Twitter a modifié ses lignes directrices relatives aux « comportements haineux », en supprimant une politique qui qualifiait d’expression violente les « erreurs de genre » ou les « noms morts » dirigés contre des personnes transgenres.
En 2018, la plateforme a adopté une politique qualifiant de harcèlement le fait pour les utilisateurs de Twitter de désigner une personne transgenre par son sexe biologique ou son nom de naissance — ce que l’on appelle l’erreur de genre ou le nom mort.
Avant ce changement, les lignes directrices de Twitter stipulaient ce qui suit dans la sous-section « Insultes et Stéréotypes » : « Nous interdisons de prendre pour cible autrui en utilisant de manière répétée des insultes, des clichés ou tout autre contenu destiné à dégrader ou à renforcer des stéréotypes négatifs ou préjudiciables concernant une catégorie protégée. Cela inclut les erreurs de genre ciblées ou l’attribution de noms morts aux personnes transgenres ».
Dans la version actualisée, le service de microblogging reprend exactement les mêmes termes, mais sans la dernière phrase qui fait référence aux utilisateurs transgenres.
La version précédente des lignes directrices de Twitter peut être consultée ici, tandis que la version actualisée peut être visitée ici.
La version actualisée définit toujours le « harcèlement ciblé » comme un comportement répété, non réciproque et conçu pour humilier ou dénigrer une ou plusieurs personnes, en précisant qu’il s’agit notamment d’un harcèlement axé sur le sexe, la race, l’appartenance religieuse, l’âge, le handicap ou une maladie grave.
Bien que l’entreprise appartenant à Elon Musk ait modifié le libellé des lignes directrices, cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un changement de la politique elle-même.
Twitter n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire mercredi.
Toutefois, cette décision a suscité une certaine controverse parmi les organisations militantes LGBTQ, un groupe affirmant que la plateforme pourrait désormais devenir un espace « dangereux » pour les utilisateurs transgenres.
Selon GLAAD, un groupe de défense des LGBTQ qui a relevé ce changement cette semaine, la phrase mentionnant les personnes transgenres subsistait bel et bien lorsque Twitter a annoncé la mise à jour de ses lignes directrices le 7 avril, mais elle a été retirée le lendemain, comme le montrent les archives enregistrées par la Wayback Machine.
Sarah Kate Ellis, présidente et directrice générale de l’association, a réagi à la décision de Twitter de « revenir secrètement » sur sa politique, affirmant qu’il s’agissait d’un exemple illustrant « le manque de sécurité de l’entreprise pour les utilisateurs et les annonceurs ».
« Cette décision de faire reculer la sécurité des LGBTQ met Twitter encore plus hors jeu comparé à TikTok, Pinterest et Meta, qui maintiennent tous des politiques similaires pour protéger leurs utilisateurs transgenres à un moment où la rhétorique anti-transgenre en ligne mène à la discrimination et à la violence dans le monde réel », a-t-elle déclaré.
Modération du contenu
Après l’annonce du rachat du géant technologique par Musk, qui a récemment récupéré sa place d’homme le plus riche du monde, pour 44 milliards de dollars l’année dernière, de nombreux changements sont intervenus en ce qui concerne la censure des utilisateurs, la validation des comptes et la restauration des comptes interdits par le passé.
Dans une série de tweets publiés le 17 avril, Twitter a annoncé les dernières modifications apportées à la liste des conséquences pour les utilisateurs qui ne respecteraient pas les règles, afin de rendre plus transparentes les mesures d’application de la loi pour tous les utilisateurs de la plateforme.
L’entreprise a annoncé qu’elle allait apposer un label de mise en garde sur le contenu de certains messages « susceptibles d’enfreindre » la politique du service en matière de comportement haineux. Auparavant, ces messages étaient supprimés.
« Ces mesures seront appliquées au niveau du tweet uniquement et n’affecteront pas le compte de l’utilisateur. Restreindre la portée des tweets permet de limiter les décisions de modération de contenu de type binaire « laisser en place ou retirer » et soutient notre approche de la liberté d’expression par rapport à la liberté de diffusion », a déclaré l’entreprise dans sa dernière mise à jour sur la modération de contenu.
« Il se peut que nous nous trompions à l’occasion, c’est pourquoi les auteurs pourront nous faire part de leurs commentaires sur le label lorsqu’ils penseront que nous avons mal géré la visibilité de leur contenu », a ajouté le communiqué de presse. « À l’avenir, nous prévoyons de permettre aux auteurs de faire appel de notre décision de limiter la visibilité d’un Tweet. »
Twitter considère les contenus haineux – c’est-à-dire les médias ou les textes qui encouragent la violence contre des individus ou des groupes dans l’intention de les harceler, qui font référence à des génocides et à des lynchages, qui utilisent de manière répétitive des insultes et des clichés, et qui déshumanisent des personnes en raison de leur religion, de leur identité sexuelle ou de leur race, entre autres – comme faisant partie de ses politiques.
« Nous continuerons à supprimer les contenus illicites et à suspendre les acteurs indésirables de notre plateforme », a déclaré l’entreprise lundi. « Nous nous engageons à accroître la transparence de nos actions de modération, et nous continuerons à partager des mises à jour sur nos progrès. »
De NTD News
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