Afrique du Sud : ils rendent les cornes des rhinocéros radioactives pour éloigner les braconniers

Par Robin Lefebvre
1 juillet 2024 16:51 Mis à jour: 1 juillet 2024 16:51

Des scientifiques sud-africains ont commencé mardi 25 juin 2024 à injecter des matériaux radioactifs dans les cornes de rhinocéros vivants, dans le but de décourager les braconniers de les voler.

Les cornes en kératine sont malheureusement l’objet de convoitises car elles sont utilisées en médecine traditionnelle asiatique pour leurs prétendus effets thérapeutiques ou aphrodisiaques. Malgré tout, l’Afrique du Sud, qui abrite près de 80% de la population mondiale de rhinocéros blancs, estimée à moins de 13.000 spécimens, a peut-être la trouver une solution miracle pour éloigner définitivement les braconniers des animaux sauvages.

Ainsi, James Larkin, chercheur à l’Université de Witwatersrand, a eu l’idée d’implanter des puces radioactives dans les cornes des herbivores à la peau épaisse. Le scientifique et son équipe ont commencé leur initiative de sauvetage ce mardi 25 juin dans un orphelinat de rhinocéros situé dans la province du Limpopo, au nord du pays, rapporte Ouest-France.

« La meilleure idée que j’ai jamais entendue »

Un des rhinocéros, âgé d’un an, a déjà bénéficié de l’expérimentation. Selon les scientifiques, les matières radioactives rendent “la corne inutile et toxique pour la consommation humaine”. Que les défenseurs de la cause animale se rassurent, la dose de matière radioactive est tellement faible qu’elle n’aura aucun impact sur la santé de l’animal ou sur son environnement, qui a d’ailleurs été endormi avant l’opération.

Cette méthode révolutionnaire pourrait donc bien inverser la tendance et mettre un frein au braconnage. C’est ce qu’espère notamment Arrie Van Deventer, fondateur de l’orphelinat : « C’est peut-être ce qui mettra fin au braconnage. C’est la meilleure idée que j’ai jamais entendue ».

Le matériel radioactif injecté est supposé resté cinq ans sur chaque corne traitée, ce qui s’avère moins coûteux que l’écornage qui est un procédé se déroulant tous les 18 mois. L’équipe prélèvera également des échantillons de sang pour s’assurer que les animaux sont protégés.

Au mois de février, le gouvernement sud-africain annonçait que 499 rhinocéros avaient été tués en 2023, pour la plupart au sein des parcs nationaux. Une hausse de 11% par rapport à l’année précédente.

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