Pour le Parti communiste chinois (PCC) et Xi Jinping, le second mandat du président américain Donald Trump, marqué par une obsession pour les droits de douane, relève du « déjà vu », mais en pire.
Un bref retour en arrière permet de replacer la situation actuelle dans son contexte.
Tarifs douaniers de Donald Trump en 2018
Vous vous souvenez peut-être qu’en 2018, la première administration Trump avait imposé des droits de douane d’une valeur de 250 milliards de dollars à la Chine, et que l’impact s’était fait sentir presque immédiatement. Dans les mois qui ont suivi, le niveau des importations américaines en provenance de Chine a fortement diminué.
Comme on pouvait s’y attendre, la baisse des importations américaines en provenance de Chine a été largement compensée par une hausse des importations en provenance d’autres pays où les coûts de fabrication sont faibles. Toutefois, même sous l’administration Biden, l’exode des fabricants hors de la Chine s’est poursuivi. Il est également important de noter que l’administration Biden a largement laissé en place les droits de douane imposés par le président Trump à la Chine.
Les droits de douane Trump 2.0 en 2025 sont encore plus sévères pour la Chine
Aujourd’hui, nous assistons à une politique tarifaire massivement élargie de l’administration Trump qui modifie l’ensemble des relations commerciales mondiales.
Nous constatons également une forte réticence de la part de Pékin.
Où mènera ce nouveau cycle d’escalade tarifaire réciproque ?
Une variété de scénarios conflictuels et commerciaux pourraient se dérouler, mais une chose est sûre : l’âge d’or de la Chine en tant qu’usine du monde s’estompe rapidement.
Comme indiqué précédemment, la production manufacturière se délocalise hors de Chine depuis des années. Il ne s’agit pas d’un phénomène temporaire, mais plutôt d’une tendance à long terme.
En outre, le déplacement de la production manufacturière hors de Chine n’est pas entièrement une conséquence des politiques tarifaires de l’administration Trump.
Les entreprises américaines sont les premières à quitter la Chine
Par exemple, selon une enquête de la Chambre de commerce américaine en Chine, jusqu’à 30 % des entreprises américaines déplacent leurs chaînes d’approvisionnement hors de Chine ou envisagent de le faire. C’est plus du double du nombre de celles qui l’ont fait en 2020 en réponse aux mesures de confinement excessives prises par Pékin pour lutter contre le Covid-19 en Chine.
Avec la période de confinement générale et prolongée, des milliers, voire des millions, de clients manufacturiers de la Chine ont vu leurs activités perturbées et ont subi des pertes considérables. La pandémie a révélé aux pays du monde entier la folie de compter uniquement sur la Chine pour tous leurs besoins de fabrication. En conséquence, la diversification des chaînes d’approvisionnement est soudain devenue une considération commerciale très importante.
Un autre facteur est l’augmentation du coût de production en Chine. Sa main-d’œuvre est loin d’être aussi intéressante sur le plan économique qu’elle l’était autrefois. Avec une classe moyenne en pleine expansion et une population vieillissante, les avantages dont bénéficiait la Chine en matière de prix et de fiabilité sont bien moindres qu’auparavant. Ce fait n’est pas près de changer, tant que le PCC sera au pouvoir.
Le comportement de Pékin sur la scène mondiale est problématique
Une autre raison convaincante est la montée des tensions géopolitiques dans cette partie du monde, qui va bien au-delà de la concurrence entre Pékin et Washington. Les préoccupations de nombreux clients de la Chine sont largement motivées par l’agression du PCC contre les pays voisins, la région Asie-Pacifique dans son ensemble et ses ambitions mondiales.
Les jeux de guerre menés par les forces militaires chinoises près de Taïwan et d’autres actions agressives contre les Philippines, le Vietnam et le Japon ont dissuadé les clients de faire des affaires avec la Chine.
Les entreprises européennes sont au moins aussi pessimistes que les américaines, si ce n’est plus. Dans une enquête réalisée en 2024, près de la moitié (44 %) des membres de la Chambre de commerce de l’Union européenne considèrent que l’avenir des investissements en Chine est sombre en termes de rentabilité. Ils ont soulevé des préoccupations similaires à celles de leurs homologues américains et ont noté que Pékin restreignait l’accès au marché chinois. C’était avant l’envol de l’administration Trump en 2025 et la dernière série de droits de douane.
D’autres pays attirent les fabricants
Les entreprises qui avaient autrefois toutes leurs usines en Chine ont maintenant ouvert des usines au Vietnam, en Inde, en Turquie, au Mexique et dans d’autres lieux plus proches des marchés où les produits sont vendus et qui offrent d’autres avantages concurrentiels, notamment des coûts de main-d’œuvre moins élevés, un accès au marché et des infrastructures.
Il est peu probable que cette tendance s’inverse en faveur de la Chine dans un avenir proche.
En fait, les États-Unis pourraient connaître une tendance à la relocalisation à mesure que les conditions commerciales et l’environnement réglementaire continuent de s’améliorer. En effet, un grand nombre d’entreprises étrangères ont annoncé leur intention de délocaliser leur production aux États-Unis afin d’éviter les droits de douane. Parmi les ouvertures récentes figurent des entreprises internationales telles que SoftBank (Japon), TSMC le fabricant de puces de Taïwan, Hyundai (Corée du Sud), qui s’est engagé à investir 21 milliards de dollars dans des usines sidérurgiques et automobiles, ainsi que certains riches États du Golfe, entre autres.
Bienvenue dans l’arnaque chinoise
Aujourd’hui, la Chine est en prise à l’agitation, face à une Amérique déterminée.
Pékin tente désespérément de compenser ses pertes en renforçant ses liens économiques avec d’autres pays, tels que l’Argentine, le Brésil et la Russie. Mais les plus grands espoirs économiques de la Chine reposent sur l’Union européenne, qui n’est pas très enthousiaste à l’idée d’ajouter davantage de risques économiques.
Dans quelle mesure les efforts du PCC seront-ils efficaces pour faire face aux changements radicaux en cours dans le système industriel et commercial mondial ?
Cela reste à voir.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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