Des commerçants en Chine étaient impuissants face à la démolition de leur lieu de travail. Ils ne pouvaient que s’en plaindre au média chinois qui a relayé l’évènement. Leurs plaintes et leur colère n’ont pas empêché les officiers de la ville de procéder à la démolition en un temps record des murs des boutiques. Cette intervention absolument illégale a pu se réaliser sous couvert d’un soi-disant projet de rénovation urbaine.
Dans cette vidéo très médiatisée par les réseaux sociaux, les propriétaires de ces commerces ont affronté en vain les officiers de la ville et l’équipe de démolisseurs, déterminés à raser ce marché de producteurs de Zizhulin. La scène se déroule à Lu’an dans la province occidentale chinoise Anhui, le 14 décembre 2015. Elle a été filmée par l’un des propriétaires de commerce, avant d’être ensuite retransmise par la chaîne de télévision publique d’Anhui.
On peut y entendre un homme donner des ordres à travers un mégaphone : « L’équipe de démolition, accélérez la cadence et enlevez tout ça ! Si vous ne travaillez pas plus vite, vous serez renvoyés », avant de continuer, « À l’équipe d’enlèvement, je ne m’en irai pas d’ici avant que vous n’ayez tout rasé ! »
Les officiers de la ville, bien connu sous le nom de « cheng guan », sont le dernier échelon des fonctionnaires faisant exécuter la loi. Mais dans de nombreuses villes de Chine, ils sont surtout réputés pour leurs agissements illégaux. Ces dernières années ils ont gagné leur notoriété par la violence et la brutalité de leurs comportements. Les citoyens ont développé de la répugnance à l’égard de ces chengguan, au point que leurs déboires avec ces officiers alimentent généreusement les réseaux sociaux.
Dans cette vidéo récente, on peut voir des chengguan empêcher 2 femmes propriétaires de commerce d’entrer dans leurs boutiques. Dans cette scène chaotique, une pelleteuse dévaste le bâtiment alors que les ouvriers de la compagnie d’enlèvement retire la marchandise des commerçants.
Plus tard, les commerçants se sont exprimés auprès d’Anhui TV, en expliquant que les chengguan n’avaient pas pu leur fournir de document attestant l’autorisation légale de cette démolition. Les autorités locales n’avaient pas reçu non plus d’ordre de justice, un document spécifique qui exigé lors des procédures d’expropriation. Lorsque ce document est émis, la plupart des commerçants refusent simplement de le signer.
« Ma boutique était presque complètement rasée quand je suis arrivé sur place », témoigne le commerçant Tu Changqing, interviewé par Anhui TV. « Toute ma marchandise avait été emportée pour être jetée dehors ».
« La destruction de nos boutiques a été un acte de barbarie », raconte une autre commerçante, Wang Jiabin. « En fait, on nous avait coupé l’eau et l’électricité depuis le mois d’octobre. »
Xu Bin, directeur du Bureau des ressources territoriales et de l’administration urbaine de la ville de Lu’an, a exprimé à la chaîne de télé qu’il n’était au courant ni du « moment ni de la procédure de démolition ». Pourtant dans la vidéo mise en ligne par les commerçants, on peut entendre un chengguan crier « Xu Bin, où es-tu passé ? », suggérant que ce dernier était en fait bien au courant de l’évènement et qu’il aurait même dû être sur place.
Les internautes chinois ont vivement réagi à cet incident sur Sina Weibo, un site populaire équivalent à Twitter.
« Quel espoir y a-t-il avec un gouvernement pareil ? », a écrit un internaute de Weinan, dans la province Shaanxi.
Un autre, de la province Henan : « C’est un miracle que le Parti communiste chinois soit toujours en place ! »
Ou encore, depuis Yulin, dans la province Shaanxi : «Tant que le Parti communiste interfèrera dans la vie des gens, il ne pourra assurer sa survie longtemps. »
Version anglaise : Without Permit, Local Police in China Force Through Demolition of Shops (Video)
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