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Xi Jinping a donné l’ordre d’être « sans pitié » au Xinjiang (presse)

novembre 17, 2019 13:15, Last Updated: novembre 17, 2019 14:33
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Le président chinois Xi Jinping a donné l’ordre dès 2014 d’être « sans aucune pitié » contre le terrorisme et le séparatisme dans la région à majorité musulmane du Xinjiang, selon des documents internes au régime communiste révélés par le New York Times (NYT).

D’après des organisations de défense des droits de l’Homme, plus d’un million de musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure, sont en détention dans cette vaste région du nord-ouest de la Chine, à la suite d’une campagne de répression contre le terrorisme et l’islamisme engagée ces dernières années ( soi-disant).

Les plus de 400 pages de documents secrets publiés ce week-end par le prestigieux quotidien américain offrent un très rare aperçu des mécanismes à l’oeuvre au Xinjiang, en réaction à des attentats attribués à des indépendantistes ouïghours.

-Une femme ougïhoure attend des clients sur son stand de fruits le 27 juin 2017 dans la vieille ville de Kashgar, dans l’extrême ouest de la province du Xinjiang, en Chine. Pékin dit considérer le développement de Kashgar comme une amélioration de l’économie locale, mais de nombreux Ouïghours y voient une menace qui érode leur langue, leurs traditions et leur identité culturelle. Photo par Kevin Frayer / Getty Images.

Selon le NYT, cette énorme fuite laisse à penser que la politique suivie au Xinjiang ne fait pas l’unanimité au sein du pouvoir chinois. Les documents ont en effet été transmis par un membre de l’appareil, qui a émis l’espoir qu’ils empêchent le régime, y compris le président Xi, « d’échapper à sa culpabilité pour les détentions généralisées » dans cette région.

Les documents comprennent entre autres un discours secret de Xi Jinping de 2014, dans lequel le président chinois appelle à lutter « sans aucune pitié » contre « le terrorisme, l’infiltration et le séparatisme » en recourant « aux armes de la dictature démocratique populaire ».

Ce discours a été distribué à partir de 2016 aux hauts fonctionnaires locaux pour justifier la répression, avec l’ordre de « rafler tous ceux qui doivent l’être ».

Pékin dément le chiffre d’un million de personnes en détention dans des camps de rééducation politique, préférant parler de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

-Les Turcs ouïghours manifestent à Ankara le 5 juillet 2019, à l’occasion du 10e anniversaire du massacre d’Urumqi au Turkestan oriental. Près de 200 personnes sont mortes au cours d’une série d’émeutes violentes qui ont éclaté le 5 juillet 2009 à Urumqi, la capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, entre les Ouïghours et les Han. Photo de Adem ALTAN / AFP via Getty Images.

Parmi les documents cités par le NYT, figure un « guide » destiné à répondre aux questions des étudiants qui rentreraient au Xinjiang et s’interrogeraient sur le sort de membres de leur famille placés en détention.

Les fonctionnaires sont invités à répondre que ces proches n’ont pas commis de crime mais ont été contaminés par le « virus » de l’extrémisme et doivent suivre un traitement « avant que la maladie ne dégénère ».

Les étudiants sont en outre incités à se tenir tranquilles, leur comportement ayant une incidence sur la durée de détention de leurs proches.

La politique suivie au Xinjiang a été condamnée par les pays occidentaux. Mais à en croire un discours de Xi Jinping cité par le NYT, ce dernier s’attendait à essuyer ces critiques.

« Ne vous inquiétez pas si des forces hostiles pleurnichent ou salissent l’image du Xinjiang », avertissait-il dès mai 2014, selon le journal.

 

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