Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, un éventuel accord de paix commence à se dessiner.
Le président ukrainien Volodymir Zelensky s’est rendu à la Maison-Blanche le 28 février pour discuter d’un accord.
Selon Donald Trump, il est nécessaire que l’Ukraine fasse des concessions à la Russie, estimant qu’il n’était pas réaliste de penser que le pays puisse conserver ses frontières d’avant-guerre.
Cette première guerre de conquête européenne du XXIe siècle a radicalement remodelé l’Europe, et pas seulement sur la carte.
D’un soulèvement populaire à l’invasion russe en cours, voici un aperçu des plus grands événements qui ont façonné cette guerre.
Euromaïdan
En novembre et décembre 2013, une vague massive de manifestations a secoué les centres urbains de toute l’Ukraine, et notamment la place Maïdan Nezalezhnosti (place de l’Indépendance) à Kiev.
Les manifestants s’opposaient à la décision surprise du président de l’époque, Viktor Ianoukovytch, de ne pas signer l’accord de rapprochement avec l’Union européenne (UE), qui avait pourtant été approuvé par le Parlement.
Cet accord engageait l’Ukraine à prendre des mesures de lutte contre la corruption et à procéder à des réformes économiques, judiciaires et financières supplémentaires afin d’accroître la compatibilité de ses politiques avec celles des États membres de l’UE.
Il aurait également permis de progressivement mettre les industries ukrainiennes aux normes européennes, tout en bénéficiant du soutien politique et financier de l’Union.
Au lieu de cela, M. Ianoukovitch a renié l’accord et a choisi unilatéralement de resserrer les liens avec Moscou en vendant 15 milliards de dollars d’euro-obligations à la Russie. Cette signature impliquait également que la Russie réduise le coût de son gaz naturel.
Les manifestants ont vu en ce renoncement un sabotage des tentatives ukrainiennes en direction d’une intégration européenne. Le mouvement Euromaïdan s’est rapidement développé en raison du mécontentement suscité par la corruption du gouvernement, les abus de pouvoir, les violations des droits de l’homme et l’influence des oligarques.
Vitaliy Zakharchenko, ministre ukrainien de l’Intérieur, s’est excusé après qu’une unité d’élite de la police anti-émeute a semé la terreur dans un quartier où s’était réunis des manifestants, blessant environ 80 civils, dont beaucoup n’étaient pas impliqués dans les manifestations. Le ministre a reconnu qu’il s’agissait d’un abus de pouvoir de la part du gouvernement.

Les lois anti-manifestations déclenchent de nouveaux soulèvements
En janvier 2014, des membres prorusses du Parlement ukrainien proches de Ianoukovitch et du Parti communiste ukrainien, ont convoqué une session de vote éclair profitant de l’absence de nombreux députés opposés aux mesures.
Ils ont ainsi adopté une série de 11 lois visant à réprimer la dissidence et à limiter les manifestations publiques.
Ces lois permettaient au gouvernement d’emprisonner toute personne diffusant de la désinformation sur les réseaux sociaux ou calomniant les représentants du gouvernement, et exigeaient que les médias en ligne et les téléphones portables soient enregistrés auprès du gouvernement.
Les lois ont également introduit une peine de prison de 10 ans pour les manifestants qui bloqueraient l’entrée d’un bâtiment gouvernemental, une manœuvre clé des manifestants de l’Euromaïdan.
La légalité du vote a été remise en question, chaque mesure ayant été adoptée à main levée, selon la procédure normale, mais d’après les critiques, celle-ci s’est déroulée trop rapidement.
L’indignation suscitée par cette décision a entraîné des soulèvements supplémentaires.
La « Révolution de la dignité »
Le chaos et la violence se sont répandus à Kiev en janvier et février 2014, lorsque les forces gouvernementales et policières ont tenté de réprimer le mouvement de protestation qui prenait de l’ampleur.
Les affrontements les plus meurtriers ont eu lieu du 18 au 20 février, lorsque des milliers de manifestants ont avancé vers le Parlement, menés par des activistes munis de boucliers et de casques.
Des tireurs d’élite de la police ont tué plusieurs manifestants avant que des affrontements n’éclatent directement entre les manifestants et la police anti-émeute, au cours desquels de nombreux manifestants ont été tués.
Les violences ont entraîné la mort de 108 civils et de 13 policiers.
A la suite de la démission du gouvernement, M. Ianoukovitch et l’opposition ont signé un accord de transition. La police a abandonné le centre de Kiev et les manifestants ont pris le contrôle d’une grande partie de la ville, continuant à coordonner leurs opérations à partir d’un camp barricadé sur la place de l’Indépendance.
Les manifestants ont arraché et dégradé les statues des dirigeants communistes de l’ère soviétique, considérées comme des symboles de l’influence néfaste de la Russie.

