Une nouvelle étude révèle l’influence unique du café sur votre intestin

Découvrez les effets considérables du café sur les niveaux de bactéries intestinales, selon la recherche impliquant près de 77.200 participants d'études

Par George Citroner
18 décembre 2024 21:16 Mis à jour: 18 décembre 2024 21:16

Selon une étude récente, les buveurs de café auraient jusqu’à huit fois plus d’une bactérie intestinale spécifique que les non-buveurs.

L’étude internationale, qui a suivi les habitudes de consommation de près de 77.200 personnes dans 25 pays, a révélé que la consommation de café laisse une signature microbienne distincte. Les chercheurs peuvent identifier les buveurs de café avec une précision de 95 % en examinant uniquement leurs bactéries intestinales.

Comment votre café affecte le microbiome intestinal

Une étude réalisée en 2021 a établi que le café présentait la corrélation la plus forte avec la composition du microbiome parmi plus de 150 aliments étudiés, avec des effets notables sur les niveaux de la bactérie spécifique Lawsonibacter asaccharolyticus chez environ 1000 personnes.

La dernière étude menée par des chercheurs du département CIBIO de l’université de Trente en Italie et de l’université de Harvard, publiée dans Nature Microbiology en novembre, visait à approfondir la compréhension de la manière dont le café affecte la santé intestinale.

Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les données alimentaires et médicales de près de 23.000 personnes aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que les données publiques de près de 54.200 personnes dans le monde. Ils ont comparé des échantillons de selles de buveurs et de non-buveurs de café afin d’identifier les différences dans la composition des bactéries intestinales.

L’étude a mis en évidence un lien étroit entre la consommation de café et les niveaux de L. asaccharolyticus, les buveurs de café présentant des niveaux de cette bactérie cinq à huit fois plus élevés que les non-buveurs.

Cette tendance est cohérente à l’échelle mondiale et révèle que dans les régions consommatrices de café telles que le Luxembourg, le Danemark et la Suède, la présence de L. asaccharolyticus est prépondérante. En revanche, elle est quasiment absente dans des pays comme la Chine, l’Argentine et l’Inde.

Ces résultats permettent de mieux comprendre comment les aliments interagissent avec nos microbiomes et quels sont leurs effets potentiels sur la santé.

L’équipe de recherche a démontré que les profils microbiomiques individuels pouvaient prédire la consommation de café avec une précision de 95 %. Une expérience en laboratoire a confirmé que le taux de croissance augmente lorsque L. asaccharolyticus est cultivé dans un environnement in vitro avec du café. D’autres observations ont montré que les personnes qui buvaient beaucoup de café présentaient une plus grande abondance de cette bactérie.

Malgré ces résultats, le rôle de L. asaccharolyticus dans la santé humaine reste incertain. Sa présence dans le microbiome intestinal est en corrélation avec des niveaux accrus d’hippurate, un marqueur de la santé métabolique et intestinale produit par les microbes intestinaux qui métabolisent les composés végétaux appelés polyphénols présents dans le café.

« Nous ne disposons pas de preuves concluantes concernant Lawsonibacter asaccharolyticus en tant que bactérie bénéfique ou nuisible », a déclaré à Epoch Times Nicola Segata, professeur de génétique et chef du laboratoire de métagénomique computationnelle au CIBIO. Il a précisé que l’équipe de recherche menait des expériences supplémentaires spécifiques pour mieux répondre à cette question.

L’avenir de l’analyse du microbiome

L’équipe de chercheurs souhaite étendre ses recherches aux effets d’autres aliments sur le microbiome intestinal, tout en reconnaissant qu’il est difficile de quantifier avec précision l’apport alimentaire.

Ces résultats suggèrent la possibilité d’utiliser des aliments individuels pour augmenter l’abondance ou la prévalence de microbes intestinaux spécifiques censés avoir des effets bénéfiques, selon Nicola Segata. « Pour y parvenir, nous devons étendre ces travaux à de nombreux autres aliments et à d’autres microbes, et c’est exactement ce à quoi nous travaillons actuellement », a-t-il expliqué.

Les chercheurs envisagent un avenir où l’analyse du microbiome permettra de formuler des recommandations alimentaires personnalisées en fonction de la présence de bactéries spécifiques associées à certains aliments. Cette approche pourrait aider les gens à optimiser leur régime alimentaire pour une meilleure santé en tenant compte des relations complexes entre notre consommation d’aliments et la composition du microbiome.

« Si l’on considère un aliment comme le café, pour lequel il est facile de collecter des informations et qui est consommé soit très fréquemment, soit jamais, ces liens apparaissent alors comme très forts et très clairs », a conclu le professeur Segata.

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