C’est quoi, « American Ultra »? Dit comme ça, on pourrait penser à un show américain ou un marque de cigarette. Ce n’est ni l’un ni l’autre, mais il y a également de la fumée dans ce film. Beaucoup de fumée, qui sort aussi bien du canon des armes que des poumons de notre héro.
C’est l’histoire d’un jeune homme (Jesse Eisenberg) sans histoire. Planqué derrière le comptoir de son petit magasin, il griffonne des singes de l’espace sur son cahier de dessin, entre deux code-barres à scanner. Mais c’est aussi un puissant agent secret -enfin, disons que son inconscient va lui offrir une opportunité professionnelle assez inattendue.
Un peu comme Jason Bourne. Enfin, un croisement entre Jason Bournes et le Duc campé par Jeff Bridges dans Le Big Lebowski. Un Jason Lebowski, en quelque sorte. Car le pauvre Mike Owell -c’est son nom- est stone aux trois quarts du temps, en raison d’une consommation excessive de marijuana.
Au début du film, Mike achète une bague de fiançaille à sa petite amie, et prévoit de l’amener à Hawaï. Mais le jeune homme, d’un tempérament sensible, ne tarde pas à agoniser dans une de ses trips névrotiques anxiogènes.
Un peu plus tard, Mike réfléchit sur son existence, à travers la métaphore -selon lui- de l’accident de voiture dont il a été témoin. Puis, un satellite espion de la CIA le repère, magasin. Une agent de la CIA prend ensuite contact. S’ensuit une longue aventure de courses poursuite et à laquelle ni Mike Owell ni Jason Bournes n’aurait pu imaginer.
Alors, faut-il le voir?
L’une des particularités de ce film est son atmosphère assez particulière; la petite ville américaine forme un huis clos assez propice au déroulement du scénario. Tout y est irréaliste: de les décors de carnaval, la musique country/western bien vintage, les jeux de lumières avec la fumée, des séquences gros plan et une violence de cartoon assez sanglante (trop?)
De ce point de vue, le film n’hésite pas à faire dans la surenchère, et ce n’est pas ce qu’il fait de mieux. Il touche probablement une corde sensible, une vibration particulière propre aux films d’actions US depuis la fin des années 70.
Car c’est aussi ce qui fait la veine du film: naviguer dans l’inconscient américain, un peu comme le premier Transformers et surtout True Romance de Quentin Tarantino. D’ailleurs, si vous avez apprécié True Romance, vous passerez sûrement un bon moment.
Même si le film fait la part belle à l’humour autour de la drogue, on est encore loin d’Harold et Kumar ou de ces films teens enchaînant les gags stone -faute de scénario.
Ici, l’interprétation de Jesse Eisenberg, qui campe un post ado en prise avec ses bad trip, est tout de même touchante. L’idylle entre Mike et sa copine réserve aussi quelques surprises.
Dans l’ensemble, le film est très amusant. Certaines critiques peuvent effectivement le trouver navrant, mais tout dépend de votre approche de l’humour. Si vous aimez les situations irréalistes et décalées où les héros tentent de conserver leur sérieux avec des dialogues à côté de la plaque, courez voir ce film.
‘American Ultra’
Réalisateur: Nima Nourizadeh
Casting: Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Topher Grace, Connie Britton, Walton Goggins, John Leguizamo, Bill Pullman
Durée: 1 hour, 35 minutes
Sortie grand écran: 21 août 2015
Rated R
3 stars out of 5
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