Ianoukovitch, éjecté de son poste, s’enfuit en Russie
M. Ianoukovitch a fui Kiev dans la nuit du 21 février. Le mouvement de protestation a salué cet événement comme une victoire révolutionnaire contre un régime postsoviétique corrompu.
Le lendemain, 328 des 450 membres du Parlement ont voté à l’unanimité en faveur de la destitution de M. Ianoukovitch, estimant qu’il avait abandonné ses fonctions. Même les 36 membres de son propre parti ont voté en faveur de cette destitution.
Le Parlement a également voté pour le rétablissement de la constitution de 2004, une condition de l’accord précédent avec l’UE.
Cette nuit-là, dans un discours télévisé prononcé depuis l’est de l’Ukraine, M. Ianoukovitch a déclaré qu’il n’était pas démissionnaire, affirmant qu’il était « le chef légitime de l’État ukrainien » et que le retour du Parlement à la constitution de 2004 était illégal tant qu’il n’avait pas lui -même signé cette mesure.
Les gardes-frontières ukrainiens l’ont empêché, lui et ses proches, de quitter le pays, et les nouveaux dirigeants de Kiev ont prononcé des accusations de trahison et de meurtre de masse à son encontre.
Grâce au soutien d’opérateurs militaires russes clandestins, qui l’ont fait passer de la province de Donetsk à la Crimée, il a finalement pu rejoindre la Russie, où il a reçu l’asile du président russe Vladimir Poutine.

Des manifestations contrerévolutionnaires éclatent
En mars 2014, M. Ianoukovitch a été condamné par contumace pour haute trahison envers l’Ukraine et un mandat d’arrêt pour meurtre de masse a été lancé, en raison de ses actions contre les manifestants le mois précédent.
Depuis Moscou, il a continué à proclamer qu’il était le seul président légitime de l’Ukraine et a appelé les Ukrainiens à résister à ce qu’il a qualifié de gouvernement illégitime à Kiev.
Les médias d’État russes ont dénoncé l’éviction du président comme étant un coup d’État organisé par les services de renseignement américains, et des manifestations contrerévolutionnaires ont éclaté dans le sud et l’est de l’Ukraine, où la majorité de la population est russophone.
Par crainte que les manifestants pro-Ianoukovitch de l’est de l’Ukraine ne soient influencés par la propagande russe, le Parlement ukrainien a voulu adopter un projet de loi visant à révoquer le statut du russe en tant que langue officielle de l’État.
Le projet de loi n’a pas été promulgué mais a suscité indignation et peur dans les régions orientales et méridionales de l’Ukraine.
Des milliers de manifestants contrerévolutionnaires ont défilé contre le nouveau gouvernement dans plusieurs grandes villes.
À Kharkiv, des manifestants antigouvernementaux ont protégé une statue du leader communiste Vladimir Lénine et ont bloqué l’accès au bâtiment du conseil municipal.
Des enquêtes ont révélé que la majorité des habitants russophone de l’Ukraine considéraient tous les niveaux du nouveau gouvernement comme illégitimes.

