Barrages filtrants, pénurie de carburants, le Louvre bloqué : le point sur les perturbations contre la réforme des retraites une semaine après son adoption, à la veille d’une dixième journée de mobilisation.
Deux barrages filtrants ont été mis en place lundi matin à l’entrée de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), dont le deuxième réacteur a été mis à l’arrêt dans la nuit, a-t-on appris auprès d’une source syndicale. « L’objectif, c’est de peser sur l’économie d’EDF (…) en ralentissant le démarrage de l’arrêt de tranche », pour « faire pression sur le gouvernement », sur la question des retraites, a expliqué à l’AFP Olivier Berty, délégué CGT du site. En raison des travaux de maintenance qui devaient débuter lundi, une telle action a un coût important pour l’entreprise, a-t-il précisé : « on est sur environ un million d’euros de pertes par journée. »
Dans l’Aude, tôt dans la matinée, environ 80 personnes ont également mené un barrage filtrant à l’entrée du dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle, précédemment bloqué du 16 au 24 mars. Le blocage a été levé à 11H30 par les forces de l’ordre. Un autre barrage filtrant a été installé lundi matin dans les Ardennes par quelques dizaines de personnes à l’appel de l’intersyndicale, sur une voie d’accès desservant à la fois le site Stellantis des Ayvelles, près de Charleville-Mézières, et un supermarché Cora. Le barrage laissait passer les salariés, mais bloquait les sorties de camions des deux sites depuis 06H45, a indiqué un porte-parole de la direction de Stellantis. La situation s’est « débloquée » en fin de matinée, a indiqué Stellantis.
Du côté des raffineries et carburants
Plus de 15% des stations-services de France sont lundi à court d’essence ou de gazole, la pénurie étant plus prononcée dans l’ouest du pays, à la suite des mobilisations dans les raffineries pour protester contre la réforme des retraites. Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique (55,06% des stations en pénurie d’au moins un carburant), selon des données du site gouvernemental des prix des carburants, analysées par l’AFP. D’autres départements à l’ouest sont également très affectés (Mayenne, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, tous au-dessus de 40% de stations en pénurie), et le Sud reste lui aussi fortement touché (Bouches-du-Rhône au-dessus de 40%, plusieurs autres départements à plus de 30%).
Durant le week-end, la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon – dont les expéditions sont toujours bloquées – a été mise à l’arrêt, a indiqué à l’AFP Eric Sellini, élu national de la CGT Chimie. Les expéditions de carburants des autres sites sont également toujours bloquées.
Du côté du musée du Louvre
Le musée le plus fréquenté au monde n’a pas ouvert ses portes lundi matin, bloqué par des salariés opposés à la réforme des retraites. « En raison d’un mouvement social interprofessionnel, le musée du Louvre n’est pas en mesure d’être ouvert en ce début de matinée », a tweeté le musée, qui l’annonce aussi sur son site internet. Une porte-parole du musée parisien a précisé à l’AFP que ce blocage des entrées était mené « par des salariés du musée du Louvre et d’autres sites culturels ».
Un communiqué de la CGT-Culture et de Sud, indique que le Louvre est fermé depuis 9H00 dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Jeudi, l’ouverture du musée avait déjà été retardée d’une heure par des grévistes.
Du côté des centres de logistique
Dans la banlieue de Nice, le dépôt logistique de Saint-Isidore, est bloqué depuis 05h00 lundi matin, par une centaine de manifestants CGT et Sud-Rail, selon la CGT. Ce centre logistique héberge les dépôts de plus de 40 entreprises de transports, de matériaux et d’électro-ménager, notamment Darty. Ce blocage a été confirmé à l’AFP par la Préfecture des Alpes-Maritimes.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.