Les Européens ont assuré dimanche que le processus de ratification de l’accord de Brexit se poursuivait malgré la demande d’un nouveau report à laquelle Boris Johnson a été contraint après un vote surprise des députés britanniques samedi.
Cette demande, formulée samedi soir par Londres, à 12 jours de la date-butoir du 31 octobre, va faire l’objet de consultations susceptibles de durer « plusieurs jours » entre le président du Conseil européen Donald Tusk et les dirigeants des 27, selon des sources concordantes.
Elle a été évoquée rapidement mais pas débattue, dimanche matin lors d’une courte réunion à Bruxelles des ambassadeurs des 27, autour du négociateur européen du Brexit Michel Barnier.
Un rendez-vous qui était prévu avant même le nouveau rebondissement de samedi à Londres et qui a été consacré à la poursuite du processus côté européen.
« L’Union européenne garde toutes les options ouvertes et a donc entamé le processus de ratification afin qu’il puisse être remis au Parlement européen lundi », a déclaré à l’AFP un diplomate européen sous couvert de l’anonymat. « L’UE poursuivra probablement cette stratégie jusqu’à ce qu’il y ait de la clarté du côté britannique », a-t-il ajouté.
Les Britanniques ont dit tout et son contraire
Dans trois courriers dont l’AFP a obtenu copie, les Britanniques ont dit tout et son contraire samedi soir, quelques heures après le vote de l’amendement Letwin (du nom d’un député conservateur) ayant court-circuité l’adoption espérée de l’accord de retrait conclu 48 heures auparavant entre Bruxelles et Londres.
La première lettre, non signée, demande une prolongation de trois mois du Brexit, conséquence directe du vote de l’amendement. La deuxième, signée par Boris Johnson, dit qu’il ne veut pas de ce délai. La troisième, de l’ambassadeur britannique auprès de l’UE, Tim Barrow, précise que le report n’a été demandé que pour se plier à la loi.
« Ils sont arrivés, ce sont des triplés », a ironisé une source européenne à propos des documents reçus.
Face à ce énième coup de théâtre, plus de trois ans après le référendum de 2016 lors duquel les Britanniques ont exprimé leur volonté de sortir de l’UE, les Européens sont contraints à « beaucoup de patience », a souligné cette source.
Résultat: dimanche matin la réunion des ambassadeurs, « technique » et d’une durée de « 15 minutes » selon plusieurs participants, a été essentiellement consacrée à la transmission de l’accord de divorce aux eurodéputés, réunis la semaine prochaine en séance plénière à Strasbourg.
« La réunion a été normale (…) Comme prévu les ambassadeurs européens se sont vus ce matin pour fixer les prochaines étapes de la ratification par l’UE », a déclaré Michel Barnier à des journalistes à l’issue de la rencontre.
Interrogé sur l’attitude des Européens face au nouveau report du Brexit demandé par Londres, l’ex-ministre français a répondu : « Le président Tusk va consulter dans les prochains jours ».
« Ce qui a été décidé jeudi reste sur la table », a confié de son côté à l’AFP une source européenne, à propos de l’accord arraché in extremis à quelques heures du sommet européen tenu jeudi et vendredi à Bruxelles.
L’accord n’a pas été rejeté par le Parlement britannique
« Le Parlement britannique n’a pas rejeté l’accord donc il n’y a pas lieu de changer de cap. Les procédures sont engagées côté européen pour que l’UE ratifie le traité, pour que le Parlement européen soit saisi et donne son approbation », a-t-on poursuivi de même source.
Au Parlement une réunion des chefs de groupes autour du président David Sassoli est prévue lundi pour préciser le calendrier.
Plusieurs responsables européens affichaient dimanche leurs doutes sur la possibilité d’un feu vert à l’unanimité sur le report demandé. Donald Tusk pourrait convoquer un sommet européen extraordinaire la semaine prochaine, mais selon des diplomates il pourrait aussi préférer une procédure écrite pour consulter les dirigeants des 27.
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