Cela ne s’était pas produit depuis 2008. Le nombre de démissions a atteint un niveau record en ce premier trimestre 2022, avec plus d’un demi-million, selon une étude de la direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares).
Depuis presque un an et demi, on assiste à une hausse du nombre de démissions. En cette fin d’année 2021 et ce premier trimestre 2022, pas moins de 520.000 personnes ont donné leur démission à leur employeur et sur ce nombre, 470.000 étaient en CDI. Toutefois, bien que ce chiffre soit impressionnant, ramené au nombre de salariés, il ne l’est plus autant puisqu’il atteint 2,7% alors qu’en 2008 il était de 2,9%, relate BFMTV.
« Les salaires d’embauche sont susceptibles d’augmenter »
Cette analyse a été effectuée par la Dares, qui est la direction du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion qui produit des analyses, des études et des statistiques sur les thèmes du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Mais si le nombre de démissions récemment enregistré dépasse celui de 2008, assiste-t-on pour autant à la « Grande démission » à laquelle font face les États-Unis depuis le milieu de l’année 2021 ? Visiblement non d’après la Dares, car ainsi que le rapporte BFMTV, en France, « le nombre important de démissions serait plutôt le symptôme des tensions de recrutement que leur cause ». En revanche, aux États-Unis, ces départs reflètent des envies de changement.
En général, lorsque l’économie se porte bien, les opportunités du marché de l’emploi incitent les gens à profiter de ce dynamisme et par conséquent, à changer de travail. La Dares assure en effet que « cette situation créée des opportunités pour les salariés déjà en poste et est susceptible en retour de conduire à des démissions plus nombreuses ». De plus, « les salaires d’embauche sont susceptibles d’augmenter, en particulier pour les personnes nouvellement démissionnaires », ajoute-t-elle, car les salariés, en position de force, peuvent alors négocier leurs salaires.
« Les opportunités de passer d’un emploi à un autre » sont plus simples
« Outre cet effet potentiel sur les salaires, les enquêtes Acemo-Covid montrent que, début 2022, certaines entreprises réalisent des concessions sur les conditions ou l’organisation du travail (télétravail) ou sur la forme des contrats d’embauche pour conserver ou attirer des salariés », stipule encore la Dares.
Bertrand Martinot, économiste spécialiste de l’emploi à l’Institut Montaigne, explique à Europe 1 que « le marché du travail a été extraordinairement dynamique, avec énormément de créations d’emplois ». Il ajoute que « les opportunités de passer d’un emploi à un autre sont tout simplement beaucoup plus simples. Beaucoup de salariés utilisent cette vigueur du marché du travail pour se repositionner sur d’autres emplois et tout simplement aller voir ailleurs si les conditions salariales de travail sont meilleures ».
À noter que parmi les salariés en CDI ayant démissionné au second semestre 2021, huit sur dix ont retrouvé un emploi dans les six mois qui ont suivi.
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