Face à un déficit budgétaire grandissant, estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros, l’État cherche à réduire ses dépenses publiques, y compris les subventions aux énergies renouvelables.
Le message est clair : le gouvernement a bien l’intention de lever le pied. Mercredi 12 février, en fin de soirée, celui-ci a rendu public un projet d’arrêté visant à modifier les aides à l’installation de panneaux solaires, provoquant l’inquiétude de toute la filière.
Ce projet, qui sera mis en consultation, prévoit de diminuer les subventions accordées à l’installation de panneaux solaires. Alors que plus de 500.000 nouvelles installations photovoltaïques ont été mises en service en 2024, cette mesure pourrait avoir des répercussions significatives sur le secteur de l’énergie solaire en France.
Présenté par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie, le projet d’arrêté propose de recentrer les aides sur l’autoconsommation pour les installations de petite taille, notamment celles dont la puissance est comprise entre 0 et 9 kilowatts-crête (kWc). Il faut donc comprendre que les projets visant uniquement la revente d’électricité n’auront plus de soutien.
Pour les installations de plus grande envergure, entre 100 et 500 kWc, le gouvernement prévoit d’ajuster les tarifs de soutien « pour préserver l’équilibre économique des projets, tout en maîtrisant la dépense publique ». Ce soutien sera réservé, dès juin 2026, aux projets privilégiant l’Europe.
Cette mesure vise à soutenir les futures méga-usines de production de panneaux solaires prévues en France, notamment celles d’Holosolis à Hambach (Moselle) et de Carbon à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), dont la production devrait débuter fin 2025.
« Nous œuvrons pour que ce soutien soit source de retombées industrielles locales, avec l’introduction de critères permettant de favoriser l’offre industrielle française et européenne », a confirmé le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci.
Colère de la filière photovoltaïque
Cette annonce n’a pas été du goût des associations écologistes, qui dénoncent une décision « incohérente » avec les engagements climatiques de la France, qui vise une neutralité carbone d’ici 2050, rapporte Hopenergie. Les représentants du secteur solaire, eux, appellent à un dialogue urgent avec le gouvernement pour trouver des solutions équilibrées.
Les professionnels de la filière photovoltaïque pensent que le secteur, qui a connu une croissance de 30 % en 2024, risque de ralentir sans subventions, compromettant les objectifs fixés dans la Stratégie Nationale Bas Carbone.
Ces derniers craignent également que le temps d’amortissement des installations, déjà estimé entre 8 et 12 ans selon les régions, soit allongé de plusieurs années pour les particuliers.
À noter que les professionnels du secteur préparent déjà des actions coup de poing pour protester contre ces réductions, selon GreenUnivers.
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