La Commission européenne et les ministres européens des Finances ont réservé jeudi un accueil mitigé aux propositions de l’Allemand Olaf Scholz sur un système européen de protection des dépôts de banque, l’Italie faisant déjà part de ses lignes rouges.
Le vice-chancelier allemand, Olaf Scholz, un social-démocrate, avait créé mercredi la surprise en se montrant plus ouvert sur la création d’un système européen de garantie des dépôts, un sujet où Berlin a longtemps freiné des quatre fers.
« Je salue l’ouverture faite par Scholz (…) Depuis 2012-2013, de la part de l’Allemagne, c’était ‘circulez il n’y a rien à voir’. (…) Olaf Scholz lève ce blocage », a constaté le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, en arrivant à une réunion des ministres européens des Finances à Bruxelles.
Un système européen de garantie des dépôts
Le président de l’Eurogroupe, cénacle des 19 pays ayant adopté la monnaie unique, le Portugais Mario Centeno, s’est félicité d’une « contribution importante », tout en soulignant que la proposition de M. Scholz comprenait des parties « très délicates ».
Quant au ministre italien des Finances, Roberto Gualtieri, il a certes trouvé « positive » cette « ouverture », mais a manifesté son net désaccord vis-à-vis d’une des conditions posées par M. Scholz pour la création d’un système européen de protection des dépôts: que les obligations d’État, détenues par les banques ne soient plus classées dans les bilans comme un « investissement sans risque ».
Les pays très endettés comme l’Italie ou la Grèce sont réticents
C’est en effet un problème pour les pays très endettés comme l’Italie ou la Grèce, où les banques détiennent des participations importantes dans des obligations d’État, ce qui peut aggraver considérablement les problèmes en cas de crise.
« Nos positions sont différentes (…) et nous considérons que c’est une mesure qui pourrait avoir un impact négatif », a prévenu M. Gualtieri.
A Bruxelles, M. Scholz a défendu sa proposition, dévoilée la veille dans le quotidien britannique Financial Times. Il doit toutefois encore en discuter avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel, et cette proposition n’est par conséquent pour l’instant pas la position du gouvernement allemand.
« Nous parlons depuis des années d’achever l’union bancaire. Maintenant il faut agir », a dit M. Scholz, candidat à la présidence des sociaux-démocrates allemands.
Après avoir surmonté la crise en 2013, les pays de l’UE tentent de s’entendre sur la mise en place d’un système européen de garantie des dépôts (EDIS en anglais).
Grâce à ce système, les banques européennes seraient moins sous pression en cas de crise puisque leurs clients, assurés de ne pas perdre leur argent, ne se rueraient pas aux guichets pour retirer toutes leurs économies.
Mais Berlin, inquiet de voir ses épargnants payer pour les banques en difficulté dans les pays du sud de l’UE, notamment en Italie, freine depuis des années.
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