Biden se retire de la course à la présidence : quelles sont les prochaines étapes ?

Joe Biden soutient sa vice-présidente mais le ticket démocrate reste incertain

Par Jacob Burg & Emel Akan
22 juillet 2024 12:18 Mis à jour: 21 octobre 2024 08:53

Le président américain Joe Biden a annoncé qu’il se retirait de la course à la présidence de 2024 dans un message inattendu publié hier sur les réseaux sociaux. Il a ensuite envoyé un deuxième message dans lequel il apporte son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris comme nouvelle candidate du parti.

Malgré ce soutien, le futur « ticket » reste incertain, les Démocrates devant faire face à un changement sans précédent quelques mois avant l’élection. Mme Harris a annoncé son intention de « mériter et gagner cette nomination ».

La Convention nationale du Parti démocrate (DNC) qui se tiendra du 19 au 22 août à Chicago, et qui devait valider la candidature de Biden, devra maintenant se mettre d’accord sur le choix d’un nouveau challenger face à Donald Trump en novembre.

Les problèmes qui se posent vont du financement à la logistique politique, en passant par l’attribution des quelque 4700 délégués.

Délégués

Biden dispose d’au moins 3896 délégués derrière lui après avoir remporté les primaires et les caucus de tous les États en 2024, à l’exception du territoire des Samoa américaines. Les règles de la DNC ne permettent pas au président de les réattribuer à un autre candidat, mais son soutien à Mme Harris pourrait s’avérer influent pour celui ou celle qu’ils choisiront de soutenir.

Bien que Mme Harris ait l’intention de se présenter à l’élection présidentielle, d’autres candidats pourraient se faire connaître pendant ou avant la convention.

Après le débat Biden-Trump du 27 juin, qui a semé le trouble chez les Démocrates quant à la capacité de Joe Biden à conduire le pays pour quatre années supplémentaires, plusieurs noms ont été évoqués, dont certains sont même mieux placés que Biden dans les États clés.

Parmi ces noms figurent le gouverneur de Californie Gavin Newsom, la gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer, le sénateur Mark Kelly de l’Arizona, le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, le gouverneur du Maryland Wes Moore, le secrétaire aux Transports Pete Buttigieg, le gouverneur de l’Illinois J.B. Pritzker, l’ancienne première dame Michelle Obama et le gouverneur du Kentucky Andy Beshear.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom s’adresse aux journalistes à l’aéroport de Mather, en Californie, le 13 septembre 2021. (Justin Sullivan/Getty Images)

Quiconque décide de se présenter devra obtenir le soutien des délégués de Biden. Ces délégués sont les seuls à pouvoir voter pour un candidat au premier tour.

Si aucun candidat n’obtient suffisamment de voix pour être investi au premier tour, les dirigeants du parti et d’autres élites démocrates, appelés « superdélégués », peuvent voter lors des tours suivants, le parti en comptant plus de 700.

La nomination du vice-président ferait l’objet d’un vote séparé de la convention. Normalement, la convention approuve le choix du vice-président par le candidat à la présidence. Si Mme Harris reçoit rapidement le soutien de tous les délégués engagés, elle pourrait désigner un candidat à la vice-présidence et les délégués pourront ratifier ce choix.

Financement et questions juridiques

La campagne de Joe Biden a annoncé disposer de plus de 91 millions de dollars de liquidités. Avec les contributions des autres comités de campagne démocrates alliés, le total s’élève à plus de 240 millions de dollars.

Toutefois, selon les experts en financement de campagne, des restrictions pourraient être imposées quant à la manière dont les 91 millions de dollars seront attribués à un nouveau candidat. Étant donné que le nom de Mme Harris figurait dans la campagne à côté de celui du candidat Biden, elle pourrait contrôler la totalité de ces fonds si elle décidait de se présenter. En revanche, si le parti choisit un autre candidat, des restrictions pourraient être imposées sur l’utilisation de cet argent.

Le président de la Commission nationale démocrate, Jaime Harrison, s’exprime lors d’un événement organisé au parc des expositions de Columbia, en Caroline du Sud, le 27 janvier 2024. (Sean Rayford/Getty Images)

D’autres obstacles se dressent d’un point de vue juridique au niveau fédéral et au niveau des États, chaque État ayant ses propres règles de sélection.

Le chef des Républicains à la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré dans une interview à CNN dimanche que les Démocrates vont avoir « de sérieux problèmes ».

« Chaque État a son propre système électoral, et dans certains États, c’est un véritable obstacle. »

Christopher Bruce, stratège politique, a déclaré à Epoch Times que les Démocrates pourraient décider de s’inspirer des Républicains et faire bloc.

« Les deux prochaines semaines seront très imprévisibles. Une telle crise ne s’est pas produite depuis 1968 », a-t-il déclaré.

« Ce n’est plus le public, ni même les électeurs démocrates, qui choisissent les candidats, mais des délégués. Ce sont eux qui décident. Il est trop tard pour un processus de primaires État par État, et donc tout cela ne sera pas vraiment démocratique. Pourtant l’élection approchant à grands pas, la DNC doit trouver un moyen de choisir un candidat. »

Selon lui, « de nombreux membres de la communauté Noire seront mécontents » si Kamala Harris n’était pas retenue.

Réponse de la DNC

Le président de la DNC, Jaime Harrison, a déclaré que suite à l’abandon de Joe Biden, « le travail qu’ils doivent accomplir maintenant, bien qu’il soit sans précédent, est clair ».

« Dans les prochains jours, le parti entreprendra un processus transparent et ordonné pour aller de l’avant », a-t-il souligné dans un communiqué, afin de choisir « un candidat capable de battre Donald Trump en novembre ».

« Ce processus sera régi par les règles et procédures établies du parti. Nos délégués sont prêts à assumer la responsabilité qui leur incombe de présenter rapidement un candidat. »

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