L’Ordre Cistercien de la Stricte Observance et le diocèse de Strasbourg ont annoncé le départ des moines d’Oelenberg, abbaye millénaire d’Alsace. Les religieux, « à bout de force », ont préféré rejoindre d’autres communautés cisterciennes en France et en Belgique.
Le chant des moines ne résonnera plus entre les murs de cette abbaye fondée en 1046, par la mère du pape Léon IX, Heilwige de Dabo, comtesse d’Eguisheim: les moines d’Oelenberg ont décidé de quitter définitivement le bâtiment millénaire, situé à Reiningue (Haut-Rhin). Cette décision intervient après deux ans de tentatives diverses pour redynamiser les lieux et de deux mois de retraite des trappistes.
Présents depuis 1825, les moines de l’Ordre cistercien de la stricte observance, également appelés trappistes, étaient revenus après un long exil, plusieurs années après la Révolution française, au cours de laquelle l’abbaye avait été confisquée puis vendue comme bien national à un industriel de Mulhouse.
Des religieux épuisés et peu nombreux
Ces derniers temps, l’ambiance était morose. L’absence de Père Abbé ne permettait plus aux frères de « mener la vie monastique à Oelenberg conformément à la Règle de saint Benoît, dans des conditions adaptées à la formation des jeunes frères et matériellement satisfaisantes ». Pour ne rien arranger, les bâtiments de plus de 25.000 m² sont en mauvais état, et les moines se disent « à bout de force » pour les entretenir.
Début mars, de nombreux moines de l’abbaye se sont retirés dans différents monastères cisterciens trappistes pour prier et réfléchir au maintien ou non de leur présence dans le bâtiment religieux. Il s’agit des abbayes de Timadeuc (Morbihan), Acey (Jura), Scourmont (proche de la frontière des Ardennes) et au Mont-des-Cats (les Hauts de France). La communauté devait ensuite rendre sa décision après la Pentecôte.
« Il est sorti de ces rencontres que les frères avaient été très bien accueillis dans d’autres monastères de notre ordre et qu’ils étaient en fait heureux d’aller renforcer ces communautés. Ils voyaient que ce n’était plus réaliste de vivre ici ensemble à Oelenberg » rapporte le commissaire monastique.
Le futur de l’abbaye reste pour l’heure incertain. La messe continuera pour l’heure d’être célébrée le dimanche à l’abbaye. Le diocèse et l’ordre cistercien ont annoncé réfléchir pour assurer « un avenir chrétien » sur le site de l’abbaye. Désormais, seule l’abbaye de Baumgarten qui compte une douzaine de moniales cisterciennes assure une présence trappiste en Alsace.
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