 2018.
Actualisation au 24 septembre 2020
Le graphique ci-dessous retrace l’évolution de la mortalité attribuée au COVID-19 depuis le 1er juillet 2020.
NB : Le pic du 18 septembre ne reflète pas la réalité. Il s’explique (comme l’indique ce site gouvernemental) par les remontées d’un établissement hospitalier de l’Essonne (91) qui a transmis ce jour là près de 240 dossiers concernant des patients hospitalisés au cours des derniers mois.
Cet article a été initialement publié sur le blogue Mythes, Mancies & Mathématiques le 25 septembre 2020.
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