La semaine dernière, de nombreux agriculteurs ont pris le chemin de la manifestation pour alerter le gouvernement et l’opinion publique sur les difficultés qui rongent toujours leur profession. Alors qu’à Paris leur message a été relégué au second plan par le mouvement des taxis et des fonctionnaires, ils étaient le 27 janvier près de Rennes en Bretagne sous la pancarte « Au secours, nous mourons ». Ils ont réclamé des mesures structurelles du gouvernement et un redressement des prix.
De semaine en semaine, la même situation se reproduit invariablement. Manifestations, mesures gouvernementales, périodes de calme avant une nouvelle tempête et tout recommence. Situation paradoxale, quand l’agriculture est l’un des premiers métiers de la société et que la demande en nourriture n’a pas vocation à disparaître. À l’instar des métiers d’artisanat, l’agriculture subit les effets des avancées technologiques.
Une détresse nationale
Vendredi dernier, les routes bretonnes ont été assiégées une énième fois par des agriculteurs en détresse. Les usagers de la route ont été bloqués dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor. La même situation s’est produite dans les Vosges où un important déploiement des forces de sécurité a été mis en place pour surveiller le déroulement des manifestations. Même constat à Poitiers, où cette fois les manifestants se sont allongés devant la préfecture de la Vienne pour symboliser la mort de leur profession.
D’après les agriculteurs, 80% des exploitations seraient en grande difficulté et l’État se doit d’intervenir pour sauver la plus vieille activité de l’humanité en France. Certains ont réclamé la démission du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Une réponse du gouvernement insuffisante
Stéphane Le Foll a émis des réserves quant aux revendications des agriculteurs : « On ne peut pas demander aux ministres de venir sur les barrages et considérer que c’est à eux de tout régler. Chacun doit assumer la part de responsabilité qui lui revient ».
Pourtant au début de la semaine, le ministre avait annoncé sur Twitter une augmentation de 125 millions du plan de soutien aux éleveurs. Une mesure qui n’a pas empêché les manifestations. Le constat est le même à long terme, le gouvernement tente tant bien que mal de calmer les manifestants avec des plans fiscaux et des aides au financement, mais, puisque tôt ou tard elles refont surface, le fond du problème pourrait être plus loin encore.
L’agriculture conventionnelle en péril
Selon l’Insee, la France a vu le nombre des agriculteurs baisser de plus de la moitié en 20 ans. Les petites exploitations sont remplacées par des grandes structures au fonctionnement industriel sophistiqué.
Au début du siècle dernier, 42% de la population totale vivait de l’agriculture et chaque année le nombre d’agriculteurs ne cessait de décroître. En 2013, les agriculteurs ne représentaient que 3% de la population active française. Parallèlement les dépenses des ménages allouées à la nourriture ont chuté de plus de 10% en 50 ans. Souvent signe de progrès, la nourriture peu chère et abondante grâce aux procédés industriels a son revers de la médaille, la mort d’une profession structurante de la société depuis les premiers villages de campagne.
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