Un porte-parole du bureau de l’ex-président Donald Trump a déclaré lundi que le rapport d’enquête publié par le procureur spécial John Durham « prouve » l’existence d’une campagne coordonnée au sein du gouvernement fédéral dans le but d’interférer dans les élections présidentielles américaines de 2016.
« Après des recherches approfondies, le procureur spécial John Durham a conclu que le FBI (Federal Bureau of Investigation) n’aurait jamais dû lancer l’enquête Trump-Russie ! En d’autres termes, les Américains se sont fait avoir, tout comme ils se font avoir aujourd’hui par ceux qui ne veulent pas rendre la GRANDEUR à l’AMÉRIQUE ! », a écrit Donald Trump, l’actuel candidat républicain à la présidentielle de 2024, dans une déclaration sur Truth Social
« Le rapport Durham décrit en détail le canular démocrate qui a été perpétré à mon encontre et à l’encontre du peuple américain. Il s’agit d’une fraude aux élections présidentielles de 2020, tout comme le bourrage des urnes, mais encore plus grande », a-t-il écrit dans une autre déclaration.
« Cet acte totalement illégal a eu un impact considérable sur les élections. Avec un média honnête, nous sommes face au crime du siècle ! »
La réponse de l’ancien président est intervenue peu après la publication, lundi dernier, par le département de la Justice (DOJ) du rapport Durham attendu de longue date. Le rapport a trouvé des failles dans l’enquête 2016-2017 menée par le FBI sur la campagne présidentielle de Trump. Cette enquête, constate le rapport, se basait sur des allégations non vérifiées et plus tard démenties – des allégations selon lesquelles Trump était de connivence avec des personnes et entités russes.
La campagne électorale de Trump a déclaré que le rapport montrait l’existence d’une stratégie coordonnée « colportant de la désinformation pour frauder les électeurs en 2016 » et pour écarter Trump de la présidence après qu’il a remporté ces élections.
« Ce rapport prouve qu’il y a eu une campagne coordonnée de la part des activistes des Never-Trumpers (jamais-Trump) au sein du gouvernement pour accuser faussement le président Trump par le biais de mensonges et de tromperies », a déclaré à Epoch Times Steven Cheung, porte-parole de la campagne Trump, après la publication du rapport Durham.
« Le canular de la collusion avec la Russie [affaire du Russiagate] a été conçu par des fonctionnaires de l’État profond au ministère de la Justice et au FBI afin de priver de la présidence le président Trump et le peuple américain », a indiqué le porte-parole.
Le rapport Durham
John Durham a été chargé en 2019 d’examiner l’enquête 2016-2017 du FBI sur les liens néfastes présumés entre le candidat et plus tard le président Donald Trump et la Russie. Ces allégations ont ensuite entaché négativement toute la présidence Trump.
En octobre 2020, le procureur général de l’époque, William Barr, a nommé John Durham procureur spécial pour mener une enquête à ce sujet, ce qui, après trois ans, a abouti au rapport présenté lundi dernier.
Dans son rapport, M. Durham a conclu que « ni les États-Unis ni la communauté du renseignement ne semblent avoir possédé de preuves réelles de collusion au début de l’enquête Crossfire Hurricane ». Crossfire Hurricane est le nom de code utilisé par le FBI pour désigner son enquête sur la campagne de Trump.
Le FBI s’est « largement appuyé sur des pistes d’enquête fournies ou financées (directement ou indirectement) par les opposants politiques de Trump », constate le rapport.
En outre, le rapport Durham a révélé que les agents du FBI « ont à plusieurs reprises ignoré des exigences importantes » lorsqu’ils ont fait des demandes de surveillance sur la campagne de Trump – initiées en vertu de la Foreign Intelligence Surveillance Act (loi sur la surveillance à l’étranger) – sans « croire vraiment » qu’il y avait une raison suffisante pour mener une telle enquête.
Le rapport ajoute : « Notre enquête a également révélé que les cadres supérieurs du FBI ont fait preuve d’un manque de rigueur analytique grave à l’égard des informations qu’ils ont reçues, en particulier celles provenant de personnes et d’entités politiquement affiliées. »
Le procureur spécial Durham a recommandé d’effectuer des réformes au FBI dans le traitement « à l’avenir des allégations politiquement chargées ».
« Comme le montre maintenant le dossier plus complet, il y a des domaines spécifiques de l’affaire Crossfire Hurricane dans lesquels le FBI a très mal agi et a échoué, non seulement dans ses devoirs envers le public, mais aussi dans la prévention d’atteintes à la réputation graves qui ont frappé le FBI à la suite de Crossfire Hurricane », peut-on lire dans le rapport.
La « véritable collusion »
La « véritable collusion », a souligné le porte-parole de la campagne Trump à Epoch Times, était entre Hillary Clinton, alors candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016, et « des agents étrangers liés à la Russie qui colportaient de la désinformation pour tromper les électeurs en 2016 ».
Le rapport Durham mentionne spécifiquement des « renseignements très importants » que le FBI « a reçus d’une source étrangère fiable concernant les plans de campagne de Clinton qui visaient à vilipender Trump en le liant à Vladimir Poutine afin de détourner l’attention de ses propres [de Clinton] problèmes sécuritaires provenant de l’utilisation d’un serveur de messagerie privé ».
Les fonctionnaires fédéraux ont constaté que la campagne d’Hillary Clinton en 2016 et le Comité national démocrate (DNC) avaient probablement violé la loi lorsqu’ils ont engagé l’ancien espion britannique Christopher Steele. Ce dernier a mené des recherches sur l’opposition politique de Mme Clinton dans le « Dossier Steele » qui alléguait une collusion entre la campagne présidentielle de Trump et des personnes et entités russes.
Epoch Times a contacté la Fondation Clinton pour les commentaires.
Le rapport de lundi ne recommande aucune mise en accusation en plus des trois personnes que M. Durham a déjà poursuivies. L’ancien avocat du FBI Kevin Clinesmith, qui a falsifié un courriel pour affirmer qu’un ancien collaborateur de la campagne Trump n’était pas un agent de la CIA alors qu’il l’était en réalité, a depuis plaidé coupable et a bénéficié d’une mise à l’épreuve. Michael Sussmann a été acquitté par un jury, tout comme Igor Danchenko, un ressortissant russe qui a fourni beaucoup « d’informations » au dossier Trump compilé par l’ex-espion britannique Christopher Steele pour Hillary Clinton et autres démocrates.
De son côté le sénateur républicain Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement du Sénat des États-Unis, a demandé des comptes sur ce qu’il a qualifié « d’abus de pouvoir extrême ».
« Le rapport Durham fait état de manquements graves et impardonnables de la part des forces de l’ordre fédérales », a-t-il écrit dans une déclaration à la suite de la publication du rapport Durham. « S’appuyer sur des documents modifiés et sur des recherches partisanes de l’opposition constitue un abus de pouvoir extrême. Il n’y a aucune justification à l’utilisation d’organes de sécurité nationale conçus pour assurer la sécurité de l’Amérique à des fins politiques partisanes.
« Les responsables doivent être tenus de rendre des comptes, non seulement pour l’ingérence dans les élections présidentielles, mais aussi pour les dommages causés à nos institutions. L’Amérique et ses institutions sont aujourd’hui affaiblies par leurs actions, et il faudra des années au FBI et à d’autres pour rétablir la confiance », a poursuivi le sénateur.
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