L’annexion de la Crimée
Fin février 2014, le Russe Sergey Aksyonov a été élu Premier ministre de Crimée, une province semi-autonome sous contrôle de l’Ukraine. Le Parlement s’était réuni à huis clos sous la protection de soldats russes armés.
M. Ianoukovytch, en exil à Moscou, a validé cette nomination.
Tout au long du mois de mars, il a appelé les militaires ukrainiens à désobéir aux ordres du nouveau gouvernement de Kiev.
Les troupes russes ont alors commencé à s’infiltrer clandestinement dans la péninsule de Crimée, dans le sud de l’Ukraine.
Le représentant de la Russie aux Nations unies a informé le Conseil de sécurité que M. Ianoukovitch avait demandé l’aide de l’armée russe pour protéger les civils russophones en Ukraine.
Le 4 mars, M. Poutine a déclaré aux journalistes qu’il estimait que l’envoi de troupes russes en Ukraine était légal, M. Ianoukovitch étant le « président légitime » de l’Ukraine et en ayant fait la demande.
Les forces spéciales russes et les paramilitaires locaux se sont alors emparés de bâtiments gouvernementaux en Crimée tout au long du mois, hissant des drapeaux russes partout où ils allaient.
Des centaines de manifestants prorusses ont bloqué l’accès au Parlement de Crimée, exigeant que le nouveau gouvernement de Kiev ne soit pas reconnu comme légitime et demandant un référendum sur le statut de la Crimée en tant que république autonome.
Le 11 mars, le Conseil suprême de Crimée et le Conseil municipal de Sébastopol ont annoncé la création de la République autonome de Crimée, qui, avec Sébastopol, formerait un État souverain appelé République de Crimée. Le Parlement local a été dissous.
Selon la loi ukrainienne, une telle action est illégale sans l’accord de Kiev.
De leur côté, les dirigeants de Crimée, qui bénéficient du soutien de M. Ianoukovitch, estiment avoir reçu l’approbation du président légitime.
Selon la constitution ukrainienne à laquelle adhère le nouveau gouvernement de Kiev, ce référendum visant à déclarer l’indépendance de la Crimée était illégal et place le pays en état de guerre civile.
En tant que nouveau Premier ministre de Crimée, M. Aksyonov a demandé le soutien de M. Poutine, qui a autorisé une intervention militaire russe immédiate.

Les États du Donbass se séparent
Alors que la Russie occupait et annexait la Crimée, des séparatistes armés prorusses se sont emparé des bâtiments gouvernementaux des provinces ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk, connues sous le nom de Donbass.
Les chefs rebelles ont alors annoncé la tenue d’un référendum sur l’adhésion de Donetsk à la Fédération de Russie et l’élection de plusieurs citoyens russes au gouvernement.
En avril 2014, Donetsk et Louhansk, qui partagent une frontière avec la Russie, ont officiellement annoncé qu’ils quittaient l’Ukraine pour former la République populaire de Donetsk (RPD) et la République populaire de Louhansk (RPL) indépendantes.
Les deux États séparatistes ont été décrits dans les médias internationaux comme des marionnettes de Moscou.
Le Kremlin n’a pas officiellement reconnu ces deux pays, mais des armes et des combattants russes ont franchi la frontière pour soutenir les rebelles.

Début de la guerre dans le Donbass
La sécession de Donetsk et de Louhansk a déclenché une décennie de conflits qui ont ravagé l’Ukraine.
Des dizaines de milliers de russes ont franchi la frontière du Donbass en soutien aux rebelles et Moscou a envoyé des formateurs militaires sur place.
En août 2014, l’Ukraine a déployé une mission militaire antiterroriste dans la région et a reconquis la majeure partie du territoire perdu. En réponse, la Russie a envoyé des troupes, des chars et de l’artillerie dans le Donbass. Grâce à ce soutien, les rebelles ont alors repris les territoires des mains de l’armée ukrainienne.

Accords de Minsk
Kiev et Moscou ont tenté une série d’accords de cessez-le-feu qui ont tous échoué.
À Minsk, capitale de la Biélorussie voisine, des représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la RPD et de la RPL se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu immédiat, un échange de prisonniers, des concessions politiques à Donetsk et à Louhansk et le retour du contrôle de la frontière à l’Ukraine.
Les combats se sont poursuivis sporadiquement, malgré l’accord, chaque camp accusant l’autre d’avoir violé les termes de l’accord.
De nouvelles négociations ont abouti au deuxième accord de Minsk en février 2015, une version élargie et plus détaillée du protocole initial, bien qu’il n’ait pas non plus permis d’instaurer pleinement la paix.
Le conflit n’a pas été résolu et les actions de guérilla menées par les deux parties ont finalement conduit à l’abandon du cessez-le-feu.

