Zika, dengue, chikungunya…Ces maladies virales gagnent du terrain dans le monde. Elles sont transmises par le moustique tigre qui colonise progressivement la France métropolitaine où la population exposée augmente chaque année.
Face à ce risque en expansion, « dans un contexte de changement environnemental et de mondialisation, notre système de santé doit se préparer », prévient Christine Ortmans, responsable du département Veille et sécurité sanitaire à l’Agence régionale de santé PACA (Marseille) dans un éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à ces « arboviroses ».
Le moustique tigre, susceptible de véhiculer ces maladies en métropole, a désormais atteint la capitale. Depuis son installation dans les Alpes-Maritimes en 2004, il n’a cessé de progresser et est implanté dans plus de la moitié des départements, soit 51 départements en 2018 contre 42 un an plus tôt.
« Une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser », observent les autorités.
[#Sante]
Le Gouvernement appelle à la vigilance envers le #moustiquetigre. Arrivé en 2004 à Monaco, ce moustique peut être le vecteur de maladies virales comme le #Chikungunya, la #Dengue et le #Zika. Plus d’informations : https://t.co/6n8aCyMe0a pic.twitter.com/JQQHiM2Bz9— Gouvernement Monaco (@GvtMonaco) 1 juillet 2019
Le moustique tigre ou Aedes albopictus, « l’espèce la plus invasive au monde », se développe essentiellement en milieu urbain et présente la particularité de piquer le jour.
« Il expose au risque de transmission autochtone (sur place, ndlr) de ces arboviroses » au retour en métropole de voyageurs porteurs de virus qui se sont infectés dans des zones à risque « où circulent ces virus », rappellent Élodie Terrien et ses collègues de Santé publique France (SpF) dans le BEH.
Devant l’expansion de ce moustique, ces auteurs suggèrent de « recentrer » le dispositif de surveillance actuel « sur les cas confirmés ou probables (…) pour une meilleure efficacité et utilisation des moyens ». « Avec l’augmentation constante du poids des arboviroses dans le monde, il apparaît fondamental d’informer les voyageurs se rendant ou revenant des zones à risque, tout comme de renforcer la sensibilisation des professionnels de santé à leur diagnostic et à leur surveillance », ajoutent-ils.
À la période d’activité du moustique, qui s’étend de début mai jusqu’au 30 novembre, correspond une période annuelle de « surveillance renforcée ».
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— POLLENIZ (@POLLENIZ_PDL) 8 juillet 2019
En 2018, 16 cas de chikungunya, 333 cas de dengue et 10 cas de zika ont été notifiés en France métropolitaine.
En 2019, du 1er mai au 7 juillet, ont déjà été recensés 187 cas importés de dengue dont 39 avaient séjourné sur l’Ile de la Réunion, 22 cas importés de chikungunya, 3 cas importés de zika.
Par ailleurs, une épidémie de dengue sévit actuellement sur l’Ile de la Réunion avec plus de 15 000 cas de dengue (biologiquement confirmés ou probables) signalés entre le début de l’année 2019 et le 11 juin, selon SpF.
[Moustiques Tigres] – suite
Vecteurs de transmission de plusieurs maladies comme la Dengue, le Chikungunya ou encore Zika …
Coupons l’eau aux moustiques tigres
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— Centre Hospitalier AGEN-NERAC (@HopitalAgen) 7 juillet 2019
Depuis 2010, en métropole, douze épisodes de transmission autochtone ont été identifiés, 9 de dengue et 3 de chikungunya, qui ont entraîné au total 54 cas autochtones, 23 de dengue et 31 de chikungunya. Huit épisodes ont eu lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« L’analyse de ces émergences et des mesures prises pour en limiter l’extension a montré l’efficacité du dispositif de surveillance mis en place ainsi que des investigations réalisées car elles ont permis d’identifier rapidement les foyers et de les circonscrire », souligne l’éditorial du BEH de l’agence sanitaire.
Néanmoins, « l’analyse des 12 épisodes de cas autochtones survenus entre 2010 et 2018 en France métropolitaine a montré que leur apparition étaient très majoritairement liée à l’absence d’identification des cas primaires importés (cas de départ, ndlr) par la surveillance renforcée » et, « dans une moindre mesure », à des actions incomplètes pour lutter contre le moustique « autour des lieux fréquentés » par les personnes revenues avec le virus, remarquent Florian Franke (SpF, Paca, Marseille) et ses collègues.
D’où la nécessité de combattre toujours mieux ces « hôtes indésirables et particulièrement pugnaces » que sont ces moustiques, des voyageurs « clandestins » qui n’hésitent pas à « s’inviter dans nos voitures pour remonter (…) vers le Nord » et pondre leurs œufs dans des réserves d’eau qu’ils trouvent en chemin.
Avec AFP
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