Deux adolescents sont jugés à partir de ce lundi par le tribunal pour enfants de Pontoise pour l’assassinat d’une collégienne qui avait été retrouvée noyée dans la Seine en mars 2021.
Âgés de 15 ans au moment des faits, le garçon et la fille mis en cause comparaîtront de lundi à jeudi à huis clos. Ils encourent jusqu’à vingt ans de prison.
Alisha est morte noyée dans la Seine le 8 mars 2021 après avoir été violemment frappée par deux de ses camarades, qui la harcelaient depuis la diffusion sur Snapchat de photos d’elle en sous-vêtement quelques jours plus tôt.
L’affaire avait suscité une vive émotion dans tout le pays et remis en lumière le fléau du harcèlement sur les réseaux sociaux.
Alisha consciente, « gémissait les yeux ouverts »
Le 8 mars en fin d’après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l’ombre du viaduc de l’autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l’écart des habitations. Alisha a accepté d’y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, « à la demande de son copain », avait décrit peu après les faits Eric Corbaux, procureur de Pontoise dans le Val-d’Oise.
Après quelques minutes d’échange entre filles, le jeune homme, « qui était resté dissimulé » derrière un pilier du pont, « se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les cheveux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol », avait détaillé le magistrat.
Les coups pleuvent, dans le dos et à la tête. « La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts », avait indiqué le parquet. Cherchant à « faire disparaitre les traces des violences qu’ils avaient commises », les deux mineurs accusés ont alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine. « Avant de frapper Alisha, le jeune homme avait enfilé les gants de la jeune fille pour ne pas laisser de traces », avait poursuivi le procureur.
Quand le couple revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, rapporte les faits à sa mère, qui prévient la police.
Les deux adolescents se changent et « ne montrent pas d’expression de panique », selon l’enquête. Ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris pour y manger, avant d’aller chez un ami qui ne sera pas mis au courant du drame.
Harcelée sur les réseaux sociaux
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre-ville d’Argenteuil, les trois adolescents ont vite sympathisé. Puis leurs relations se sont dégradées, entre amourettes et « futilités » adolescentes, selon le parquet.
En février 2021, Alisha se fait pirater son téléphone et des photos d’elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat. La jeune fille se fait « fisha » (affichée) dans son lycée, une forme de « revenge porn » version adolescente.
À cet épisode s’ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles et la colère du jeune homme, qui ruminait l’affront d’une insulte à l’encontre de son père décédé. Les choses se sont envenimées au point que l’établissement a exclu les deux mineurs pour le harcèlement de la victime.
Ces « futilités » auraient justifié l’envie de s’en prendre à la collégienne, selon des SMS échangés entre les deux protagonistes versés au dossier. Ces derniers sont en détention provisoire depuis un an.
Quelques jours après ce drame, plus de 2000 personnes avaient participé à une marche blanche pour rendre hommage à la jeune fille aux cheveux de jais et lunettes fines. Elle « était très sérieuse à l’école », « formidable, serviable » et se rêvait « expert-comptable », avait confié sa mère.
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