Malgré l’interdiction préfectorale, le maire de Chalon-sur-Saône autorise la tenue de la fête foraine dans sa ville « du 5 au 14 mars ».
Le maire de Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire Gilles Platret, également chef de file Les Républicains (LR ) aux régionales en Bourgogne-Franche-Comté, a autorisé, lundi 1er mars, la tenue de la traditionnelle fête foraine dans sa ville, défiant une interdiction préfectorale.
« La Ville de Chalon a estimé que les conditions sanitaires sont désormais réunies et c’est pourquoi, ce lundi matin, Gilles Platret a signé un arrêté autorisant la fête foraine du 5 au 14 mars », indique la mairie dans un communiqué.
Le « naufrage de l’État »
La préfecture a peu après annoncé qu’elle avait saisi le tribunal administratif de Dijon d’une demande d’annulation et de suspension de l’arrêté municipal. « Cet arrêté apparaît en contradiction avec le décret du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. En effet, le décret prévoit expressément l’interdiction des fêtes foraines (article 45) », explique la préfecture dans un communiqué.
Début février, M. Platret avait déjà menacé de « ne pas en rester là » quand la préfecture de Saône-et-Loire avait signifié l’interdiction de la traditionnelle fête foraine « sans aucune concertation », selon l’élu. « Je ne sais pas quand ce naufrage de l’État va prendre fin. Mais c’est une situation intolérable », avait-il réagi, assurant que, pour lui, la fête foraine n’était « pas annulée ».
« L’État prendra ses responsabilités »
Selon le maire, l’arrêté signé lundi est fondé « sur deux nécessités complémentaires : celle de lutter contre la crise épidémique par des mesures appropriées que les forains sont tout à fait disposés à prendre, mais aussi la nécessité de lutter contre la crise psychologique lourde qui est la conséquence tout à la fois de la crise épidémique et des mesures de restriction des libertés qui l’ont accompagnée ».
Chalon se targue d’être la « seule ville en France » à avoir fait des forains des « citoyens d’honneur ».
M. Platret estime de plus que « l’état du droit et de la jurisprudence, avec la volonté gouvernementale de territorialiser les mesures en vigueur, ouvre à nos yeux la possibilité de permettre cette fête foraine ». « L’État prendra ses responsabilités », rajoute le maire, reconnaissant que l’arrêté peut faire l’objet d’un recours devant la justice.
Connu pour son franc-parler et sa défiance envers l’actuel gouvernement, Gilles Platret avait déjà autorisé, fin octobre, l’ouverture des commerces non-alimentaires dans sa ville, bravant ainsi leur fermeture décrétée au niveau national. L’arrêté municipal avait été retoqué par la justice.
« Le préfet, conscient des difficultés rencontrées par les forains concernés par les mesures de restrictions de leur activité, rappelle que l’État a mis en place un dispositif de soutien destiné à les aider à traverser la crise sanitaire », a précisé la préfecture.
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