Un septuagénaire est décédé dans un accident de la route au Lamentin, en Guadeloupe, le 3 juillet dernier, suite à l’explosion de l’airbag de son véhicule. C’est le sixième décès depuis 2017, sans compter les blessés graves.
Le scandale des airbags de la marque Takata n’a pas fini de tuer. Ces airbags ont garni des véhicules de marques diverses telles que Citroën, Toyota, Ford, Volkswagen ou encore BMW entre les années 2000 et 2017. Mais ils constituent de véritables bombes à retardement, notamment dans les régions chaudes et humides.
Depuis le 3 mai, le groupe Stellantis a demandé à 246.000 propriétaires de Citroën et de DS de ne plus utiliser leurs véhicules.
Le 10 juillet dernier, c’est au tour du constructeur automobile allemand BMW de rappeler plus de 390.000 véhicules aux États-Unis en raison de gonfleurs d’airbags défectueux présentant des risques d’explosion.
« La mort de papa est due à la projection de pièces métalliques qui se sont détachées de l’airbag au moment de l’explosion et qui l’ont tué sur le coup », relate sur TF1, très émue, la fille du septuagénaire décédé lors de cet accident de la route à bord de sa Toyota Yaris de 2010. L’autopsie a confirmé le décès dû à l’une des pièces métalliques de l’airbag qui a explosé.
Des cas qui se multiplient
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé en Guadeloupe.
Il y a un an, le 15 mai 2023, une femme décédait brutalement ans son véhicule en marche à Gourbeyre. Miraculeusement, sa fille de 5 ans, assise à l’arrière du véhicule, a été retrouvée indemne mais choquée du décès brutal de sa maman sous ses yeux. Si l’hypothèse de meurtre par balle a d’abord été évoquée, la quadragénaire présentant des impacts, l’hypothèse a ensuite été écartée après examen du véhicule : les impacts provenaient de multiples petites pièces métalliques projetées de l’airbag qui a explosé.
Deux jours plus tard, c’est un jeune homme qui décédait à bord de sa Citroën C3 au Gosier. Recevant l’une des pièces de l’airbag à l’œil, le jeune homme de 26 ans est mort sur le coup, l’impact ayant atteint son cerveau. De retour au pays, Tristan venait juste d’acheter le véhicule d’occasion, lequel date de 2011. Il avait pourtant effectué le contrôle technique un mois avant et celui-ci était OK, relate Guadeloupe La 1ère.
Toujours en Guadeloupe en ce même mois de mai 2023, un père de famille a miraculeusement survécu à l’impact d’une pièce métallique venue se ficher dans son cou. Les airbags de sa C3 venaient de se déclencher.
En remontant les années, d’autres victimes sont à déplorer, certaines décédées, d’autres blessées, parfois défigurées à vie… C’est ainsi le cas de Raïssa, dont la vie a basculé le 24 octobre 2021, à un carrefour proche de Pointe-à-Pitre. Elle est percutée par un véhicule ayant grillé un panneau Stop. « Ma voiture a été projetée. J’ai entendu une grosse détonation. J’ai senti que mon visage me brûlait énormément et je criais : ‘Aïe ! Ma bouche, ma bouche ! J’ai chaud. J’ai mal' », se souvient encore la jeune femme.
Sa fille, Naëlia, 8 ans au moment des faits, était assise à l’arrière et a assisté à la scène : « J’ai vu son visage, il était déchiqueté. On dirait que c’était une balle de fusil dans le visage », relate-t-elle dans l’émission « Sept à Huit » de TF1. Raïssa sera opérée en urgence, les médecins retrouvant une pièce de métal entre son œil et son oreille, son visage gravement atteint.
La jeune femme a subi cinq opérations de reconstruction faciale avec prothèses, greffes d’os et de peau. Aujourd’hui, elle vit avec seulement 600 euros par mois, ayant perdu son travail d’agent d’accueil municipal. Elle dissimule son visage derrière un masque et d’immenses lunettes de soleil. « Un airbag qui est censé vous protéger, mais qui vous donne la mort. Dieu merci, je suis encore là. Miraculée », soupire-t-elle, émue.
Un scandale comparable au lait contaminé ou au Mediator ?
Les familles de victimes guadeloupéennes ont décidé de se rassembler afin de porter plainte. Leur avocat, Charles-Henri Coppet, accompagne donc sept victimes blessées et quatre familles de victimes décédées d’accidents liés à ces airbags défectueux. L’avoué demande l’ouverture d’une instruction unique confiée à un Pôle spécialisé de santé publique. Il avait également signé une tribune sur Les Échos, comparant ce scandale des airbags à celui du lait contaminé Lactalis ou du Mediator…
De même, Caroline Calbot, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, souhaite également centraliser toutes ces affaires au niveau d’un pôle d’instruction unique à Paris.
Alors, bien sûr, des campagnes de rappel de véhicules ont été lancées, mais avec des voitures vendues entretemps d’occasion, retrouver les nouveaux propriétaires n’est pas toujours évident. Inversement, certains reçoivent les courriers mais n’y portent pas forcément attention.
Après le scandale et le rappel de plusieurs millions de véhicules au niveau mondial, l’équipementier japonais Takata a versé une amende d’un milliard de dollars aux États-Unis, avant de déposer le bilan.
Les victimes se comptent dans tous les pays, mais particulièrement en régions chaudes. En effet, les airbags Takata sont d’autant plus sensibles à l’air chaud et humide de ces régions.
Selon Guadeloupe La 1ère, ces airbags contiennent un gaz, du nitrate d’ammonium qui sert à gonfler le coussin. Ce gaz devient explosif sous l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité. Après un choc minime, voire sans raison apparente, les airbags peuvent alors exploser, faisant non seulement perdre le contrôle du véhicule au conducteur, mais propulsant également des pièces métalliques dans l’habitacle. Ces projectiles, lancés à grande vitesse, peuvent gravement blesser ou tuer le conducteur ou les passagers.
Les autorités et les médias multiplient donc les alertes afin de suivre les campagnes de rappel et ramener les véhicules impliqués chez les constructeurs.
Retrouvez ces informations sur le site gouvernemental Signal Conso ou, pour la Guadeloupe, sur le site de la DEAL.
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