Le Parti communiste chinois (PCC) espérait pouvoir « améliorer » ses relations avec les États-Unis après l’entrée de Joe Biden en fonction présidentielle. Cependant, la récente déclaration du gouvernement américain qui qualifiait les relations sino-américaines de « plus grand défi géopolitique du XXIe siècle » pourrait bien décevoir l’État-parti chinois.
Lors d’une conférence de presse à Pékin le 4 mars, Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a affirmé que le Parti « a toujours été un bâtisseur de la paix mondiale […] et un défenseur de l’ordre international […] apportant des opportunités plutôt que des défis à la communauté internationale » et qu’il restait toujours « engagé à développer une relation sans conflit ni confrontation, mais de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant avec les États-Unis ».
Les citoyens chinois ne croient pas à ces clichés, les Américains et les Occidentaux en général ne le devraient pas non plus. Alors, quelles sont les véritables pensées des hauts dirigeants du PCC ? Il y a quelques jours, He Bin, secrétaire du Parti du district de Qilian, dans la province du Qinghai, a révélé une partie du discours du chef du PCC Xi Jinping – un discours qui pourrait illustrer la façon de voir les choses par les hauts responsables du Parti.
Le 25 février, Qilian News, le site officiel du district géré par son département de la propagande, a publié un discours de He Bin dans lequel il déclarait avoir « étudié attentivement l’important discours du secrétaire général Xi Jinping et l’esprit de la cinquième session plénière du 19e Comité central du Parti, mot par mot, phrase par phrase, du début à la fin ».
Il a cité Xi Jinping, qui avait dit : « L’Ouest fort et l’Est faible, c’est de l’histoire ancienne […] l’Est est en train de monter et l’Ouest est en train de décliner », ajoutant que le dirigeant chinois avait précisé que « les États-Unis sont la plus grande source de chaos dans le monde d’aujourd’hui […] la plus grande menace pour le développement et la sécurité de notre pays. »
He Bin a également expliqué que Xi Jinping avait fait ces remarques lors de ses « deux discours du secrétaire général à la cinquième session plénière » et dans « l’important discours de Xi Jinping au cours du séminaire des principaux cadres dirigeants du niveau provincial et ministériel ».
Au sein du PCC, les discours impromptus ne sont généralement transmis qu’oralement et ne sont pas publiés sous forme de documents ou sur Internet. Ces discours sont souvent discutés en privé entre les responsables et diffusés de bouche à oreille au sein de la population.
La plupart des Chinois ne se font pas d’illusions sur la vraie vision du PCC : l’Occident, et surtout les États-Unis comme sa première puissance, est considéré comme l’ennemi – l’État-parti chinois veut prendre sa place dans l’influence mondiale. Il est néanmoins intrigant de voir que le plus haut responsable du PCC du district de Qilian ait révélé les propos de Xi Jinping. Était-ce intentionnel ou l’a-t-il fait par mégarde ? Si l’administration américaine lisait ce paragraphe, considérerait-elle encore la Chine comme un simple concurrent ?
L’idée que « l’Ouest fort et l’Est faible, c’est de l’histoire ancienne » et que « l’Est est en train de monter et l’Ouest est en train de décliner » trouve son origine dans la phrase bien connue de Mao Zedong : « Le vent de l’Est l’emporte sur le vent de l’Ouest. » Xi Jinping semble être bien inspiré par Mao. Il croit toujours que les États-Unis et, par conséquent, le reste de l’Occident, sont voués à tomber et que l’État-parti chinois les remplacera tôt ou tard. Il a même déclaré directement que l’Amérique représente la plus grande menace pour la Chine, et qu’il veut la défier.
L’article révèle également que Xi Jinping a donné l’« avis directionnel » suivant : « La mondialisation économique continuera à subir de profonds changements, mais [notre] direction fondamentale ne changera pas. » Il a indiqué que « la crise et les opportunités coexistent, il y a des opportunités dans la crise, et la crise peut être transformée en opportunité ».
Cela reflète l’attitude réelle des hauts dirigeants du PCC. Le Parti n’a jamais envisagé une soi-disant « coopération gagnant-gagnant ». Il a essayé de trouver des moyens de faire tomber les États-Unis et l’Occident tout entier, et il n’envisage pas de changer ses plans.
Ce n’est pas seulement la pensée de Xi Jinping. Le fait que le secrétaire du Parti du district de Qilian ait répété ses paroles avec beaucoup de délectation montre que de nombreuses personnes au sein du PCC ont des opinions similaires, ce qui reflète également la nature du Parti.
Ce n’est pas par hasard que le site d’information Guancha (l’observateur) ait publié, le 15 janvier, un article intitulé « Chen Yixin transmet l’esprit du séminaire : la tendance est que l’Est monte et que l’Ouest tombe. La situation internationale évolue en faveur de la Chine ». Le site a publié le texte du discours de Chen Yixin, secrétaire général de la puissante Commission des affaires politiques et juridiques. L’introduction à cet article soulignait qu’une pandémie « ne se produit qu’une fois par siècle » et que « la rétention et l’oppression de la part des États-Unis constituent une menace majeure, qui représente à la fois un phénomène inattendu et une guerre prolongée. La pandémie de coronavirus est une épreuve majeure, qui est à la fois une crise qui représente un défi et une opportunité. La poursuite de la propagation de l’épidémie mondiale aura un impact important sur tous les aspects du monde ».
L’article n’indique pas explicitement qu’il s’agit des paroles de Xi Jinping, mais les responsables gouvernementaux, les secrétaires du Parti, les rédacteurs, etc., n’oseraient pas rédiger avec leurs propres mots une telle introduction au discours de Chen Yixin. Elle contient la même idée que « l’Est est en train de monter et l’Ouest est en train de décliner » et mentionne la conception de la « guerre prolongée ».
Pire encore, le PCC considère la pandémie comme un outil permettant de déstabiliser le monde entier, ce qui réaffirme les intentions réelles du régime qui a dissimulé le déclenchement de l’épidémie qui pourrait servir à ses fins hégémoniques. En fait, il considère la pandémie comme une opportunité. La nouvelle administration américaine, qui a jusqu’à présent évité de rendre le régime chinois responsable de la pandémie, devrait examiner attentivement ce passage.
Alors que l’État-parti chinois vise à faire tomber les États-Unis, l’administration américaine le considère comme un simple concurrent. Actuellement, aucune stratégie américaine visant à contrer davantage le régime chinois n’a été mise en place. Pendant ce temps, le PCC se prépare à une « guerre prolongée ». Si la leçon de la pandémie du Covid-19 ne suffit pas, que faudra-t-il faire en plus pour que l’Amérique et l’Occident se réveillent enfin ?
Yang Wei suit de près les affaires de la Chine depuis de nombreuses années. Depuis 2019, il rédige des articles d’opinion politique sur la Chine pour l’édition chinoise d’Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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