Un Algérien en voie d’expulsion de France refoulé malgré sa carte d’identité valide

Par Epoch Times avec AFP
17 février 2025 18:00 Mis à jour: 17 février 2025 18:12

Alger a refusé d’admettre sur son sol un de ses ressortissants, que la France souhaitait expulser en application d’une décision de justice, bien qu’il soit muni d’une carte d’identité valide, a-t-on appris lundi de sources judiciaires, dernier épisode du bras de fer entre Paris et Alger dans le dossier des expulsions.

Cet homme de 30 ans avait été condamné en mai en France à six mois de prison et à une interdiction de territoire pour plusieurs faits dont vol, recel et port d’arme blanche, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP.

À sa sortie de prison, le préfet a prononcé une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et il a été placé le 19 novembre en centre de rétention à Lyon, dans l’attente de son expulsion. À l’approche du délai maximal de rétention, il a été embarqué, escorté par des policiers, à bord d’un vol pour l’Algérie, qui s’est posé à Oran dans la nuit du 10 au 11 février.

Bien qu’il ait une carte d’identité en cours de validité, les autorités algériennes ont refusé de l’admettre au motif qu’il n’avait pas de laissez-passer consulaire, et il a été immédiatement renvoyé vers la France, selon ces documents judiciaires.

Les reconduites vers l’Algérie : « mission impossible »

Accusé de s’être rebellé pendant la tentative d’expulsion et d’avoir mordu un des agents, il sera jugé lundi en comparution immédiate pour « outrage et violence ». « Pour les policiers, les reconduites vers l’Algérie, ça devient mission impossible », regrette Laurent Bohé, avocat des policiers lyonnais qui se sont constituées parties civiles dans ce dossier.

« Jusqu’à présent, il suffisait d’une pièce d’identité en cours de validité pour reconduire les ressortissants algériens, ou un laisser-passer consulaire. Désormais, comment faire ? » s’interroge-t-il, en déplorant que ces opérations soient devenues « hasardeuses ».

Air Algérie exige dorénavant « des laissez-passer consulaires »

Dans une note à ses services, consultée lundi par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs pris acte d’une « exigence supplémentaire et nouvelle » de la compagnie nationale Air Algérie qui « déroge aux accords » entre les deux pays. Désormais, la compagnie « exige des laissez-passer consulaires même lorsque les individus prévus au départ sont détenteurs de pièces d’identité en cours de validité », souligne le cabinet du ministre, qui demande à ses agents, s’ils se retrouvent dans ce scénario, d’exiger des attestations « par écrit ».

Alger veut « humilier la France »

Début janvier, Alger avait déjà refusé de laisser entrer un influenceur algérien expulsé après une vidéo appelant à la violence, bien qu’il ait été muni d’un passeport en règles. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait alors accusé Alger de vouloir « humilier la France », et de bafouer l’accord bilatéral de 1993 disposant qu’« en matière de réadmission, un passeport suffit », dans un contexte d’expulsions de plusieurs « influenceurs » algériens.

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