La Chine est prête à la coopération ou à une guerre commerciale avec les États-Unis

23 novembre 2016 18:44 Mis à jour: 23 novembre 2016 20:35

Selon l’agence Reuters, lors de la conversation téléphonique, le dirigeant chinois Xi Jinping et le président élu américain Donald Trump ont exprimé « un sentiment clair de  respect mutuel ».

Le dirigeant chinois a souligné que « la coopération est le seul choix correct pour la Chine et les États-Unis », a rapporté la chaine de  télévision officielle chinoise CCTV, précisant que Xi Jinping avait aussi déclaré : « Les deux parties devraient renforcer la coordination et faire progresser les deux pays » dans toutes les sphères des échanges et la coopération.

Donald Trump, à son tour, a exprimé sa confiance que les relations sino-américaines peuvent « certainement atteindre un niveau plus élevé ». Les parties ont convenu de se rencontrer dans un avenir proche.

La critique de la politique commerciale de la Chine
Toutefois, les déclarations du président élu des États-Unis n’ont pas été si paisibles lors de la campagne présidentielle. « Nous ne pouvons plus permettre à la Chine de violer notre pays », rappelle la BBC au sujet de ses paroles lors de la réunion à Fort Wayne (Indiana) en mai dernier. Il a accusé les dirigeants chinois de sous-évaluer délibérément le yuan chinois afin d’attirer les acheteurs de leurs produits sur le marché mondial. Comme résultat, les produits chinois bon marché représentent une vraie menace pour leurs concurrents. Donald Trump a déclaré qu’il obligerait la Chine à abandonner la politique qui détruit les entreprises et supprime les emplois aux États-Unis.

Donald Trump a aussi déclaré que les États-Unis introduiront une taxe de 45% sur les marchandises d’origine chinoise. « Nous changerons radicalement la situation. Nous avons les moyens de pression, ne l’oubliez pas. Les États-Unis sont comme une tirelire qui a été lâchement ouverte. Nous avons assez d’influence sur la Chine », a indiqué la BBC en citant les paroles de Trump.

La Banque populaire de Chine abaisse délibérément la valeur de yuan. Depuis de nombreuses années, le Fond monétaire international appelle la Chine à arrêter d’ajuster le taux de change de la monnaie chinoise. Certains experts estiment que l’abaissement du taux de yuan a pour but de promouvoir les exportations des produits chinois. D’autres lient la dévaluation du yuan avec la future crise économique en Chine et le ralentissement de sa croissance économique.

Le moindre des maux
Selon Wang Yiwei, académicien de  l’Université du Peuple de Chine, cité par le site laowai.ru, les Chinois considèrent Tramp comme « un clown ridicule et sans vergogne ». « Concernant les relations entre les États-Unis et la Chine, il est préférable que le président américain soit Trump, qui met l’accent sur l’isolationnisme », a confié Wang, en expliquant : « Il ne veut pas que les États-Unis prennent beaucoup d’engagements dans le monde. Par contre, Clinton était en faveur du changement de l’équilibre du pouvoir dans la région Asie-Pacifique. La Chine ne choisit pas un allié, mais le moindre de deux maux. »

Les relations entre la Chine et les États-Unis peuvent éventuellement s’aggraver à cause de l’activité de la Chine dans la mer de Chine méridionale et qui considère comme son propre territoire les îles Spratly contestées. Outre la Chine, ces îles sont revendiquées par le Vietnam, la Malaisie, Taïwan, les Philippines et le Brunei, qui ont été jusqu’à présent soutenus par les États-Unis. Les responsables américains avaient déclaré qu’ils continueraient à patrouiller dans la région, peu importent les menaces des autorités chinoises.

Les États-Unis peuvent également entrer en conflit avec la Chine au sujet de Taïwan. Après l’élection de Tsai Ing-wen comme présidente de Taïwan, le New York Times a déclaré : « La Chine a perdu Taïwan à jamais. Ce sont les électeurs taïwanais qui ont rendu irréalisable le rêve de réunification de Pékin. »

Les États-Unis ne reconnaissent pas officiellement l’indépendance de Taïwan, mais lui apportent leur soutien. « 23 millions de Taïwanais ont prononcé clairement leur verdict sur le principe ‘d’une seule Chine’. L’Amérique ne va pas les soutenir, mais aussi ne pourra pas les ignorer », a résumé le Wall Street Journal. Seulement 11% des habitants de Taïwan acceptent la réunification avec la Chine, que ce soit aujourd’hui ou dans l’avenir.

Apaiser les relations entre la Chine et les États-Unis pourrait venir du refus de Trump de participer dans le Partenariat transpacifique – la plus grande dans l’histoire zone de libre-échange dans la région Asie-Pacifique, qui regroupe 12 pays (la Chine n’en est pas membre). L’accord sur sa création a été signé le 5 octobre dernier. Donald Trump a fait connaître récemment son intention de retirer les États-Unis du Partenariat transpacifique pendant les 100 premiers jours de sa présidence.

Le journal chinois Global Times a déclaré le jour des élections présidentielles aux États-Unis que les résultats des élections n’affecteront pas les relations entre les deux pays. Le changement de président américain ne fera pas beaucoup de tort à la Chine, qui est, comme l’a écrit sur le site de Strategic Culture Foundation, l’expert sur la Chine Alexander Salitsky « prête à une guerre commerciale ».

Version russe : Китай готов и к сотрудничеству, и к торговой войне с США

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