L’employée d’une compagnie d’assurance à Avignon a été congédiée de sa période d’essai, au lendemain de l’annonce de sa grossesse. Estimant être victime de discrimination, elle envisage une procédure aux prudhommes.
Conseillère en assurances d’une franchise d’un très grand groupe d’assurances, Mathilde est tombée enceinte alors qu’elle venait de commencer un nouveau travail, en janvier 2021, à Avignon. Par honnêteté vis-à-vis de son employeur, la jeune femme a pris la décision de lui annoncer la nouvelle et sa période d’essai a aussitôt été rompue, ainsi qu’elle l’a expliqué à RMC le 2 mai dernier.
« Vous ne vous rendez pas compte, vous me foutez dans la m*** ! »
Lorsque Mathilde a déclaré sa grossesse à son supérieur, celui-ci a marqué un temps d’arrêt de plusieurs minutes. « Il y a eu un grand silence dans le bureau. Il m’a répondu : ‘Moi avec ma femme, ce genre de problème, on le résoudrait’ », raconte à RMC la jeune femme. Cette dernière a ensuite interrogé son responsable sur la façon de faire. Il lui a alors lancé, évasif : « Un accident, ça se résout ! »
« Donc là, grosso modo, vous êtes en train de me suggérer d’avorter », lui a rétorqué Mathilde, voulant en avoir le cœur net. Sans lui répondre franchement, il lui a signifié : « Vous ne vous rendez pas compte, vous me foutez dans la m*** ! »
Le problème a finalement été rapidement résolu par le chef de Mathilde, car dès le lendemain, il lui a indiqué que sa période d’essai était terminée. Elle a dû quitter son travail le jour même, sans ménagement et sans aucune explication. « Maintenant je suis très heureuse, j’ai appris à relativiser, mais sur le coup j’ai très mal vécu ce qu’on m’a dit », a précisé Mathilde.
Elle compte mener cette affaire aux prudhommes
De son côté, l’employeur de Mathilde a indiqué à RMC que la grossesse de la jeune femme était l’un des facteurs l’ayant conduit à rompre sa période d’essai. En tant que chef d’entreprise, face à ce « problème », il a agi en conséquence, a-t-il ajouté. Il a également évoqué le fait que Mathilde n’avait pas fourni un travail totalement satisfaisant.
Contactée par RMC, l’avocate en droit du travail, Maître Delphine Lopez, a précisé que « lorsqu’il y a discrimination, la charge de la preuve pèse essentiellement sur l’employeur », mentionnant que « c’est à la salariée d’apporter des éléments qui la laissent penser qu’il y a discrimination et c’est à l’employeur en revanche de prouver qu’en réalité cette rupture est liée à une insuffisance professionnelle, une inadéquation de la personne avec le poste ».
Il faut savoir que la loi interdit de mettre fin à une période d’essai en raison d’une grossesse, et ce, bien que l’employeur ne soit pas obligé de donner le motif de la rupture. Si le patron de Mathilde était reconnu coupable de discrimination, l’ex-employée pourrait, soit être réintégrée au sein de cette entreprise, soit être dédommagée à hauteur de 6 mois de salaire brut, indique RMC.
Suite à cet épisode douloureux, Mathilde a décidé de rentrer en contact avec Me Lopez. Elle compte bien mener cette affaire devant les prudhommes.
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