Les autorités du Xinjiang dissimulent des informations sur la dernière flambée de virus alors que les citoyens paniquent

Par Nicole Hao
22 juillet 2020 22:27 Mis à jour: 22 juillet 2020 22:27

Alors que l’épidémie locale du virus du PCC* (virus du Parti communiste chinois) à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang, à l’extrême-ouest de la Chine, continuait de se propager, les autorités se sont empressées de trouver son origine.

Les habitants ont commencé à acheter en panique et à vider les rayons des supermarchés, car les autorités ne donnaient que peu d’informations tout en imposant des restrictions de voyage et en confinant les zones résidentielles.

Le 20 juillet, les autorités ont annoncé d’autres patients atteints du Covid-19 et des porteurs asymptomatiques.

Entre-temps, 10 équipes médicales de 10 provinces sont arrivées à Urumqi pour aider à effectuer des tests d’acide nucléique sur certains habitants de la ville.

Dimanche, les autorités ont reclassé deux districts d’Urumqi-Tianshan et de Saybag en « zones à haut risque », ce qui signifie que les personnes qui s’y rendraient courraient un risque de contracter le virus du PCC. Trois autres districts – Toutunhe, Xinshi et Shuimogou – ont été désignés « zones à risque moyen ».

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L’origine

Le journal géré par le gouvernement du Xinjiang, le Xinjiang Dailya rapporté dimanche que le Conseil d’État chinois a envoyé trois équipes de travail à Urumqi le 18 juillet pour enquêter sur la source de l’épidémie.

Lundi, les autorités ont confirmé qu’une patiente diagnostiquée dans la ville de Kashgar, dans le sud du Xinjiang, avait été infectée par le virus alors qu’elle se trouvait à Urumqi.

La police armée chinoise patrouille dans les rues du quartier musulman ouïgour à Urumqi, Xinjiang, en Chine, le 29 juin 2013. (MARK RALSTON/AFP via Getty Images)

Entre-temps, les autorités ont souligné que tous les patients et les porteurs asymptomatiques ne se sont pas rendus dans d’autres pays au cours des derniers mois. La police du Xinjiang a également arrêté une résidente qui a diffusé des informations contredisant l’annonce officielle.

Les autorités n’ont pas pu confirmer l’origine de l’épidémie de virus, mais ont affirmé que la première patiente diagnostiquée était une femme de 24 ans qui travaille pour un centre commercial sur la place Zhongquan dans le district de Tianshan. Les autorités ont déclaré que la femme avait été traitée dans un hôpital local le 10 juillet après avoir présenté des symptômes, notamment un mal de gorge.

Le responsable d’un théâtre d’Urumqi a déclaré à Epoch Times qu’une cérémonie de mariage à laquelle assistaient un millier d’invités était probablement le point de départ de cette épidémie.

« L’épidémie a commencé à Erdaoqiao. Maintenant, ce quartier est complètement bouclé », a déclaré au téléphone le directeur du Théâtre du festin, des chants et des danses d’Urumqi.

Le théâtre est situé au quatrième étage du bazar d’Erdaoqiao, un centre commercial. Erdaoqiao est un quartier d’affaires musulman dans le district de Tianshan. Des hommes d’affaires de différentes villes du Xinjiang ainsi que d’Asie centrale y font du commerce.

Selon le directeur, le patient zéro était un invité qui a assisté à un mariage musulman organisé au théâtre le 5 juillet. Les mariés sont des musulmans ouïgours dont les familles exploitent une entreprise dans d’autres provinces chinoises. Les invités du mariage venaient de différentes régions de Chine, a-t-il déclaré.

Epoch Times n’a pas pu vérifier l’information de manière indépendante, mais d’autres sources ont indiqué que le théâtre était considéré comme le point zéro potentiel.

Le 16 juillet, des habitants d’Urumqi qu connaissent bien les alentours ont envoyé à Epoch Times une notification qui était adressée au quartier, dans laquelle les autorités informaient les habitants d’une zone résidentielle que toute personne ayant visité le théâtre Erdaoqiao, ainsi que le bar MGM et la salle de bal Bahtiya situés à proximité le 5 juillet, toute personne ayant assisté à des cérémonies de mariage dans les districts de Tianshan, Saybag et Shuimogou, ou ayant visité les villes de Kashgar et Yili doit se présenter aux autorités locales et subir des tests d’acide nucléique dans les hôpitaux.

La notification indique que deux porteurs symptomatiques ont été trouvés au théâtre Erdaoqiao et à la salle de bal Bahtiya. Les élèves doivent éviter d’aller à Urumqi, ajoute la notification.

Pendant ce temps, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Urumqi, Rui Baoling, a déclaré lors d’une conférence de presse le 18 juillet que l’épidémie avait débuté lors d’un rassemblement, mais n’a pas donné plus de détails.

Certains internautes chinois ont publié sur plusieurs plateformes de médias sociaux que le patient zéro invité était un porteur asymptomatique de Pékin, mais Epoch Times n’a pas non plus pu vérifier cette information de manière indépendante.

Sous-déclaration des cas

Le 16 juillet, la ville d’Urumqi a annoncé le cas de la femme de 24 ans. C’était la première fois que le public était informé d’une nouvelle épidémie dans le Xinjiang.

Ce jour-là, la province du Zhejiang, située tout au long de la côte orientale de la Chine, a également annoncé une infection, un homme qui est arrivé dans la province le 10 juillet en provenance d’Urumqi. L’homme a reçu une notification des autorités du Xinjiang le 14 juillet, selon laquelle il devait passer un test d’acide nucléique. Il a ensuite passé un test dans le Zhejiang le 15 juillet et a été confirmé comme porteur asymptomatique ce jour-là.

Les autorités chinoises exigent généralement qu’une personne fasse un test si elle est considérée comme un contact proche ou si elle a récemment visité une zone désignée comme « à haut risque ». Compte tenu des tests obligatoires effectués par l’homme, les autorités d’Urumqi étaient probablement au courant d’une épidémie locale au moins le 14 juillet, mais n’ont pas annoncé d’informations avant le 16 juillet.

Le 16 juillet, les médecins du Xinjiang Infection Hospital – un établissement d’Urumqi désigné pour traiter les patients atteints du Covid-19 – ont déclaré à Epoch Times qu’ils n’étaient pas autorisés à quitter l’hôpital et que de nombreux patients y étaient traités.

Craignant des répercussions du fait qu’ils aient parlé avec les médias, les médecins ont refusé de fournir plus de détails, mais ont déclaré que les personnes atteintes d’autres maladies devraient éviter de se rendre dans les hôpitaux d’Urumqi.

Le 16 juillet, Urumqi a adopté des mesures de confinement, les autorités ayant arrêté les services de métro et de bus et annulé la plupart des vols.

Le 17 juillet, la ville voisine de Changji a également arrêté tous ses services de bus, bien que les autorités locales n’aient annoncé aucune infection dans cette ville.

Le 18 juillet, Urumqi, une ville de 3,55 millions d’habitants, a déclaré l’état d’urgence pour contrôler la propagation du virus.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie Covid-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale

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