À Paris, après avoir affiché les portraits de civils retenus en otage par le Hamas, des militants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont constaté avec amertume que ceux-ci avaient été arrachés et jetés sur le trottoir.
Le but de l’UEJF était de sensibiliser les citoyens français sur le sort des otages israéliens, afin de « ne pas les oublier ». Mais à peine avaient-elles été collées que ces affiches ont été arrachées. Pour Léa Hanoune, la trésorière de l’UEJF interrogée par Le Parisien, il s’agit là d’une « violence symbolique ».
« On peut ainsi mesurer le niveau de l’antisémitisme en France »
Au total, 229 Israéliens sont actuellement retenus en otage par le groupe terroriste palestinien du Hamas, d’après le bilan communiqué vendredi dernier par Tsahal (l’armée de l’État d’Israël). Ces personnes ont été kidnappées le 7 octobre dernier lors de l’attaque sanglante survenue au sud d’Israël, dans des kibboutz ou lors d’une rave-party.
« Le terrorisme n’est pas une résistance, c’est une barbarie », « Défendre les Palestiniens, c’est condamner le Hamas, défendre les Israéliens, c’est condamner le Hamas, défendre la paix, c’est condamner le Hamas », était-il indiqué sur certaines de ces affiches en guise de slogan. Celles-ci avaient été collées la semaine dernière, de nuit, car selon un étudiant membre de l’UEJF « c’est le moyen le plus sûr de ne pas rencontrer trop de monde ».
Aussitôt placardées, ces affiches ont été arrachées, piétinées, recouvertes de peinture noire ou encore taguées. Sur certaines était inscrit « OSEF », qui signifie « on s’en fout » en français. En découvrant ces actes irrespectueux, Samuel Lejoyeux, le président de l’UEJF, a réagi. « Parce que ce sont des juifs, on peut foutre à terre leurs visages. C’est odieux, abominable, il n’y a aucune limite dans l’inhumanité. On peut ainsi mesurer le niveau de l’antisémitisme en France », s’est-il emporté. « Il y a cette violence symbolique de marcher sur les victimes, de les piétiner », a renchéri la trésorière de l’association Léa Hanoune.
Une « négation de la souffrance »
Dans de nombreuses grandes villes de France – Lyon, Strasbourg, Toulouse ou encore Marseille – ces affichages ont reçu le même traitement qu’à Paris. Et ce triste constat s’est également vérifié en dehors de nos frontières : que ce soit à Londres, New York ou Melbourne, la même chose s’est produite.
« Le fait d’afficher sa solidarité avec Israël suscite systématiquement une réaction hostile, même lorsque l’on montre la photo d’un bébé enlevé. On a l’impression qu’on nous interdit de l’exprimer, ça crée un sentiment de solitude et d’isolement », a encore déploré Samuel Lejoyeux auprès du quotidien francilien. « On a fait des collages pour les Ouïghours aux côtés de SOS Racisme, on a placardé des affiches avec les noms des enfants juifs raflés par les nazis sur les immeubles où ils ont vécu. Là, il y avait très peu d’arrachage. Mais dès qu’on écrit le mot Israël… Le conflit exacerbe les tensions », a signifié Léa Hanoune, qui n’a jamais vu une campagne provoquer autant de rejet.
Lucas, un étudiant en licence d’histoire âgé de 19 ans, s’est dit choqué et attristé. « Cela revient à nier les actes du Hamas », a-t-il pointé.
Les auteurs, des « gens lambda animés par une haine aveugle »
Quant à savoir qui sont les auteurs de ces décollages, Richard Odier, le directeur général du Fonds social juif unifié, suppose qu’il s’agit de « gens lambda animés par une haine aveugle, qui trouvent normal qu’on fasse disparaître une personne juive ». « Pour eux, le mal, ce sont les juifs, c’est Israël, qu’ils considèrent comme un pays génocidaire », a-t-il analysé.
Le Parisien a sondé différents représentants de la communauté juive, et tous assurent que ces actions ne sont ni « organisées » par des « islamistes », pas plus que par des « mouvements pro-palestiniens » ou des « syndicats d’extrême gauche », mais sont « spontanées ».
Elsa, une étudiante en école de communication âgée de 20 ans, assure néanmoins que cela ne les dissuadera pas car, estime-t-elle, c’est « notre devoir ». « On recommencera autant qu’il faudra. On n’a pas peur […]. De toute façon, c’est encore plus éprouvant de ne rien faire », a-t-elle conclu auprès du quotidien.
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