Début des combats violents dans le Donbass
De 2017 à 2019, l’Ukraine et les forces rebelles soutenues par la Russie ont signé puis rapidement abandonné plus d’une douzaine d’accords de cessez-le-feu.
L’armée ukrainienne a intensifié ses opérations contre les rebelles dans le Donbass.
Pendant ce temps, la Russie a fait savoir qu’elle estimait que l’indépendance de la RPD et de la RPL vis-à-vis de l’Ukraine était légitime, en accordant d’abord des plaques d’immatriculation russes aux personnes vivant dans les régions, puis en distribuant des passeports russes aux résidents des territoires rebelles.
Le gouvernement ukrainien a condamné la distribution de passeports par la Russie comme un pas vers l’annexion de la région.
Soucieux de sa souveraineté, le Parlement ukrainien a modifié la constitution du pays, par 334 voix contre 17, afin d’ajouter une clause stipulant que l’objectif stratégique du pays était de rejoindre l’UE et l’OTAN, codifiant ainsi un objectif clé de Kiev depuis les années 1990.
Cette décision a également permis de consacrer juridiquement la rupture culturelle entre la Kiev européenne et le Moscou eurasien, confirmant ainsi l’identité européenne du peuple ukrainien, dont Vladimir Poutine avait suggéré qu’il appartenait à la sphère d’influence russe.
Escalade des hostilités, les troupes russes se massent à la frontière
En mars 2021, l’armée russe a commencé à acheminer de grandes quantités d’armes et d’équipements à la frontière de l’Ukraine.
Des troupes et du matériel ont été acheminés jusqu’à la frontière depuis des régions aussi éloignées que la Sibérie et ont été déployés en Crimée, en Russie et en Biélorussie.
Il s’agit de la plus grande opération militaire non annoncée depuis le renversement de la Crimée en 2014.
M. Zelensky a rencontré les dirigeants de l’OTAN, a réaffirmé le désir de Kiev d’adhérer à l’alliance militaire et a déclaré qu’il craignait une attaque russe de grande envergure.
Un représentant du Kremlin, Dmitry Kozak, a répondu que les forces russes pourraient être utilisées pour défendre les citoyens russes en Ukraine et que tout conflit direct entre les deux nations marquerait « le début de la fin de l’Ukraine ».

Moscou adresse des demandes à l’OTAN
En décembre 2021, Moscou a adressé une série de demandes à Washington et à ses alliés de l’OTAN, leur expliquant que pour éviter une guerre ils devaient refuser l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
M. Poutine a également exigé que l’OTAN retire toutes les troupes et armes communes des pays d’Europe de l’Est qui avaient rejoint l’alliance depuis la chute de l’Union soviétique.
Selon la Russie, les dirigeants de l’OTAN auraient assuré à l’époque que l’organisation ne s’étendrait pas dans la sphère d’influence de Moscou.
Les promesses n’étant ni documentées ni contraignantes, l’OTAN a continué à accepter de nouveaux membres, y compris d’anciens États soviétiques qui souhaitaient rejoindre l’alliance, prévoyant une riposte collective à l’agression contre l’un de ses États membres. Cependant, la Russie déclarait qu’elle y voyait une menace à sa sécurité nationale.
Washington a répondu aux demandes de sécurité de la Russie en déclarant qu’il ne mettrait pas fin à la politique de « porte ouverte » de l’OTAN, qui permet à tout pays de demander à adhérer, mais qu’il était prêt à travailler avec Moscou sur une « évaluation pragmatique » des préoccupations de sécurité de la Russie.
L’OTAN a accepté de ne pas envoyer de troupes en Ukraine, mais a mis en garde contre de sévères sanctions économiques si M. Poutine entreprenait une action militaire contre l’Ukraine.
Deux jours plus tard, Moscou a publié une déclaration indiquant que ses exigences n’avaient pas été satisfaites.

La Russie envahit l’Ukraine
Dans un discours prononcé tard dans la nuit du 21 février 2022, M. Poutine a officiellement reconnu l’indépendance de la RPD et de la RPL et a annoncé un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle avec les deux États.
M. Poutine a ensuite déclaré que l’Ukraine était une « partie inaliénable de l’histoire [russe] » et a qualifié l’éviction de M. Ianoukovitch dix ans auparavant de coup d’État illégal orchestré par les puissances occidentales.
Il a également affirmé que Kiev développait des armes nucléaires pour les utiliser contre la Russie. En 1994, l’Ukraine, la troisième puissance nucléaire mondiale de l’époque, a signé avec la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis le Mémorandum de Budapest qui lui garantissait l’intégrité territoriale et l’indépendance politique en échange de ses armes nucléaires (transférées à la Russie) – un accord qui a été violé par la Russie en 2014 et en 2022.
Le dirigeant russe a ensuite annoncé le début d’« opérations militaires spéciales » en Ukraine avec pour objectif la « démilitarisation » totale de l’Ukraine et sa transformation en un État neutre qui ne ferait partie ni de l’UE ni de l’OTAN.
Les alliés occidentaux ont annoncé de nouvelles sanctions économiques, notamment des restrictions sur la banque centrale russe, mais n’ont pas engagé de soutien militaire direct à Kiev.
Kiev en état de siège
Immédiatement après le discours de M. Poutine, des explosions ont secoué l’Ukraine, et la Russie lançait des attaques de missiles et de drones contre des aérodromes, des bases militaires et des dépôts importants.
Des parachutistes russes ont été envoyés sur certaines villes, dont Kiev, et les États-Unis ont averti que Moscou cherchait à « décapiter » le gouvernement ukrainien en place afin d’installer un régime fantoche. Ils disaient s’attendre à ce que Kiev tombe dans les 96 heures.
Selon les médias ukrainiens, M. Ianoukovytch était déjà à Minsk et la Russie comptait le réinstaller à la présidence de l’Ukraine une fois le gouvernement actuel renversé.
Les unités de la garde nationale ukrainienne ont réussi à repousser une première tentative majeure de la Russie de s’emparer de l’aéroport Hostomel de Kiev et ont abattu 3 des 34 hélicoptères russes.
Des russes ont mené des attaques terroristes dans tout Kiev. Des tentatives d’assassinat ont été menées contre les dirigeants politiques ukrainiens, mais aucune n’a abouti.

