Comme tous les cinq ans, l’équipe dirigeante de sept hommes qui détient le pouvoir en Chine a été présentée devant la presse après avoir été élue à huis clos par le comité central du Parti communiste chinois (PCC), au terme d’une semaine marquée par une avalanche de propagande de la part des médias d’État.
Prenant la parole devant ses collègues alignés sagement à côté de son pupitre, Xi Jinping a émis l’espoir que « nos amis journalistes continueront à suivre les progrès et le développement de la Chine afin de s’informer et de couvrir le pays dans ses nombreuses dimensions ».
Mais plusieurs grands médias de langue anglaise ont été tenus à l’écart de la conférence de presse, dont le New York Times, l’Economist, le Financial Times, le Guardian et la BBC.
« Il est difficile de ne pas en conclure que ces médias ont été visés afin d’envoyer un message », a réagi le Club des correspondants étrangers en Chine.
« Fermer l’accès aux médias afin de punir les journalistes dont la couverture déplaît aux autorités chinoises constitue une violation grossière de la liberté de la presse », a ajouté l’association.
Xi Jinping, omniprésent dans les médias de son pays, a vu son nom et sa « Pensée » faire officiellement leur entrée mardi dans la charte du PCC, lui donnant un statut équivalent à celui du fondateur du régime communiste, Mao Tsé-toung, dont le règne (1949-76) avait donné lieu à un culte de la personnalité hallucinant.
« Nous n’attendons pas d’éloges flatteurs et nous nous félicitons au contraire d’une information objective et de suggestions constructives », a assuré l’homme fort de Pékin, dont les contacts directs avec la presse, particulièrement étrangère, sont quasi-inexistants.
Avant de quitter la salle sans répondre à aucune question, il a cité un poème classique remontant à la dynastie mongole des Yuan (1271-1368): « Je ne vais pas à la pêche aux compliments, je me satisfais que mon intégrité remplisse l’univers ».
La Chine a l’un des pires bilans en termes de liberté de la presse, Reporters sans frontières la classant presque au dernier rang de son classement, notamment après Cuba et l’Iran. Les journalistes chinois risquent la prison pour des articles critiques, tandis que leurs confrères étrangers travaillent sous la menace d’un non-renouvellement de leur permis de travail.
Le congrès du Parti, auquel étaient conviés de nombreux journalistes étrangers, dont beaucoup de pays en développement, visait à combattre cette réputation, via l’organisation de conférences de presse et de rencontres avec des délégués du PCC.
Mais les délégués en question étaient triés sur le volet, et les conférences de presse sans surprise, avec des questions parfois visiblement préparées à l’avance et des orateurs pratiquant la langue de bois.
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