Une ONG suisse et des écologistes ukrainiens ont dénoncé mardi le projet de construction d’une vaste station de ski dans l’ouest de l’Ukraine, porté selon eux par un oligarque considéré comme proche du président Volodymyr Zelensky.
Selon le rapport présenté à Kiev par ces militants, une entreprise dont le milliardaire Igor Kolomoïsky est co-propriétaire envisage de construire ce site dans les Carpates ukrainiennes. Il s’agirait de la plus grande station du pays avec 230 kilomètres de pistes et une capacité d’accueil de 28.000 personnes par jour.
Pour Iaroslava Ivanova, une avocate représentant l’administration, le groupe Skorzonera de M. Kolomoïsky s’est pour l’instant simplement déclaré prêt à participer à un éventuel appel d’offres pour la construction de la nouvelle station de ski.
Mais ce projet « manque de transparence » et risque de porter des « effets néfastes » au massif boisé de Svydovets, « un des écosystèmes les moins perturbés » de cette chaîne de montagnes. Le massif en question abrite « 93 espèces » animales et végétales « menacées », soutiennent les auteurs du rapport, qui appellent les autorités à rejeter le projet.
« Zelensky a dit que l’environnement est un investissement dans les générations futures. Nous voulons le prendre au mot », a déclaré Lukas Straumann, directeur de l’organisation de préservation des forêts Bruno Manser Fonds (BMF) basée en Suisse. « Ce cas est un premier grand test pour le nouveau président car il affecte ses relations avec un des investisseurs (se trouvant) derrière ce projet, M. Igor Kolomoïsky », a-t-il poursuivi.
La porte-parole de M. Zelensky n’était pas immédiatement joignable pour commentaire. Investi il y a seulement un mois, M. Zelensky, un ex-comédien novice en politique, a été accusé par ses détracteurs d’être une « marionnette » de M. Kolomoïsky, rentré d’exil juste avant son investiture.
Le chef de l’Etat rejette ces accusations assurant n’avoir aucun lien « politique » avec M. Kolomoïsky. Ce dernier est déjà le co-propriétaire de la station de ski de Bukovel, à ce jour la première d’Ukraine et une des plus vastes en Europe de l’Est avec plus de 60 kilomètres de pistes.
Plusieurs représentants de l’administration régionale ont soutenu que le projet était crucial pour le développement économique de la Transcarpatie, frontalière de plusieurs pays de l’Union européenne, assurant que ses risques environnementaux étaient exagérés. « Il n’y a pas d’activité touristique plus respectueuse de l’environnement que le ski alpin », a affirmé Roman Oliïnyk, un expert forestier engagé par l’administration régionale.
D.C avec AFP
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