Le groupe Wagner, une société militaire privée russe, a alors transféré la plupart de ses mercenaires d’Afrique en Ukraine. Le groupe a été condamné pour ses atrocités, notamment pour avoir filmé des scènes de torture et d’exécution.
L’armée russe est entrée en Ukraine sur trois fronts : par le nord au Belarus, par le sud à Kiev et par l’est à travers le Donbass.
Les dirigeants ukrainiens ont survécu à l’assaut initial, et la ténacité des Ukrainiens combinée à la mauvaise planification des Russes a fini par paralyser la progression de la Russie au nord et au sud. Toutefois, selon le Pentagone, la Russie n’avait utilisé que 30 % des 150.000 soldats massés à la frontière.
Dans ce qui peut être considéré comme sa première victoire, l’Ukraine a empêché les chasseurs russes de dominer l’espace aérien dans tout le pays, et a pu mener des opérations terrestres contre les forces russes sans être détruites par voie aérienne.
Les pourparlers entre les représentants ukrainiens et russes au Belarus n’ont pas abouti, Kiev rejetant la demande de Moscou de reconnaître la Crimée comme territoire russe.
1ère contre-offensive ukrainienne
Les forces ukrainiennes lancent leur première contre-offensive pour tenter d’expulser les forces russes des provinces méridionales de Kherson et de Mykolaiv. Elles remportent un succès modéré en août 2022, en grande partie sans aide extérieure.
En avril 2022, 41 partenaires internationaux ont convoqué la première réunion du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine afin de coordonner la fourniture d’une aide militaire à l’Ukraine.
À peu près au même moment, l’Iran a commencé à fournir à la Russie des drones d’attaque à sens unique.
L’Ukraine a remporté une victoire significative en repoussant les forces russes hors de la ville de Kherson en novembre 2022, avant que les deux parties ne s’engagent dans une impasse qui a duré une bonne partie de l’année suivante.
2e contre-offensive ukrainienne
L’Ukraine a alors lancé une contre-offensive à Donetsk et Zaporijjia et une bataille sanglante pour la ville de Bakhmut a décimé les deux camps. Décrite comme un « hachoir à viande », la bataille pour Bakhmut a été comparée à la Première Guerre mondiale en raison de la brutalité de la guerre de tranchées et du nombre élevé de victimes.
Les forces du groupe Wagner ont remporté la victoire finale à Bakhmut au prix de grands sacrifices en mai 2023.

À peu près au même moment, Moscou et Téhéran ont commencé à élaborer un accord de vente d’armes dans lequel l’Iran recevrait des systèmes militaires avancés de la Russie en échange de missiles et de drones supplémentaires.
Le mois suivant, le barrage de Kakhovka sur le Dniepr a été détruit par des saboteurs non identifiés, inondant de vastes zones en aval et réduisant l’approvisionnement en eau de la Crimée.
Les inondations ont empêché la contre-offensive blindée ukrainienne d’avancer en Crimée.
Mutinerie de Wagner
En juin 2023, le chef du groupe Wagner et proche de Vladimir Poutine, Evgeniy Prigozhin, a déclaré une mutinerie contre l’establishment de la défense russe.
M. Prigozhin a déclaré vouloir se venger des chefs militaires russes pour leur incompétence, et notamment à la suite d’un incident présumé au cours duquel les forces russes ont bombardé une position de Wagner.
Qualifiant sa mutinerie de « marche de la justice », M. Prigozhin a demandé aux unités militaires régulières de rester à l’écart ou d’être détruites. M. Poutine a suggéré que ces initiatives pourraient constituer une incitation à la guerre civile.
M. Prigozhin, avec quelque 25.000 soldats de Wagner sous son commandement, a abattu un hélicoptère russe et s’est emparé de la ville de Rostov-sur-le-Don avant d’annoncer soudainement qu’il arrêtait sa marche et que Wagner se disperserait dans des camps militaires.
À la suite d’entretiens avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, M. Prigojine a accepté un accord du Kremlin pour s’exiler en Biélorussie et pour que le groupe Wagner soit intégré à l’armée russe proprement dite.
En août, M. Prigozhin mourrait subitement lorsque son avion a explosé et s’est écrasé, tuant toutes les personnes à bord.

