SANTé

Une étude associe un additif alimentaire d’origine végétale à une résistance accrue à l’insuline

La recherche suggère que le carraghénane peut contribuer à la résistance à l'insuline et à l'inflammation chez les personnes en surpoids
décembre 7, 2024 3:16, Last Updated: décembre 8, 2024 20:25
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Une nouvelle étude suggère des risques potentiels pour la santé associés au carraghénane (dérivé d’algues rouges), un additif alimentaire courant utilisé comme épaississant et présent dans toute une gamme d’aliments, des crèmes glacées au lait végétal.

Les chercheurs ont constaté que les personnes en surpoids qui consommaient des aliments contenant cet additif devenaient plus résistantes à l’insuline et présentaient davantage d’inflammation.

« Chez les participants en surpoids, l’exposition au carraghénane a entraîné une diminution de la sensibilité à l’insuline du corps entier et du foie », écrivent les auteurs de l’étude, qui soulignent la nécessité de poursuivre les recherches sur les additifs alimentaires que les consommateurs pourraient considérer comme inoffensifs.

Le carraghénane est lié à une sensibilité réduite à l’insuline et à l’inflammation

L’étude, publiée dans BMC Medicine, est un essai randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, auquel ont participé 20 jeunes hommes en bonne santé, qui ont reçu soit 250 mg de carraghénane, soit un placebo, deux fois par jour pendant deux semaines.

Les principaux résultats de l’étude comprenaient la mesure de la sensibilité à l’insuline au moyen de différents tests, notamment le test de tolérance au glucose par voie orale. Bien qu’aucune différence significative n’ait été observée dans la sensibilité globale à l’insuline parmi tous les participants, les interactions entre l’indice de masse corporelle des participants et leur exposition à la carraghénane ou au placebo étaient notables.

Chez les personnes en surpoids, le carraghénane a entraîné une diminution de la sensibilité à l’insuline, une augmentation de l’inflammation cérébrale et des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires (protéine C-réactive et interleukine-6).

Le carraghénane a été associé à une augmentation de la perméabilité intestinale, ce qui suggère que le système digestif des participants pourrait permettre à des substances de pénétrer plus facilement dans la circulation sanguine. L’étude a également montré une activation des cellules immunitaires et une augmentation des protéines pro-inflammatoires libérées par les globules blancs après une exposition au carraghénane. Cela confirme la théorie selon laquelle l’additif peut influencer la sensibilité à l’insuline en favorisant l’inflammation.

Bien que les recherches existantes démontrent la corrélation entre le carraghénane et les risques métaboliques accrus, l’inflammation et la perturbation de l’intestin, les mécanismes moléculaires précis à l’origine de ces effets néfastes ne sont pas encore élucidés.

Alors que des études antérieures sur des animaux avaient suggéré que le carraghénane pouvait induire une intolérance au glucose et aggraver les effets néfastes des régimes riches en graisses, la nouvelle étude représente l’une des premières investigations cliniques sur les effets de l’additif sur la réponse glycémique chez l’homme.

Les chercheurs ont appelé à la poursuite des recherches sur les effets à long terme du carraghénane, et d’autres additifs alimentaires similaires, sur la santé, en particulier chez les populations présentant un risque élevé de développer un diabète de type 2.

Supprimer les carraghénanes

Stephanie Schiff, diététicienne agréée et spécialiste certifiée des soins et de l’éducation au diabète à l’hôpital Huntingdon, qui fait partie de Northwell Health à New York, a déclaré à Epoch Times que le carraghénane est assez courant dans les aliments hautement transformés, les produits laitiers tels que le lait chocolaté et les crèmes glacées, ainsi que les laits végétaux.

L’additif peut être facilement évité si on adopte un régime alimentaire basé sur des aliments entiers qui sont aussi proches que possible de leur état naturel, a-t-elle fait remarquer.

« Si un aliment est fabriqué dans une usine et que ses ingrédients ne sont pas familiers ou sont difficiles à prononcer, il est probablement hautement transformé et peut contenir du carraghénane », a déclaré Mme Schiff. « Si on mange un produit emballé qui est crémeux ou épais, il faut vérifier l’étiquette, car il peut contenir des carraghénanes. »

D’après Stéphanie Schiff, il n’a par ailleurs aucune valeur nutritionnelle.

Elle recommande également d’adopter un régime alimentaire complet, axé sur les plantes, afin d’éviter le carraghénane et d’autres additifs nocifs pour la santé. Les gommes gellane, caroube, guar et xanthane peuvent être utilisées à la place du carraghénane sans les risques pour la santé qui y sont associés. Toutefois, elle rappelle que l’achat de produits biologiques ne garantit pas l’absence de carraghénanes dans un produit.

La quantité de carraghénanes dans un régime alimentaire occidental typique peut varier de 250 mg à 2 ou 4 g par personne et par jour. D’après les recherches, le carraghénane est le quatrième additif alimentaire le plus consommé par les enfants atteints de la maladie de Crohn.

Le carraghénane n’est pas le seul additif préoccupant

Selon Stéphanie Schiff, les consommateurs doivent être conscients de l’existence d’autres additifs que l’on trouve couramment dans les aliments transformés :

• Le nitrite de sodium : présents dans les viandes transformées, les nitrites ont été associés à un risque accru de plusieurs types de cancer lorsqu’ils sont chauffés.

• Le sirop de maïs à haute teneur en fructose : cet édulcorant est associé à la prise de poids, au diabète et à l’inflammation.

 Les graisses trans : présentes dans les huiles hydrogénées et partiellement hydrogénées, ces graisses peuvent augmenter le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète.

• Le glutamate monosodique : le glutamate monosodique peut provoquer des sueurs, des bouffées de chaleur, des engourdissements, des palpitations et des picotements chez les personnes sensibles.

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