L’homme d’affaires taïwanais Lee Meng-chu a été le témoin direct de la persécution de citoyens chinois et de groupes religieux — en particulier de l’oppression subie par les pratiquants du Falun Gong — dans une prison chinoise.
Les autorités chinoises ont arrêté M. Lee lors d’un voyage d’affaires en Chine en 2019. Il est retourné à Taïwan en septembre de cette année après avoir été emprisonné pendant 22 mois pour avoir prétendument mené des activités d’espionnage. Il lui a également été interdit de quitter la Chine pendant deux ans et s’est vu infliger une « peine supplémentaire » de « privation des droits politiques », ce qui signifie qu’il ne pouvait ni voter ni participer à des élections.
Au cours de cette « peine supplémentaire » de deux ans, M. Lee a visité plus de 100 villes chinoises et s’est rendu compte des atrocités commises dans les prisons, en particulier des abus perpétrés contre les pratiquants du Falun Gong.
« Je condamne les violations de la liberté religieuse commises par le régime communiste », a-t-il déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times le 26 octobre.
Arrestation
M. Lee a été arrêté lors des manifestations « anti-extradition » de grande ampleur qui ont éclaté à Hong Kong en juin 2019 et au cours desquelles des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées.
En février 2019, le gouvernement de Hong Kong a proposé le « projet de loi d’amendement de l’ordonnance sur les délinquants fugitifs », qui autorise l’extradition des suspects criminels de Hong Kong vers le continent pour qu’ils y soient jugés. Les critiques ont fait valoir que, compte tenu du mépris du régime chinois pour l’État de droit, ces propositions permettraient à Pékin de poursuivre l’extradition de ses détracteurs à Hong Kong en toute impunité.
En octobre 2020, la chaîne publique chinoise CCTV a affirmé que M. Lee était un espion présumé. Il a été dénoncé par la sécurité nationale chinoise, qui l’a relié à des « centaines d’affaires d’espionnage impliquant des espions de Taïwan ». Il a été accusé de faire partie des forces « indépendantistes taïwanaises » impliquées dans l’espionnage et l’ingérence dans les affaires de Hong Kong.
Les autorités ont contraint M. Lee à « avouer » ses « crimes » et à présenter ses excuses à la « mère patrie » sur les médias d’État.
Réfléchissant à la persécution qu’il a endurée sous le régime chinois, il a déclaré : « Le Parti communiste chinois (PCC) s’est avéré différent de ce que je croyais au départ ».
Comme de nombreux entrepreneurs taïwanais, il pensait que le fait d’éviter les discussions politiques en Chine garantirait sa sécurité. « Le PCC est cependant plus irrationnel qu’on ne le pense », a-t-il souligné.
La persécution
M. Lee a été détenu à la prison de Zhaoqing, dans la province méridionale de Guangdong. Il y avait 20 sections distinctes dans la prison, chacune abritant plusieurs centaines de détenus. Au moins cinq pratiquants du Falun Gong se trouvaient dans la section qui lui a été assignée.
Il a observé que les pratiquants du Falun Gong étaient spécifiquement ciblés et soumis à des traitements inhumains, les autorités pénitentiaires saisissant toutes les occasions pour leur infliger des punitions.
« Ils ont été emprisonnés simplement parce qu’ils pratiquaient le Falun Gong. C’est ainsi que le PCC les traite spécifiquement », a-t-il indiqué.
Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une discipline spirituelle comprenant des exercices méditatifs et des enseignements moraux fondés sur trois principes fondamentaux : la vérité, la compassion et la tolérance. Cette pratique a gagné en popularité en Chine au cours des années 1990, avec entre 70 et 100 millions de pratiquants à la fin de la décennie, selon les estimations officielles de l’époque.
Le 20 juillet 1999, le régime communiste athée a lancé une vaste campagne visant à éradiquer le Falun Gong, considérant le nombre croissant de pratiquants comme une menace pour son autorité. Depuis lors, des millions de personnes ont été détenues dans des prisons, des camps de travail et d’autres installations, et des centaines de milliers d’entre elles ont été torturées pendant leur incarcération, selon le centre d’information sur le Falun Dafa.
Prélèvement forcé d’organes
M. Lee a souligné un phénomène inhabituel dans les prisons chinoises. « Les prisonniers qui n’ont pas de nom, de famille ou d’antécédents identifiables ont tendance à disparaître », a-t-il raconté.
Un codétenu lui a raconté que dans une prison du nord-est de la Chine, environ un tiers des nouveaux détenus disparaissaient en l’espace de quatre mois.
« Des discussions se sont alors engagées entre les détenus, et beaucoup ont émis l’hypothèse que ces personnes avaient probablement été soumises à un prélèvement forcé d’organes », d’après M. Lee.
Au cours des deux années d’interdiction de voyager, il s’est rendu dans 105 villes chinoises. C’est dans le nord-est de la Chine qu’il a recueilli de nombreux témoignages sur la persécution des pratiquants du Falun Gong.
Lors de la visite de M. Lee dans la ville de Changchun, où le fondateur du Falun Gong, M. Li Hongzhi, a présenté pour la première fois cette pratique au public en 1992, un ami local lui a raconté une histoire troublante. M. Zhao (pseudonyme) a raconté à M. Lee que, lorsque le PCC a commencé à persécuter le Falun Gong, de nombreux pratiquants locaux, dont certains de ses camarades de classe de l’école primaire et du collège, ainsi que des familles entières, ont disparu de manière inexplicable.
M. Zhao a déclaré que l’un de ses camarades de classe, qui avait découvert que des membres de sa famille avaient disparu, soupçonnait une implication du PCC. Pour tenter d’obtenir des réponses, d’autres membres de la famille se sont adressés aux autorités, pour finalement être détenus par le PCC.
« Les habitants de la région ont souligné que 20 ans s’étaient écoulés et qu’on était toujours sans nouvelles de toutes ces personnes disparues », a ajouté M. Lee.
Malgré la rareté des dons volontaires d’organes en Chine, le secteur de la transplantation d’organes a connu une croissance remarquable depuis le début des années 2000.
L’avocat international des droits de l’homme David Matas a déclaré que les meurtres à grande échelle à des fins de prélèvement d’organes ont commencé au début des années 2000, quelques années après le début de la persécution du Falun Gong.
« Les preuves se sont considérablement accumulées au fil des décennies », a souligné M. Matas devant les membres du Parlement letton le 23 août, comme l’a déjà rapporté Epoch Times.
Les communistes ne peuvent tolérer les voix dissidentes
Malgré la vaste campagne de diffamation menée par Pékin à l’encontre du Falun Gong, un nombre important de citoyens chinois, dont des jeunes, ont pris conscience de la tromperie et de la brutalité du PCC, a poursuivi M. Lee. Il a souligné que « les Chinois méritent également d’avoir des croyances religieuses significatives. »
Pour M. Lee, le régime chinois emploie des mesures extrêmes pour réprimer les croyances religieuses puisque, par essence, le PCC est athée.
Selon lui, les Taïwanais ne doivent pas supposer qu’ils peuvent engager un dialogue avec le PCC quant aux droits fondamentaux garantis par leur constitution, comme la liberté d’expression, la liberté de religion et le droit de réunion.
« Les communistes ne peuvent tolérer les voix dissidentes dans la société. »
Yuan-chang Chang a contribué à la rédaction de cet article.
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