La cour d’assises du Loiret a condamné jeudi un trentenaire à une peine de 25 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de son ex-compagne âgée de 30 ans, tuée d’une cinquantaine de coups de couteau en décembre 2018 à Pannes (Loiret).
Cette peine est assortie d’une période de sûreté des deux tiers. La cour a également retiré au condamné l’autorité parentale sur la fille du couple. Taha Zraibia, 36 ans, a par ailleurs été reconnu coupable de violences et de menaces de mort sur le frère et le père de la victime. Peu après l’assassinat de Johanna Dias, il avait menacé de tuer le premier, un couteau à la main, avant de se rendre au domicile des parents de la jeune femme où le père de la victime l’avait mis en fuite.
En raison de « l’ampleur de l’horreur » et de « l’extrême dangerosité » de l’accusé, l’avocat général, Victor Muhammad, avait requis, mercredi en début de soirée, la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.
« Taha Zraibia ne s’est pas contenté de tuer Johanna Dias, il a anéanti l’enfance de Lina », la fillette du couple, âgée de trois ans au moment des faits, avait insisté le magistrat. « C’est toute sa vie qu’elle devra vivre avec ce fardeau d’avoir été le témoin du meurtre de sa mère par son père », avait-il rappelé. « Une peine de plus de 15 ans pour un fait unique n’aurait pas de sens. Au-delà de 20 ans, vous n’aurez pas jugé. Vous deviendrez des bourreaux », avait plaidé en défense Me Philippe-Henry Honegger.
Dix plaintes et mains courantes avaient été déposées
L’avocat avait insisté sur l’état de détresse psychologique de l’accusé qui refusait d’accepter la séparation décidée par son ex-compagne après un nouvel épisode de violence. Le procès a aussi été l’occasion d’examiner le rôle de la justice car la victime avait déposé pas moins de dix plaintes et mains courantes contre le père de sa fille avant les faits. Taha Zraibia avait d’ailleurs été condamné par le tribunal de Montargis en mai 2018 et avait interdiction d’approcher la victime. Or, il n’en a jamais tenu compte.
« Il faut reconnaître que la justice n’a pas été capable d’offrir la protection » que la victime « demandait avec insistance », a rappelé l’avocat général.
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