Les livraisons internationales d’armes qui alimentent la guerre
Les deux camps ont commencé à souffrir de pénuries d’armes et de main-d’œuvre, et tous deux ont eu de plus en plus recours au soutien international à partir de 2023 et jusqu’en 2024.
Kiev a continué à recevoir un soutien coordonné par le Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, les partenaires internationaux s’étant engagés à verser environ 380 milliards de dollars entre le début de la guerre et la mi-2024.
Les membres de l’OTAN se sont néanmoins abstenus d’envoyer un grand nombre de leurs meilleurs systèmes d’armes à l’Ukraine, de peur de déclencher une escalade de la part de Moscou. Ce n’est qu’à la fin de 2024 que les États-Unis ont autorisé le transfert de missiles balistiques à courte portée à l’Ukraine.
En parallèle, Moscou a commencé à davantage se tourner vers ses partenaires internationaux pour alimenter sa campagne.
La Corée du Nord communiste a envoyé des milliers de conteneurs de munitions à la Russie, affirmant ainsi soutenir une guerre par procuration contre les États-Unis.
De leur côté, les dirigeants islamistes iraniens ont continué à envoyer des drones et des missiles à la Russie.
L’Ukraine s’empare d’un territoire russe
En août 2024, l’Ukraine a lancé une grande offensive dans la province russe de Koursk, marquant la première grande opération militaire transfrontalière des forces ukrainiennes depuis le début du conflit.
Environ 11.000 soldats ukrainiens ont avancé dans la région, capturant 1036 kilomètres carrés de territoire russe et prenant le contrôle de dizaines de villages avant de devoir partiellement reculer.

L’Ukraine disposait alors d’une monnaie d’échange pour négocier le cessez-le-feu, et M. Zelensky a déclaré par la suite qu’il avait l’intention d’échanger Koursk contre certains des territoires occupés par l’Ukraine à la fin de la guerre.
La Russie a déployé 50.000 soldats pour contrer l’avancée ukrainienne, soutenue par des frappes aériennes et d’artillerie, et aurait commencé à déplacer 10.000 soldats nord-coréens dans la région, soit le premier et le seul cas d’implication militaire étrangère directe dans la guerre.
Tout au long de l’automne et de l’hiver, l’Ukraine a donné la priorité aux renforts et aux contre-offensives à Koursk, alors même qu’elle perdait du terrain dans le sud et l’est du pays au profit des forces russes.
Les États-Unis appellent à l’ouverture de négociations en vue d’un cessez-le-feu
M. Trump a demandé à Moscou et à Kiev de commencer à chercher à mettre fin à la guerre après son entrée en fonction en janvier 2025.
Le dirigeant américain a rouvert les canaux diplomatiques avec Moscou qui étaient fermés depuis 2022 et a commencé à faire pression sur Kiev pour qu’elle accorde aux États-Unis l’accès aux minéraux de terres rares en échange d’un soutien militaire continu.

Le président Trump a déclaré unilatéralement que l’Ukraine ne serait pas autorisée à rejoindre l’OTAN et que la sécurité du pays serait garantie par les troupes des puissances européennes, bien que l’administration américaine n’ait pas discuté d’un tel arrangement avec l’Europe ou l’OTAN.
Les responsables de l’administration Trump ont également reconnu publiquement qu’un règlement négocié nécessiterait probablement que l’Ukraine cède certains territoires occupés à la Russie.
En février, des responsables américains et russes se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le processus de normalisation des relations. Ils ont discuté des conditions de la fin de la guerre en l’absence de représentants ukrainiens et européens.

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.