Samedi dernier, des militants d’Extinction Rebellion (XR) Strasbourg ont mené une action en déversant un colorant vert fluo dans plusieurs cours d’eau, le but étant de protester contre le projet Stocamine, qui prévoit l’enfouissement de 42.000 tonnes de déchets toxiques sous la nappe phréatique à Wittelsheim (Haut-Rhin). Le maire de Colmar, Éric Straumann, a constaté la mort de nombreux poissons après les faits. Il a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux.
La Lauch, rivière d’Alsace et affluent de l’Ill, s’est teintée en vert fluo ce samedi 16 septembre, après qu’un membre d’Extinction Rebellion y ait déversé un colorant. Le collectif se définit comme un « mouvement international prônant la désobéissance civile pour stopper le système destructeur du vivant ».
Le collectif dénonce l’enfouissement de 42.000 tonnes de déchets toxiques
« Dans différents lieux du centre-ville de Strasbourg, dans plusieurs villes d’Alsace et même outre-Rhin, des actions ont été menées », a expliqué ce samedi 16 septembre le collectif Extinction Rebellion Strasbourg sur sa page Facebook, soulignant que cette action était « symbolique et spectaculaire ».
« L’objectif : dénoncer la décision de l’État de stocker définitivement 42 000 tonnes de déchets toxiques dans les mines de potasse de Wittelsheim (arsenic, amiante, cyanure, produits phytosanitaires…) », a-t-il encore précisé. Ces déchets, qui menacent la nappe phréatique rhénane, pourraient impacter l’eau potable de « 7 millions d’européens », à savoir des Français, des Suisses et des Allemands, pointe le collectif, ajoutant que « des espèces végétales et animales locales » seraient également impactées.
Mais plus de 24 heures après le déversement de ce colorant vert, des poissons ont été retrouvés morts. « J’ai été alerté par des Colmariens de la présence de poissons morts dans la Lauch après la pollution provoquée par un mouvement ‘écologiste’ », a indiqué Éric Straumann sur Facebook, ayant constaté lui-même « l’impact sur la faune aquatique de ce colorant qui a été dispersé en grande quantité ». Il en aurait compté « plus d’une dizaine », ce qui est pour lui « anormal ». « Le produit est censé disparaître rapidement mais l’eau est toujours verte », précise l’élu ce lundi auprès du Figaro.
« La pollution perdure ce mardi malgré les pluies diluviennes de cette nuit »
De son côté, Extinction Rebellion Strasbourg assure, toujours sur Facebook, que ce colorant « appelé Fluoréscéine ou Uranine est totalement inoffensif pour les êtres vivants (humains, plantes, animaux) ». Des photos révélant ces eaux vertes dans plusieurs fontaines et canaux ont par ailleurs été publiées sur Facebook.
Mais cette pollution perdure, et ce « malgré les pluies diluviennes de cette nuit », a encore fait remarquer l’édile ce mardi. « Je n’accepte pas que l’on vienne ainsi souiller un cours d’eau. Je n’accepte les leçons sur Stocamine. J’étais intervenu dès 2017 en ma qualité de Président du Conseil départemental pour dénoncer l’enfouissement des déchets dans cette mine. Je n’accepte pas les leçons d’élus soi-disant ‘écologistes’ alors que c’est l’une des leur, Barbara Pompili, qui a décidé l’enfouissement définitif de ces déchets », s’est-il agacé sur le réseau social.
Dans les colonnes du Figaro, l’élu a indiqué que l’auteur des faits – vu par des touristes en train de déverser le colorant dans la Lauch – a pu être interpellé par les Brigades Vertes. L’homme, « porteur de plusieurs bidons contenant de la Fluorescéine », n’a « aucunement nié son implication dans ce déversement lors de son entretien avec les fonctionnaires ». Il a ensuite été confié aux services de la Police Nationale de Colmar. « On va regarder comment la situation évolue, et on décidera d’éventuelles suites ou non. Rien que la pollution visuelle est énorme », a signifié le maire de Colmar auprès de nos confrères. Ceux-ci précisent que l’individu a, pour le moment, seulement reçu une contravention.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
