Le candidat du Parti Populaire (PP, droite) a été investi mercredi à la tête de l’Andalousie, région la plus peuplée d’Espagne et fief socialiste depuis 36 ans, grâce aux voix du petit parti d’extrême droite Vox.
Juan Manuel Moreno, qui présidera un exécutif composé de membres du PP et du parti libéral Ciudadanos, a été élu grâce aux voix de 59 députés régionaux sur les 109 que compte le parlement andalou. La majorité ayant porté au pouvoir le patron du PP andalou n’a été possible que grâce aux 12 voix de Vox, qui a signé la semaine dernière un pacte d’investiture avec le PP mais ne fera pas partie du gouvernement régional.
En entrant avec 11% des suffrages pour la première fois dans un parlement régional depuis le rétablissement de la démocratie suite à la mort du dictateur Franco en 1975, ce parti a provoqué un tremblement de terre lors des élections régionales anticipées du 2 décembre. Depuis, Vox a rebattu les cartes sur l’échiquier politique espagnol et les observateurs politiques spéculent sur une réédition de ce pacte des droites andalou dans d’autres régions ou communes, voire au niveau national.
Intervenant pour la première fois devant le parlement andalou, le chef de file de Vox dans la région Francisco Serrano a souligné mercredi que son parti « était venu donner une réponse à de nombreux Espagnols et Andalous indignés et qui ne se sentent représentés par aucun parti politique ». « Vox a été l’outil démocratique qui a mis fin au régime socialiste » dans la région que le parti du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez dirigeait depuis 1982, a affirmé M. Serrano.
Depuis Strasbourg, où il intervenait devant le parlement européen mercredi, M. Sanchez a dénoncé l’alliance entre le PP, Ciudadanos et Vox. « En Andalousie, la frontière existant en Europe de ne pas s’allier avec l’extrême droite a été franchie », a-t-il déclaré. Parti ultra-nationaliste, anti-immigration et anti-féministe, Vox a suscité notamment l’indignation en réclamant l’abrogation des mesures contre la violence machiste, cause nationale qui faisait jusqu’ici l’objet d’un consensus au sein de la classe politique espagnole.
D.C avec AFP
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