L’UE est prête à intensifier ses négociations pour finaliser des accords de libre-échange avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Chili, mais sans sacrifier ses exigeantes normes environnementales, a indiqué vendredi la Commission à l’issue d’une réunion des ministres du Commerce des Vingt-Sept.
« Il existe un très large consensus » sur le fait que les Européens « doivent intensifier et accélérer leurs travaux pour la conclusion, la signature et la ratification d’accords commerciaux », a déclaré le commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis après la réunion au Luxembourg.
Alors que la conclusion de traités de libre-échange tous azimuts a longtemps été sa priorité, l’UE a opté ces dernières années pour une politique commerciale plus défensive, confrontée au virage protectionniste des États-Unis sous l’administration Trump, à la résistance de la Chine à ouvrir son économie et à la pandémie.
Diversifier l’approvisionnement
La France, qui occupe la présidence semestrielle de l’UE, s’oppose par ailleurs à la ratification de l’accord commercial conclu entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), le jugeant non « compatible » avec l’agenda climatique et de biodiversité européen, en raison de la déforestation massive pour l’élevage en Amazonie.
A contrario, la République tchèque et la Suède, qui assumeront les prochaines présidences tournantes, plaident pour le retour à une position commerciale plus libérale: « Concernant nos projets de libre-échange, l’UE doit faire beaucoup plus, et plus vite », a déclaré la ministre suédoise du Commerce Anna Hallberg, à son arrivée à Luxembourg.
« Nous devons être un partenaire commercial pertinent et attractif. Nous avons un certain nombre d’accords sur la table, nous devons les conclure maintenant », a-t-elle insisté.
La Commission espère conclure d’ici la fin de l’année des accords de libre-échange avec le Chili, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Stockholm, qui prendra la présidence de l’UE en janvier 2023, entend bien mener à terme les pourparlers s’ils n’ont pas abouti d’ici là.
Certains accords bloqués dans un vide juridique
Les traités déjà conclus avec le Mexique et le Mercosur, eux, restent bloqués dans un vide juridique, faute de ratification. A l’unisson des éleveurs européens et des organisations environnementales, Paris réclame des « clauses miroirs » subordonnant les importations de viande sud-américaines à des garanties notamment contre la déforestation.
« Ces accords bilatéraux contribuent à la diversification de nos approvisionnements (…) mais ils doivent être en cohérence avec nos engagements sociaux, environnementaux, de droits humains », a souligné le ministre français Franck Riester. Selon lui, ces accords doivent inciter les partenaires de l’UE à adopter ses normes.
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