On nous a avertis que toute une région pourrait être en guerre dans les années à venir.
Ce n’est pas le président américain, ni le président français, ni le Premier ministre britannique, ni ses homologues japonais ou australien qui ont prononcé ces paroles. Ce ne sont pas non plus leurs ministres de la Défense ou chefs des forces armées.
De manière inquiétante, ces avertissements sont venus des hauts responsables du Parti communiste chinois (PCC).
En novembre 2022, le journal Quotidien du peuple, porte-parole du PCC, a rapporté que le secrétaire général du PCC et dirigeant suprême chinois Xi Jinping a demandé à son Armée populaire de libération (APL) de « concentrer toute son énergie sur le combat » en se préparant à une guerre. Photographié en tenue militaire lors d’une visite au centre de commandement de l’APL, il a soutenu que l’armée devait « intégralement renforcer l’entraînement militaire en vue de la guerre ».
« Concentrez toute votre énergie sur le combat, travaillez dur sur le combat et améliorez votre capacité à gagner », a-t-il lancé. L’armée doit également « défendre résolument la souveraineté et la sécurité nationales » alors que la Chine fait face à un avenir « instable et incertain ».
Il y a dix jours, Li Keqiang, le Premier ministre chinois sortant, a réaffirmé les paroles de Xi Jinping dans son rapport présenté à la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire.
Les « tentatives d’endiguement venues de l’extérieur ne cessent de s’intensifier », affirme ce rapport. « Nous devons intensifier intégralement les entraînements militaires et la préparation au combat, faire des innovations en matière d’orientations stratégiques, mener des exercices militaires simulant des guerres réelles et assurer de manière coordonnée nos actions militaires dans tous les domaines et sur tous les fronts. »
« En appliquant rigoureusement la pensée de Xi Jinping sur le renforcement de l’armée, en suivant la stratégie militaire de la nouvelle ère et en nous concentrant sur la réalisation de l’objectif du centenaire de l’Armée populaire de Libération, nous mènerons en parallèle les combats, les préparatifs de combat et l’édification de l’armée, et accomplirons toutes les missions que le Parti et le peuple ont confiées à notre armée. »
Ces déclarations ont été faites alors que l’État-parti chinois a annoncé une augmentation de 7,2% des dépenses militaires.
Menaces hypocrites
Les déclarations de Li Keqiang ont été suivies de menaces de la part du nouveau ministre des Affaires étrangères, Qin Gang, qui a mis en garde les États-Unis contre « un conflit et une confrontation » s’ils ne « freinent pas ». Il a également parlé avec enthousiasme des relations du régime chinois avec la Russie.
Commentant les remarques de Qin Gang, le journal Global Times, réputé proche du pouvoir, a décrit des expressions « le piège de la dette chinoise », « les règles de l’ordre international » et « la démocratie face à l’autoritarisme » comme des « pièges narratifs » tendus par Washington – et ce, malgré le fait que Xi Jinping lui-même a fait référence à un combat mondial entre l’autoritarisme et la démocratie dans lequel, selon lui, le système chinois l’emportera.
En octobre dernier, lors du 20e congrès du Parti, son chef a déclaré qu’il n’exclurait jamais le recours à la force pour parvenir à la « réunification » de Taïwan.
Les observateurs pourraient conclure que ces remarques ne sont qu’un nouvel exemple du nationalisme belliqueux que Xi Jinping et son équipe profèrent de temps à autre.
Ce n’est pas la première fois que le chef du PCC exhorte les dirigeants de l’APL à améliorer leur préparation au combat.
Il convient également de souligner l’absurdité de l’affirmation que « les tentatives d’endiguement venues de l’extérieur ne cessent de s’intensifier ».
Car c’est le régime chinois qui se livre à une agression pure et simple contre ses voisins.
Différentes manifestations de la guerre hors limites
La Chine n’est peut-être pas engagée dans une guerre de terrain à grande échelle, mais ce serait une grave erreur de ne pas considérer les activités de Pékin comme une guerre hybride menée contre l’Occident.
Tout d’abord, il y a l’agression armée qui comprend les affrontements frontaliers avec l’Inde dans l’Himalaya, la militarisation des îles artificielles dans la mer de Chine méridionale, l’interception d’avions et de navires étrangers dans les eaux internationales et les tirs de missiles au-dessus de Taïwan et dans les eaux japonaises.
Dans tous les cas, le régime chinois est l’agresseur.
Deuxièmement, il y a des activités provocatrices dans la « zone grise », en particulier autour des Philippines dans la mer de Chine méridionale.
Troisièmement, le PCC est engagé dans une cyberguerre tous azimuts contre les pays occidentaux.
Quatrièmement, il dispose de divers dispositifs de collecte d’informations, allant de TikTok aux caméras de sécurité capables de transmettre vers la Chine.
Cinquièmement, des rapports crédibles font état d’une ingérence directe dans les élections, notamment au Canada ou dans les îles Salomon.
Sixièmement, Pékin a construit des ports et d’autres installations à double usage pour les navires marchands et militaires dans des endroits stratégiques.
Septièmement, il s’est engagé dans une opération à long terme visant à voler la propriété intellectuelle de l’Occident, pour laquelle un certain nombre de personnes ont été déjà condamnées.
Huitièmement, des agents du Département du travail du Front uni chinois opèrent au sein de la diaspora chinoise dans de nombreux pays, espionnant les Chinois de souche et promouvant la ligne directrice du PCC.
Neuvièmement, ses instituts Confucius continuent à diffuser une propagande favorable au PCC dans de nombreux pays occidentaux.
Dixièmement, le régime chinois rejette l’État de droit international, utilise la coercition économique comme outil stratégique et rompt sans scrupule les accords qui ne lui conviennent plus.
D’autres activités vont de la diplomatie des « loups combattants » à la livraison de la drogue meurtrière fentanyl en Occident, surtout aux États-Unis, en passant par le soutien à d’autres régimes autoritaires comme la Russie.
Cela ne signifie pas que le régime chinois est sur le point d’envahir Taïwan, car il a de nombreuses raisons d’être prudent. Cependant, il serait insensé d’ignorer la guerre hors limites que mène ce régime.
Bien que l’accord de coopération militaire entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni (AUKUS) représente une réponse nécessaire aux défis sécuritaires dans le Pacifique, l’Occident a besoin d’un programme plus complet visant à contenir l’expansionnisme et la guerre hors limites de l’État-parti chinois.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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