Ce mardi 9 mai, à Roissy, la police aux frontières (PAF) a démantelé un réseau d’immigration illégale en provenance d’Afrique subsaharienne et utilisant de vrais documents d’identité français. Mais est-il réellement possible d’enrayer le phénomène des réseaux d’immigration clandestine ?
Début de l’enquête
En novembre dernier, les gardes-frontières arrêtent un passager clandestin venu du Mali en possession d’un passeport qui n’est pas le sien. « Il nous a dit qu’il avait payé 7000 euros pour faire un Bamako-Paris avec un document authentique français », a relaté à nos confrères du Parisien une source policière. Cette arrestation amène les enquêteurs de la PAF à découvrir l’existence d’une filière d’immigration clandestine très opérationnelle située en région parisienne et capable de fournir à des étrangers des documents d’identité français en retour de paiement.
Le réseau, alors bien organisé, demandait à des Français d’origine étrangère de prêter leurs documents, là encore contre paiement, à savoir quelques centaines d’euros et la filière envoyait via la Poste les passeports ou les cartes d’identité aux personnes souhaitant immigrer en Europe. La plupart de ces personnes vivent au Mali, au Cameroun ou en Côte-d’Ivoire. Selon la police aux frontières, il est possible qu’au moins 250 personnes aient opté pour ce réseau.
« Nous sommes largement au-delà de la petite filière qui fait passer 20 personnes, là ça tournait bien », a résumé un policier.
Des arrestations récentes et le démantèlement
L’affaire semble avoir récemment pris un tournant. En effet, après des mois d’enquêtes, la police aux frontières a arrêté ce mardi 9 mai, sept personnes d’origine malienne en Île-de-France dont quatre femmes et trois hommes qui auraient entre 24 et 55 ans et seraient en quelque sorte les responsables de la plateforme. Toujours selon le Parisien, ces personnes mises en cause ont été déférées jeudi 11 mai au tribunal de Bobigny en Seine-Saint-Denis. Maintenant, les enquêteurs ont pour mission d’identifier les individus d’origine étrangère qui ont prêté leurs documents d’identité à cette filière d’immigration clandestine afin d’engager des poursuites contre eux. Pour l’heure, ce réseau est totalement démantelé.
Un coup d’épée à l’Hydre de Lerne ?
Bien que l’on puisse se réjouir de cette actualité, on ne peut s’empêcher de penser à la créature qui constitue le deuxième des douze travaux du héros grec Héraclès : l’Hydre de Lerne. Rappelons-nous que si vous coupez une tête à cette créature, deux autres repousseront automatiquement. C’est un peu le même schéma avec les filières d’immigration illégale. Vous pouvez démanteler cette filière le 9 mai, il est fort probable qu’elle soit remplacée le 10.
Le phénomène ne s’est pas malheureusement pas enrayé et les données du ministère de l’Intérieur sur le démantèlement des filières, par leur insolente stabilité depuis des années le prouvent. En 2019, 328 filières ont été démantelées. Elles étaient 264 et 303 à l’être en 2020 et 2021. Le nombre de réseaux d’immigrés illégaux n’a donc pas diminué ces dernières années et ils semblent même se professionnaliser à l’image de celui démantelé à Roissy, utilisant de vrais documents.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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